Précédemment :
J'avais quitté la villa d'Ilias avec une pomme à la main, c'était mon fruit préféré. J'en croquais un morceau, laissant la trace de mes dents dans le fruit. Je marchais jusqu'aux abords de la forêt et repérais un rocher assez large pour permettre à cinq personnes de s'y installer. Je mis assis et croisais mes jambes. Dans quelques minutes le Soleil se couchera et la pleine lune m'envouterait, mon corps se changerait sous forme lupine jusqu'au lever du Soleil où je redeviendrais humaine.
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Les humains avaient beaucoup de contes sur la pleine lune. J'avais lu une de leur histoire : celle d'une jeune fille qui c'était fait mordre par un oméga, elle découvrit la vie de louve, tomba amoureuse de l'Alpha le plus puissant et eu des enfants avec lui ... Cette histoire était niaise de plus elle était totalement à côté de la plaque. Cela avait le don de m'amuser ou de m'énerver en fonction de l'erreur. Pour commencer seule la morsure d'un Alpha pouvait transformer un humain en loup garou. Ensuite il pensait que lors des pleines lunes on devenait des brutes sans âme. Ça pouvait se produire mais qu'une seule fois dans la vie d'un loup : lors de la première transformation. A ce moment-là le loup avait un contrôle total et oui là on devenait un animal sauvage où l'on attaquait tout ce qui bougeait. C'était déjà arrivé que le loup tue sa propre âme-sœur.
Un frisson me parcourut le dos à cette pensée. Tuer sa propre âme-sœur, l'acte le plus horrible qui soit. J'avais eu un oncle qui avait commis ce crime, il s'était suicidé dès qu'il avait compris ce qu'il avait fait. Sa mort ne m'avait pas particulièrement touché, à vrai dire je ne l'avais vu que quelques fois dans ma vie et à la mort de ma mère mon père avait coupé les ponts avec toute la famille. Mais mon père était mort, la seule famille proche qui me restait désormais était mon frère. Je devrai retourner voir mes grands-parents. Mais pourront-ils me reconnaître ?
Je regardais l'horizon et constatais que le Soleil avait presque finit sa course. La lune, elle, continuait son ascension. Je me levais du rocher sur lequel j'étais assise depuis un quart d'heure et marchais dans la forêt. Une odeur d'humidité flottait dans l'air, j'aimais cette senteur, elle m'apaisait. Une légère brise glissait sur les feuilles des arbres, un petit ruisseau qui était hors de ma vue se faisait entendre. Tout cela était le chant de la nature, cette musique magnifique que jouaient l'eau, l'air, la terre et le feu. Je fermais les yeux et laissais mes pieds me guider à travers la forêt.
Puis, une douleur atroce brulait mon corps, mon souffle fut coupé : la transformation commençait. Je fermais les yeux le plus fort possible en tentant de penser à autre chose. Cinq minutes plus tard, j'ouvris les yeux. Le paysage autour de moi avait changé : un lac se trouvait à mes pattes. Je baissai la tête afin de me regarder. Mes yeux rouges contrastaient avec mon pelage blanc, ces yeux étaient mon fardeau. Je m'allongeai tandis que des souvenirs douloureux refaisaient surface. Je pensais avoir enfouit ça au fond de moi. Hélas j'avais tort, cette nuit du 21 septembre 2015 serait à jamais gravé en moi. Cette nuit où j'ai tué, où ma vie avait pris un tournant qui m'avait changé, à tout jamais.
Je secouais la tête comme pour chasser ces mauvaises pensées. C'était du passé, ça ne servait à rien de continuer à pleurer sur mon sort. Je me mis à courir entre les arbres, j'avais l'impression de connaître cette forêt par cœur, je connaissais chaque branche, chaque pierre, chaque feuille, comme si j'avais toujours vécu ici.
- Ton âme-sœur a vécu ici. Il connait cette forêt par cœur, donc toi aussi tu la connais par votre lien.
C'était évident, je soupirais de lassitude, je n'étais qu'une idiote sans cervelle. J'avais lu plein de chose sur les âmes-sœurs. On pouvait communiquer par le lien d'âme-sœur, lorsque le marquage était fait : les sentiments de l'un était perçu par l'autre. Avec tout ce qui c'était passé, j'avais oublié, une sombre tristesse m'envahissait petit à petit, mes yeux s'embrumèrent et un loup gémis derrière moi.
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L'Alpha meurtrier
Kurt AdamComment pouvons nous dire à une personne ce qu'elle doit croire alors que nous savons que c'est un mensonge ? Comment pouvons nous nous remettre d'une trahison lorsque l'on apprend la vérité ? J'avais seize ans, mon père était l'Alpha de mon clan, m...