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En franchissant le seuil de son loft new-yorkais, Katherine ne rêvait que d'une chose, prendre un bon bain chaud et se relaxer en écoutant son CD de ballades romantiques. Elle avait l'habitude de se détendre après chaque séance de gym dans la salle de sport en bas de la rue où elle était inscrite. Un peu plus tard, alors qu'elle dormait dans son grand lit queen size, le téléphone se mit à sonner.

Qui pouvait bien l'appeler à une heure pareille ? À moitié réveillée par la sonnerie stridente. Elle aperçut le numéro, avec un indicatif de l'étranger. Elle ne reconnut pas ce numéro, mais décrocha quand même :

– Allô ?

À l'autre bout du fil, une voix masculine se fit entendre :

– Bonsoir, je souhaiterai parler à Katherine Miller, s'il vous plaît ! Demanda la voix en français.

– Oui, c'est moi. Qui êtes vous ? Pourquoi vous m'appelez en pleine nuit ?

– Mademoiselle, je vous prie d'excuser cet appel aussi tardif, je sais qu'il fait nuit à New-York. Je suis Maître Duval, notaire à Saint-Pierre, Île de la Réunion, et je suis en charge de la succession de Madame...

– La succession ? Quelle succession ?

– Mademoiselle, vous n'êtes pas au courant ?

– Au courant de quoi ? Demanda Katherine, qui commençait à s'affoler.

– Mademoiselle Miller, répondit le notaire, je suis au regret de vous informer du décès de votre mère, Madame Hélène Joubert.

En entendant ces mots, Katherine eut un terrible choc. Sa mère, sa mère serait morte ! Seigneur ! Sans s'en rendre compte, elle commença à pleurer. Les larmes coulaient à flot, et les mains de la jeune femme tremblaient, à tel point que le téléphone faillit lui échapper des mains.

– Mademoiselle Miller ? Vous êtes encore là ?

– Oui, oui, répondit-elle machinalement.

– Comme je vous le disais, je suis en charge de la succession de votre mère. Il semblerait que vous soyez l'unique héritière. Il faudrait nous mettre d'accord sur la façon de procéder. Étant donné la distance, le temps de la procédure légale et...

– La procédure légale ?

– Je suis désolé de vous l'apprendre de cette façon, mais votre mère s'est... elle s'est suicidée !

À ce moment-là, le monde s'écroula autour de Katherine. Sa mère se serait suicidée ? Mais comment est-ce possible ? Non seulement elle venait de perdre sa mère, mais de la manière la plus cruelle qui soit : un suicide !

Dans un moment de lucidité, Katherine rattrapa le téléphone qui était tombé sur le sol et, après avoir récupéré les coordonnées du notaire, décréta :

– Je prends le premier avion. Je vous contacterai à mon arrivée dans l'île.

Et elle raccrocha. Encore sous le choc, elle s'allongea sur le lit, face à l'immense baie vitrée avec vue sur la cinquième avenue, et se recroquevilla, tout en pleurant toutes les larmes de son corps.

Elle ne dormit plus cette nuit-là et en profita pour réserver une place dans le premier avion en partance pour la France et de là, un vol à destination de Saint-Pierre, à l'Île de la Réunion.

Une heure plus tard, Katherine prenait un taxi en direction de l'Aéroport JFK, avec pour seul bagage une valise trolley remplie d'un minimum d'affaires pour tenir une semaine ou deux, et un sac à main, avec son passeport, son chéquier, son portefeuille rempli de toutes ses cartes et de l'espèce en cas de besoin.

Tome 1 Le bonheur en héritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant