Précédemment :Je déambulais dans les ruelles du village. En passant devant la maison de Léna je faillis m'arrêter, la voir m'aurait peut-être apaisé mais j'étais beaucoup trop énervée. J'avais juste besoin d'évacuer ce poids sur mon cœur. Quand je pense que la veille il se comportait comme un ange, j'avais vraiment cru que la déesse voulait que je puisse être heureuse. J'arrivais sur la grande place des marchés, le sol était pavé et toutes les maisons qui l'entouraient étaient en bois de sapin, cela me parut étrange vu les contrés où nous nous trouvions - nous étions dans le sud du pays - ces arbres étaient absents et se situaient dans le nord. Je croisais plusieurs personnes sur la place qui me saluaient, je leur rendais par un sourire ou un hochement de tête. Je continuais d'avancer sans même savoir où j'allais, je regardais le sol, je ne pouvais garder la tête haute. Je me sentais extrêmement mal, je ne saurai dire pourquoi mais j'avais l'intuition que plus je passais du temps hors de la villa, plus un danger approchait. Je me dirigeais vers la villa en courant, quelque chose n'allait pas je le sentais. Ce n'était plus qu'un pressentiment mais une certitude. J'ouvrai la porte si violemment qu'elle alla heurter le mur qui se fissura sous le choc, comme mon cœur se fissura sous la scène que j'entendais. J'avais l'impression qu'une flamme brûlante de haine c'était allumer en moi et consumait ma poitrine. La dernière fois que j'avais ressentis ce sentiment j'avais cru perdre ma meilleure amie. Mais cette fois ce serai pire.
*****
Même si je ne me voyais pas, je savais que mes yeux avaient viré au rouge sanguin. Je sentais mes crocs remplacer mes dents, ma fourrure blanche pousser et mes os craquèrent, se modifièrent pour laisser place à ma forme animal. S'il m'a trompé je te jure que je vais le tuer ! Gronda Noa. J'étais totalement d'accord avec elle. Je commençais à perdre le contrôle sur moi-même. Je laissais ma colère prendre le dessus. Ma forme bestiale se déplaça lentement jusqu'à la porte de ma chambre. Je me surprenais à être extrêmement calme dans mes mouvements alors que je bouillais à l'intérieur. Je m'asseyais devant la dernière frontière celui qui risquait sa mort et moi. J'écoutais la scène qui se déroulait derrière avec Ilias et une femelle inconnue, juste à sentir cette présence ma fourrure s'hérissait.
- On ne peut pas faire ça Ilias ... pense à Loana si elle l'apprend ... disait la voix féminine avec inquiétude, mais qu'est-ce qu'il me cache ?
- Mais on se fiche d'elle, elle ne pourra rien faire de toute façon. Répondit-il.
S'en était trop, comment osait-il me manquer de respect de la sorte ? Avait-il donc oublié que j'avais déjà tué un homme et cela ne me dérangeais pas de recommencer ? Je chargeais sur la porte qui s'ouvrit sans se briser cette fois, je montrais les crocs à Ilias et sautais sur lui avant même qu'il ait eu le temps de réagir, les griffes tendues, prête à le déchirer en lambeau.
- Loana ! Hurla ma rivale.
Alors que mes griffes allaient réduire en charpies mon « âme-sœur », mon corps se figea dans l'air comme si le temps s'était arrêté, que se passe-t-il ? Je tournais mon regard en direction de la fille avec qui il était sur le point de me tromper, je mis du temps à réagir vu que ses cheveux avaient changé de couleur passant du noir aux rouges violines.
- Gwen, relâche-la. Ordonna Ilias.
Gwen ! Elle me posa délicatement au sol et Ilias m'amena une couverture qu'il posa sur mon dos en me caressant l'oreille droite avec le bout de son doigt. J'eu une pensée nostalgique mais je la chassai rapidement en secouant la tête. Je reprenais ma forme humaine en enroulant la couverture autour de ma poitrine. Je me tournais vers Gwenaëlle en la dévisageant, j'avais l'impression que c'était la première fois que je la voyais. Son cheveu lisse de couleur rouge violine lui donnait une allure de femme mature loin de celle de la petite fille aux cheveux frisés qu'elle avait habituellement. Sa peau était pale mais ses yeux restaient d'un noir profond. Mais comment était-ce possible ? Mon cerveau tournait à plein régime, Gwenaëlle était à humaine certes mais cela ne donnait pas le pouvoir de figer les corps ! Je repensais à ce que j'avais lu dans les livres il y a des années. Dans notre monde il n'y avait que deux espèces au sommet de la chaine animal : les Humains et les Loup-garou mais il y a longtemps, on était six espèces. Une guerre qui avait lieu il y a trois cent ans a exterminé les elfes, les sirènes, les vampires et les sorciers, ce fut à ce moment-là que je compris, Gwen contrôlait la magie et seuls deux espèces en étaient capable : les elfes et les sorciers. Les premiers peuvent seulement soigner et mon amie venait de me prouver qu'elle ne faisait pas que soigner. Les deuxièmes contrôlent la magie à leur guise mais cette magie avait toujours un prix. Donc c'était une sorcière mais comment était-ce possible ? Ils étaient tous morts il y a des décennies de cela ! Je soupirai puis m'asseyais sur le sofa dans la chambre. La seule solution pour l'espèce de Gwenaëlle était logique, elle était mi humaine – mi sorcière, le problème était qu'une de ces espèces avait disparu. Je levais les yeux vers Ilias espérant y voir un indice mais son regard restait rivé sur sa cousine qui elle me fixait avec inquiétude, regardant avec angoisse ma réaction.
