Chapitre 19 :

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Précédemment :

Seule ma grande armoire était revenu, la voir m'apaisait, je ne savais pas pourquoi mais j'avais un sentiment étrange en moi, une sorte de vide qui était en expansion. Certainement le silence prolongé de Noa, je ne pensais pas qu'elle pouvait être aussi têtu, je la sentais a peine en moi et quand je lui parlais elle ne me répondait pas laissant planer un doute en moi. Je savais qu'elle voulait revoir Ilias et son loup mais c'était impossible, j'avais brisé le lien et je ne voulais pas qu'il se construise à nouveau. Je devais avouer que j'en avais surtout peur : s'il se reformait je ne savais pas si je pourrai le rompre de nouveau

Je m'allongeai sur le lit inconfortable et tentai de m'endormir mais le sommeil ne venais pas et se fut le début d'une longue série d'insomnie ...

*****

Les semaines défilaient, lentement. Le Soleil se couchait de plus en plus tôt et les feuilles jaunissaient puis tombaient. Noa ne donnait pas un seul signe de vie, elle se cachait. Mais je savais qu'elle était toujours là. Triste, en colère mais je la sentais, elle et ses émotions.

Pendant de longues semaines, je n'avais rien fais de particulier. Je restais cloîtré dans ma chambre à regarder de l'autre côté de la fenêtre. Les jours se suivaient, se ressemblent tous. Quant à moi, j'avais constamment froid, même l'eau chaude ne me réchauffait pas. Je n'avais envie de rien faire, juste de rester là, près de ma fenêtre. Avec ma solitude qui pesait sur mes épaules, je me laissais pourrir comme les feuilles en cette saison. De temps en temps je pleurais, cela me semblais banal et pourtant ça m'était nécessaire. La présence de Lexa, mon frère et le reste du clan m'était inutile, ma solitude était devenue ma seule amie. La seule chose qui me donnait un peu de joie était les souvenirs avec Léna, Gwenaëlle et Ilias. Et ils n'étaient plus là, je devais me contenter du paysage depuis ma chambre. Et voilà que je refondais en larme ! Ça avait le don de m'exaspérer et de me mettre de mauvais poil. Déjà que je n'étais pas de très bonne compagnie ces derniers temps. Je ne me reconnaissais plus, j'avais l'impression d'être le fantôme de moi-même. Mais pourquoi j'étais comme ça ? Qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

De plus moi qui avais une haine contre les humains, je mettais mise à lire des textes d'un humain. C'était des textes anonymes je trouvais ça dommage mais je me doutais qu'une femme ce cachait derrière. J'aurais aimé la connaitre pour pouvoir lui parler de ce que je ressentais. Elle arrivait à traduire la tornade émotionnelle qui se déroulait en moi. Cet auteur avaient fait plusieurs texte, j'avais reconnu son style d'écriture. Ils étaient tous sur l'amour humain, certainement inspiré de son passé. Enfin, ce qui me faisait penser ça c'était le fait que dès mes yeux passaient dessus, ils pleuraient sans que je comprenne pourquoi. J'aimais beaucoup un de ses textes : « Touché par la caresse d'une plume, par le souffle d'une brise. Touché par tes mots, par tes lèvres. Touché par l'épine qui pénètre ma peau, par l'alcool. Touché comme un avion par un missile, par le sol qui heurte ma peau. Tu m'as touché, j'ai coulé. »

Ce dernier mot représentait bien mon état actuel, j'avais l'impression de sombrer dans des eaux sombres, sans pouvoir voir la surface ni y remonter. Dans une autre de ses notes, elle disait : « Je crois que j'ai besoin de toi pour aller mieux. » Je me demandais de qui elle parlait. Dans tous les cas, j'espérais sincèrement pour elle qu'elle avait trouvé cette fameuse personne qui lui permettrait d'aller mieux. Je connaissais ces écrits par cœur. Il faut dire que je dormais peu et quand le sommeil venait, c'était pour me rappeler cette nuit d'horreur où j'ai failli me faire violer.

