« Aïe ! Tu viens de me marcher sur le pied !
- C'est de ta faute, qu'est-ce que tu fous ? »
Liz et Michiya se trouvaient dans un couloir du bâtiment affecté à l'administration. Il faisait nuit noire. Tandis que la petite brune tentait de faire le guet, son amie était absorbée dans une tâche délicate : crocheter une serrure à l'aveugle en faisant le moins de bruit possible.
« Bon, tu te dépêches ? » chuchota Michiya d'une voix angoissée.
« Chhhut ! Attends...je crois que c'est bon. »
Un petit claquement retentit dans le couloir obscur et la porte s'entrebâilla. Les deux adolescentes se glissèrent à l'intérieur de la pièce et refermèrent derrière elles en prenant soin de vérifier que personne ne les avait vues.
« Tu peux me rappeler ce qu'on fait là, déjà ?
-C'est simple, murmura Liz. Les pionnes gardent un certain nombre de choses « dangereuses » dans un coffre, à leur étage du bâtiment, comme des allumettes, de l'essence...Comme tu as pu le voir, je peux, dans de bonnes conditions, crocheter beaucoup de serrures. Mais ce coffre a une serrure électronique, il faut une carte pour l'ouvrir. Et je pense qu'il y a de grandes chances pour qu'on en trouve un double ici, dans le bureau de la directrice.
-Et quand irons-nous visiter ce coffre ?
-Je te l'expliquerai en temps voulu. Aide-moi à chercher. »
Les deux jeunes filles se mirent alors en quête. Elles ne mirent pas longtemps avant de découvrir un tiroir rempli de cartes soigneusement étiquetées. Celle qu'elles recherchaient portait la mention « Coffre-Pyro ».
Liz la glissa dans sa poche et s'avança vers la porte d'un pas décidé mais, au même moment, un bruit de course se fit entendre de l'autre côté. Les deux jeunes filles se figèrent, interdites, en écoutant le son des pas s'éloigner.
Michiya articula silencieusement « c'était quoi ? » et Liz lui répondit en mimant une personne en train de courir, à l'aide de ses doigts.
Au terme d'un moment qui lui parut durer une éternité, Michiya retrouva enfin la force de bouger. Elle s'avança à son tour vers la porte, l'entrebâilla et passa sa tête dans le chambranle. Le couloir était désert.
Par gestes, elle fit comprendre à Liz qu'elles pouvaient ressortir sans risque. Elles ne croisèrent personne dans toute l'aile du bâtiment et rejoignirent leur dortoir sans un bruit, le cœur battant. En se glissant entre ses draps glacés, Michiya se demanda qui pouvait être la personne qu'elles avaient entendue derrière la porte. Elle avait semblé fuir lorsque Liz s'était approchée, comme pour ne pas être vue. Mais depuis combien de temps était-elle là ? Qu'avait-elle entendu ? Et s'il s'agissait d'une surveillante, pourquoi se priver d'une opportunité de punir deux élèves en train de transgresser le règlement ?
Au bout de quelques minutes, elle se laissa glisser vers un sommeil agité.
Elle fut réveillée le lendemain par un oreiller s'abattant violement sur son visage.
« Allez, bouge de là, grosse limace ! » s'exclama Liz, hilare.
Michiya entrouvrit les yeux et jeta un regard vers l'horloge du dortoir désert : elle n'aurait pas le temps de manger avant d'aller en cours. Avec un grognement, elle s'extirpa de son lit et fila vers les sanitaires. En se brossant les dents, elle remarqua que la lucarne avait effectivement été réparée, et la jeune fille se souvint brutalement de sa courte nuit mouvementée de la veille. Tout en passant de l'eau sur ses énormes cernes, elle réalisa qu'on était vendredi : tout se jouerait le lendemain soir.
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La Cité de l'Injustice
Misteri / Thriller[EN PAUSE, reprise probable en juillet] Michiya et Zoï vivent dans un empire fondé pour protéger ses habitants du mal qui règne à l'extérieur. Mais quand Zoï disparaît mystérieusement, Michiya, en tentant de retrouver son ami, réalise peu à peu que...