- Tu... Comment est-ce possible ? Ça fait trois cent ans qu'ils sont censé être mort. Demandais-je
- Je suis la dernière descendante de Roxana, elle a caché sa fille dans la montagne pendant la Grand Guerre. Ma mère était elle aussi sa descendante. C'était une sorcière mais elle c'est caché quand je suis née, elle marqua une pause les yeux remplis d'émotions, les voisins ont appris que ma mère était différente, d'après eux elle était « un danger à tuer » alors ils ont tué mes parents et mon oncle m'a recueillie, j'ignore pourquoi ils m'ont laissée en vie, peut-être est-ce car je n'étais qu'un bébé. Enfin à cause d'eux je suis la dernière sorcière de ce monde. Ajoute-t-elle d'un air sombre comme si ce rôle était le plus dur au monde.
J'en restais bouche bée, son histoire m'avait bouleversé. Je ne savais pas quoi répondre, alors j'articulai un pitoyable « ok », mes pensées tournaient autour de cette révélation. Je savais qu'un lourd secret pesait sur elle mais je n'aurais jamais imaginé cela, une pensée me fit chaud au cœur : si elle me révèle ça c'est qu'elle a confiance en moi. J'aurai vraiment voulu faire passer Gwenaëlle avant moi, pouvoir parler avec elle, je ferai ça juste après mais avant je devais régler un autre problème. Je me récapitulais rapidement la liste de tous les soucis qu'il me restait : Gwen était mi humaine – mi sorcière, Ilias me cachait beaucoup trop de chose et cela nous causait des problèmes de couple sérieux, pour finir mon frère avait changé et cela ne me plaisait guère. J'allais régler ça un par un.
- Bon Ilias, qu'est-ce que tu voulais me cacher ? Il rougit violement et prit quelques minutes pour réfléchir à sa réponse.
- Euh ... Il se tourna vers Gwenaëlle qui hocha la tête, il soupira. Eh bien, tu te rappelles quand tu été chez ton frère hier ?
- Oui. Et alors ?
- Tu as du voir sa nouvelle Luna, Lexa. Il s'avère qu'elle n'est pas légitime et comme je suis l'Alpha suprême, j'ai des lois et une Luna pas légitime est interdite sauf pour refus du lien d'âme-sœur ce qui n'est pas son cas. Ton frère risque la guerre s'il continue comme ça.
- Donc tu veux déclarer la guerre à mon frère car elle n'est pas légitime, et je n'ai pas le droit d'être au courant ! M'exclamais-je. Non mais je n'y crois pas, d'abord ça veut dire quoi qu'elle ne soit pas légitime ? Demandais-je.
- Qu'ils ne sont pas âme-sœur. Répondit Gwenaëlle qui avait repris ses couleurs normales.
- De toute façon tu ne peux rien y faire. Enchaina Ilias.
Je n'en revenais pas, dans quel pétrin c'était mis mon frère ? Et Ilias qui se prenait pour le roi du monde, je devais vraiment parler avec lui. Je poussais un long soupire avant de demander à Gwenaëlle de quitter la pièce afin que je parle avec mon « âme-sœur ». Elle hocha la tête puis sortit en refermant doucement la porte. Je me tournais vers Ilias qui tenait une robe bleue entre ses mains, il me la tendit en me disant froidement.
- Tu ferais mieux de t'habiller.
- Tu le déconcentre.
- Ce n'est pas le moment Noa, c'est fini...
Je pris la robe, il se tourna pour que je puisse l'enfiler, je le remerciais silencieusement et m'habillais rapidement. Il s'asseyait sur le lit et je vins me poser près de lui. Etre près d'Ilias me calmais mais des larmes commençaient déjà à me monter aux yeux avant même que je prononce un mot. Je vais le regretter...
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L'Alpha meurtrier
WerewolfComment pouvons nous dire à une personne ce qu'elle doit croire alors que nous savons que c'est un mensonge ? Comment pouvons nous nous remettre d'une trahison lorsque l'on apprend la vérité ? J'avais seize ans, mon père était l'Alpha de mon clan, m...