Cette après-midi, était comme les autres, je restais derrière la fenêtre de ma chambre. Certes je m'ennuyais toute la journée mais toute autre activité était inintéressante, tout me semblais inutile. Mais qu'est-ce qui m'arrive bordel ?! Noa s'il te plait aide moi ! Un simple soupir en guise de réponse me vint d'elle. Je me relevai de mon fauteuil, peut-être que l'eau chaude me mettrai les idées au claire.

Sous l'eau je fermai les yeux. Je revoyais des images d'Ilias, ses cheveux marron et ses yeux bleu si profond ... Je me mordis la lèvre inférieure ce qui me sorti de ma rêverie. Non mais voilà que je me mettais à fantasmer sur mon ex ! Il fallait vraiment que je sorte afin de penser à autres chose.

*****

J'étais avec mon frère, la nuit était déjà tombée alors qu'il n'était que dix-sept heure. Même si je devais avouer que cela m'arrangeait car ma robe blanche, au Soleil brillait tellement que ça mettait mes parties de chasse en grande difficultés. Tandis que la nuit, je me fondais mieux dans le décor. Certain avait peur des bois lorsqu'il faisait sombre, je ne pouvais pas les comprendre. Non mais on vivait dedans. Cette peur doit venir de notre côté humain, ils sont tellement fragile, ils ne comprennent pas que les bois sont leur habitat naturelle et non leur cité immense d'où ils se permettent de pollué la Terre que l'on partage.

Enfin, c'était moi qui avait eu l'idée de partir chasser avec Jack – il n'aimait peut-être pas que je l'appel comme ça, ça serait toujours son surnom – j'espérais que j'allais réussir à attraper un cerf ou une biche. Si je pouvais montrer à mon frère que j'étais utile au clan et non une pauvre louve-garrotte perdu. Mon museau se mit à me chatouiller d'une délicieuse odeur de lapin. J'avançais le plus discrètement vers lui et m'allongeais au plus près du sol, en évitant de toucher les feuilles mortes qui l'alerteraient. Je bandais mes muscles, je visualisais la scène. Je ferais un bond sur deux mètres et tuerai ce lapin. Simple. Je fondis que le rongeur et plantais mes crocs dans sa nuque. Le pauvre n'eut pas le temps de réagir.

Je ramenai mon lapin blanc près de notre réserve de chasse. C'était un petit trou creusé dans la terre, deux proies étaient dedans : un autre lapin noir que mon frère avait eu et un chevreuil que j'avais eu dès le début de cette partie. J'y déposais le dernier fruit de ma chasse solitaire puis j'attendais que Jack soit de retour. L'attente ne fut pas très longue, ce dernier arriva cinq minutes après.

- Viens avec moi, j'ai repéré une biche. Me disait-il par le lien de télépathie. Il faut que l'on soir minimum deux.

- Super ! M'enjouais-je.

- Moins fort ! Tu vas me donner un mal de crâne à crier comme ça dans ma tête. Ronchonna-t-il.

- Tu n'as qu'à couper le lien si tu n'es pas content.

Et c'est ce qu'il fit. Si j'étais sous forme humaine je lui aurai sauté dessus pour lui donner une bonne leçon. Ou bien j'aurai simplement poussé un soupir. Quand j'étais petite, ma mère me disputait souvent sur le fait que soupirer était indigne de ma condition de fille du plus grand Alpha, que je devais être exemplaire. J'aimerai tellement qu'elle soit là, qu'elle puisse me prendre dans ses bras et me dire ce que je devais faire. Ho maman, pourquoi a t-il fallu que tu meurs ? Pourquoi est-tu partie si tôt rejoindre notre déesse ?

*****

Il était déjà trois heures du matin, cela faisait cinq bonnes heures que je tourbais en rond dans mon lit. Je fixais le plafond sans éprouver la moindre fatigue. J'avais le ventre qui se tordait pour je ne savais quelle raison, ma tête me faisait mal à cause du manque de sommeil. Je décidai de me lever et je me dirigeai vers un tiroir de mon bureau en bois de boulot. J'y pris un somnifère. Depuis que j'étais arrivé ici je me shootais à ça. C'était la seule chose qui me permettait de dormir un minimum. Je m'allongeais de nouveau et sombrai dans un sommeil sans rêve.

L'Alpha meurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant