Chapitre 16 :

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Précédemment :

Je l'embrassais encore, si je le pouvais, je ne ferai que ça de mes journées. Mon âme-sœur s'allongea près de moi et plaça sa main sur mon ventre se mettant à dessiner des cercles invisible. Cela m'apaisait. Je sombrai dans un sommeil sans rêve dans les bras de l'homme que j'aimais. Car une chose était sûre : j'étais entrain de tomber amoureuse d'Ilias.

*****

La douce chaleur des rayons du Soleil sur ma peau blanche me réveilla, j'avais l'impression qu'un petit cocon de chaleur s'était formé autour de moi. C'était tellement agréable de se réveiller de cette manière. J'aimais l'été, cela devait être ma saison préférée avec le Soleil qui se levait tôt pour se coucher tard, il faisait toujours bon même par temps de pluie et le Soleil mettait toujours tout le monde de bonne humeur ce qui réduisait le quota de dispute par semaine de manière considérable. Puis maintenant que j'avais Ilias, mon âme-sœur, l'homme et le loup que j'aimais. Ce pourrait être un été parfait mais tant que l'assassin de mon père ne sera pas reconnu et tué comme je l'avais juré, je ne serais être pleinement heureuse.

L'arrivé de mon loup dans la chambre interrompit le cours de mes pensées, je n'avais même pas remarqué que j'étais seule dans la pièce. Je me redressai sur le lit et plaçai correctement l'oreiller afin que la tête de lit ne me fasse pas mal au dos. Ilias, torse nu avec un jean - ce que je trouvais super sexy - avançait avec un plateau repas dans les mains en ma direction. Dessus il y avait du jus d'orange, du pain, des croissants, des pains aux chocolats et même du Nutella. Il avait dû comprendre que j'en étais fan. Je salivais déjà rien qu'à l'idée que ceci était pour moi, cette journée commençait vraiment bien. Un sourire sincère s'installa sur mon visage ce qui fit sourire à son tour mon âme-sœur. Comme il ressentait mes sentiments les plus puissants, je me demandais s'il souriait pour mon ventre qui criait famine à la vue de cette nourriture ou pour l'envie de le marquer qu'il avait mis en moi et d'autre désirs plus érotiques . Bientôt. Me promettais-je.

Il posait le plateau à mes pieds et vint m'embrasser tendrement le front. Je plongeai mon regard dans le sien, ses yeux bleus m'aspirèrent comme des puits sans fond. Je sentis mon esprit quitter mon corps et chuter dans les yeux de celui que j'aimais. Mon cœur s'emballa, il faisait noir autour de moi, j'avais l'impression d'étouffer. Puis une couleur rouge apparut au sol, un rouge que je connaissais que trop bien. Ce liquide poisseux et chaud au goût métallique : celui du sang. Je ne le voyais pas mais je savais que ce sang provenait de mon clan. C'était pour moi que ce sang était là, c'était ma faute. Je sortis de ma transe je ne savais pas trop comment. Je ne savais pas combien de temps c'était passé mais j'avais encore des sueurs  froides dans le dos. Je repris une grande inspiration lorsque que je compris qu'elle s'était arrêter et je détournai la tête d'Ilias qui me regardait étrangement.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demanda-t-il.

Je ne répondis pas. Que m'était-il arrivé ? Était-ce une vision que me donnait la déesse Luna ? Je ne le savais pas, je tentais de calmer les battements de mon cœur, je me levai du lit brusquement, Ilias s'asseyait en me regardant avec inquiétude et frustration.

- Loana, il se passe quoi ? Sa voix était irritée.

- Je ... Je vais prendre une douche, je mangerai après, répondis-je d'une voix mal assuré.

Il se releva et sortit en claquant la porte, je baissai la tête. J'avais honte de la manière dont j'avais rejeté Ilias mais j'avais besoin d'être seule, de me calmer et de me remettre les idées en place afin de comprendre ce qu'il venait de se passer. Une douche me ferait le plus grand bien.

*****

J'étais entrain d'attacher mes longs cheveux noirs en une queue de cheval haute lorsqu'Ilias rentra en trombe dans la chambre. Je sursautai tandis qu'il se tournait vers moi. Il avança d'un pas rapide, dangereux, ses yeux étaient menaçant et je ressentais une sombre colère en lui ce qui me provoqua un frisson de peur. Je reculais à mesure qu'il s'approchait de moi. Je ne savais pas ce qu'il se passait, il n'avait pas perdu le contrôle mais il n'était pas lui-même, il n'était pas l'homme que j'aimais mais celui que je craignais. J'entrai dans la douche à reculons et me retrouvais bloquée entre les parois de verres et mon âme-sœur. Bien joué Loana. Pensais-je. Ilias était à quelques pas de moi, je crus que mon cœur allait exploser tant que j'étais angoissée. Je m'attendais à replonger dans ma transe alors j'évitais de le regarder dans les yeux et fixai ses cheveux brun. Je ne bougeais pas d'un pouce alors que je sentais son haleine sur ma peau ce qui me fît frissonner. Je n'avais qu'une seule envie : prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir le plus loin possible de lui.

