Je battis plusieurs fois des paupières. Je tentai de regarder autour de moi, la pièce était humide et plongée dans l'obscurité. Je ne voyais rien, la seule trace de lumière était un rayon qui passait au travers d'une petite fenêtre rectangulaire à barreaux. Que s'est-il passé ? Où suis-je ? J'essayais de me retourner afin de pouvoir comprendre où j'étais même si j'avais déjà une certaine réponse à cette question. Mais mes mains étaient attachées autour d'une poutre sur laquelle j'étais adossée, super me voilà prisonnière dans une cellule obscure. Je fermais les yeux afin de me souvenir de tout ce que je pouvais. Le cri, la bataille, mon frère. Puis un loup m'a sauté dessus. Maintenant que j'y pensais, je me rendais compte que j'avais du sang séché dans mon cou, et il avait certainement coulé le long de mon dos, j'aurais aimé pouvoir savoir si j'avais une plaie ouverte mais impossible de bouger. De plus mon dos était piqué par plusieurs échardes. Le bois humide de la poutre qui frottait à ma peau nue faisait pénétrer d'infime morceau de bois dans ma chair. Ma peau nue ?! Effectivement je n'avais rien sur moi, cela voulait dire que des gens m'avaient vu sous ma forme la plus naturelle et m'avaient transporté ici en me touchant. Berk ! J'imaginais cette scène extrêmement gênante et cette idée me répugnait, je sentais même une nausée de dégout venir. Heureusement pour moi, la fatigue prenait le dessus, bientôt je ne sentis plus mon corps endoloris, je sombrais pas à pas vers un sommeil sans rêve.
*****
- Réveil-toi !
Un pied vint se loger violement dans mes côtes, provoquant une douleur qui me réveilla instantanément. Je grognais et ouvris les yeux. Je pus apercevoir de dos mon briseur de sommeil, un type d'au moins un mètre quatre – vingt avec des cheveux châtains foncés. Vêtu d'un t-shirt noir et d'un simple jean noir aussi, il se retourna et je détournais le regard. Il me lança une couverture sur les jambes afin de cacher une partie de ma nudité. Pourquoi ne le regardais-je pas ? J'étais plutôt du style à affronter les gens en face, surtout ceux qui m'énervaient. Que ce passait-il ? Son aura d'Alpha, me souffla Noa, je n'ai pas le droit de le regarder. Je lâchais un soupir blasé, ce qui apparemment ne plut pas à cet Alpha dont j'étais sûr qu'il me lançais un regard noir avec son grognement. Très bien, il fallait que je me montre forte mais seule vue que ma louve avait décidé de baisser les bras.
- Qui es-tu ? lui demandais-je d'une voix enrouée.
- Je te retourne la question. Répliquait-il d'une voix qui imposait le respect, non, je ne vois pas pourquoi il aurait mon respect alors qu'il m'a réveillé d'un coup de pied !
- Et pourquoi je te répondrai ? Tentais-je. Mais cette réponse me valut un autre coup de pied de sa part.
- De ce que je peux observer, c'est toi qui est attachée et à moitié dénudé. Donc tu dois m'obéir et me répondre. Non sans blague, je n'avais pas remarqué ! Ce type était énervant avec son arrogance et son air supérieur !
- Loana réponds lui s'il te plait ...
- Noa, comment peux-tu me demander ça ?!
- Pour une fois dans ta vie cesse de te rebeller ! Ecoute moi, rappelle-toi ce qui s'était passé la dernière fois que tu as fait ta tête de mule. A ces mots, les larmes me montaient aux yeux mais je me ressaisissais rapidement. Très bien Noa, j'allais t'écouter mais j'avais un mauvais pressentiment à te suivre sur cette voie.
- Je m'appelle Loana. Lui apprenais-je
- Qui es-tu ? Me redemanda-t-il. Mais il était stupide par-dessus le marché ? Je venais de lui dire !
- Je te l'ai dit, je suis Loana, fille de L'Alpha et sœur du futur Alpha.
A ces paroles, l'inconnu sortit de la pièce. Il murmura quelque chose dans mon dos, que je ne réussis pas à comprendre. Des pas avancèrent dans ma direction, avais-je signé mon arrêt de mort en écoutant Noa ? Je vis dans le rayon de lumière un autre homme, trapu. Celui-ci vint se placer devant moi tandis qu'un autre me détacha les mains. Ces derniers m'aidaient à me relever et enroulèrent la couverture autour de moi. Ils me saisir fermement les bras, comme si j'avais la force de me débattre alors que je tenais à peine debout. Ils me guidèrent jusqu'à l'extérieur de ma cellule où je m'arrêtais brusquement. C'est là que je compris où j'étais, l'odeur familière qui avait bercé toute ma vie, j'étais chez moi ! Dans le sous-sol de mon père, où on logeait nos prisonniers de guerre. Qu'est-ce que cela voulait dire, on avait perdu ? Et où était ma famille et le reste de mon clan ? Pourquoi étais-je la seule dans cette cellule ?
Les deux gardes me firent avancer jusqu'aux escaliers qui menaient au rez-de-chaussée. Je voulais parler aux gardes, leur demander où était mon frère et mon père. Savoir ce qu'il c'était passé et pourquoi j'étais dans là. Mais j'étais trop abasourdie pour leur demander quoi que ce soit ; nous montâmes les escaliers en fers. Il ouvrit la porte et je vis mon frère, de dos, à genoux, en signe de soumission devant cet Alpha que Noa ne voulait regarder. Où est mon père ? Les gardes me jetèrent à terre, je n'étais qu'une prisonnière sans force pour eux, à cette pensée des larmes de colère montèrent. Je profitais de cette fausse liberté pour me précipiter dans les bras de mon frère, qui s'était retourné au son de ma chute. Ses bras m'enlacèrent et son odeur m'apaisait. Mon cœur battait trop vite, j'étais certaine que tout le monde pouvait sentir ma peur. Jack passa sa main dans mes cheveux afin de me calmer. Et cela marchait ; c'était lui l'homme en qui j'avais le plus confiance, c'était lui mon protecteur et qui m'avait sauvée la peau plus d'une fois. J'aurai pu rester dans ses bras longtemps, une éternité même. Mais mon briseur de sommeil, cet Alpha en décida autrement. Il vint et nous sépara violement, me poussant sur le sol en grognant de mépris. La colère montait, prenais le dessus sur ma peur ou tout autre sentiment pouvant me rendre faible. Ma fierté vint s'allier et celle-ci, faisant un mélange d'émotion qui pouvait rapidement m'être négatif. Je regardais rapidement autour de moi et je pus constater que tout le clan était réuni. C'était une raison de plus pour me rebeller, j'étais la fille de l'Alpha, j'étais l'image de mon clan. Je devais me montrer forte, pour eux comme pour moi. Noa s'il te plait, sois forte, on doit affronter ce sale type ensemble. Je ne le laisserais pas mettre à feu et à sang mon clan. J'ai besoin de toi ! Je me retournais vers lui et je me levais, la couverture toujours enroulée autour de ma poitrine. Je gonflais mon torse, bandais mes muscles, me préparant à toute attaque. En effet, les gardes du clan ennemi vinrent vers moi, puis l'Alpha fit un geste de la main et ils s'arrêtèrent net. « Voyons voir ce que celle-là à dans le ventre. » Ne t'inquiète pas, tu ne seras pas déçu ! Pensais-je.
J'allai le regarder, le provoquer jusqu'à qu'il n'en puisse plus et lançait sa première attaque. Je le contrerais en lui donnant un coup de pied dans le dos et le faisant tomber. Puis je le dominerais et le combat serais finit, mon clan serais libre et moi aussi. Mes duels avaient toujours fini comme ça. Personne de mon clan ne me battait, en général leur peur envers moi m'aidait c'était vrai. Mais il y a certaine chose que l'on ne peut pas prévoir, certaine chose qui ne vous effleure même pas l'esprit une seconde. Dans ma tête tout était planifié, mais lorsque mon regard croisa le sien. Noa, la louve en moi, cette partie de moi rendu sauvage grâce à la déesse, me rendu plus faible que jamais en choisissant son âme-sœur à ce moment-là. Parmi tous les loups et louve de cette Terre, il fallait qu'elle choisisse celui que je venais de défier.
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L'Alpha meurtrier
Manusia SerigalaComment pouvons nous dire à une personne ce qu'elle doit croire alors que nous savons que c'est un mensonge ? Comment pouvons nous nous remettre d'une trahison lorsque l'on apprend la vérité ? J'avais seize ans, mon père était l'Alpha de mon clan, m...