Il se plaqua contre moi et je heurtai la paroi en verre qui se brisa en une multitude de petit morceau de verre. Je retenus un gémissement de douleur. Sa main remonta le long de ma cuisse faisant émerger des souvenirs enfouis au fond mon être, je tentais de ne pas y repenser mais s'était comme si la scène se déroulait devant moi et je la regardai sans pouvoir intervenir. Il m'attrapa les cheveux et les tira vers le bas mais j'étais trop horrifiée pour bouger, bien sûr je ressentais la douleur émanant de mon corps mais j'étais partie trop loin dans mes souvenirs pour y songer. Puis il approcha ses lèvres de mon oreille et murmura :

- Je suis peut-être ton âme-sœur mais je suis avant tout un Alpha, et si jamais tu me reparles comme tu l'as fait ou si tu remets mon autorité en cause, je te tuerai.

Cette phrase me sortit de mes souvenirs et je pus avoir les pensées plus claires et laisser ma rage éclater. Âme-sœur ? Non mais tu rigoles là ?! Je me faufilai entre ses jambes, sortis de la douche en activant le jet d'eau au passage. Je retenus un fou rire lorsque je vis son expression de surprise lorsqu'il se retrouva trempé. Je tournai les talons et sortis de la pièce en courant avec Ilias, trempé, qui me suivait encore plus énervé qu'avant. On dévalait les escaliers et arrivait dans le salon, je me retournai brusquement ce qui parut le surprendre, tu t'attendais à quoi mon coco ? Demandais-je intérieurement.

- Tu te dis mon âme-sœur ? Tu ne seras pas mon âme-sœur tant que je ne t'aurai pas accepté, c'est clair ?! Je me rapprochai de lui afin de lui murmurer de la même manière qu'il avait eue. Et ne me donne jamais d'ordres, je ne suis pas et ne serai jamais ta chienne !

Sur ce je quittai la villa d'un pas assuré, je ne voulais plus le voir, pour qui s'était-il pris à la fin ? Il était peut être Alpha de ce clan mais il avait oublié que je ne faisais pas partie de son clan. De plus il venait de me menacer de me tuer et il se prétendait mon âme-sœur ! Je ne connais aucune âme-sœur qui menace sa propre âme-sœur. Et voilà qu'à cause de lui j'étais en colère, surtout que j'avais accumulé beaucoup de rancune pendant ce petit combat entre lui et moi, et j'ai bien ris, pensais-je en souriant comme une idiote. Non mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ? J'étais censé être en colère contre lui et non sourire. En fait j'avais un grand défaut et il n'allait pas échapper à la règle. J'étais extrêmement rancunière, j'avais même un certain talent pour me venger et celui qui se prétendait mon "âme-sœur" allait voir la beauté de mon talent.

*****

Je déambulais dans les ruelles du village. En passant devant la maison de Léna je faillis m'arrêter, la voir m'aurait peut-être apaisé mais j'étais beaucoup trop énervée. J'avais juste besoin d'évacuer ce poids sur mon cœur. Quand je pense que le veille il se comportait comme un ange, j'avais vraiment cru que la déesse voulait que je puisse être heureuse. J'arrivais sur la grande place des marchés, le sol était pavé et toutes les maisons qui l'entouraient étaient en bois de sapin, cela me parut étrange vu les contrés où nous nous trouvions - nous étions dans le sud du pays - ces arbres étaient absents et se situaient dans le nord. Je croisais plusieurs personnes sur la place qui me saluaient, je leur rendais par un sourire ou un hochement de tête. Je continuais d'avancer sans même savoir où j'allais, je regardais le sol, je ne pouvais garder la tête haute. Je me sentais extrêmement mal, je ne saurai dire pourquoi mais j'avais l'intuition que plus je passais du temps hors de la villa, plus un danger approchait. Je me dirigeais vers la villa en courant, quelque chose n'allait pas je le sentais. Ce n'était plus qu'un pressentiment mais une certitude. J'ouvrai la porte si violemment qu'elle alla heurter le mur qui se fissura sous le choc, comme mon cœur se fissura sous la scène que j'entendais. J'avais l'impression qu'une flamme brûlante de haine c'était allumer en moi et consumait ma poitrine. La dernière fois que j'avais ressentis ce sentiment j'avais cru perdre ma meilleure amie. Mais cette fois ce serai pire.

L'Alpha meurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant