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Lorsqu'elle arriva à la réception, un peu plus tard, Sam l'attendait. Il était vraiment beau dans son jean moulant, son tee-shirt noir et sa paire de bottes en cuir noir. Et il avait plaqué ses cheveux le long de sa nuque avec du gel et portait des lunettes solaires d'aviateur.

À la réception, on lui annonça que la voiture du notaire l'attendait sur le parking. Ils montèrent à bord de l'Audi A4 grise et la voiture fila en direction de Saint-Pierre où ils arrivèrent une vingtaine de minutes plus tard.

L'étude notariale de Maître Duval était basée dans une maison créole de la rue Archambaud. En entrant, Katherine s'annonça à la secrétaire du notaire. Ce dernier ne tarda pas à sortir de son bureau pour les accueillir.

– Katherine, je vous attendais. Entrez donc ! Fit-il en lui indiquant la porte de son bureau.

– Voulez-vous que j'attende dans le hall ?

– Non, Sam. Je vous en prie, ne me laissez pas seule !

En entrant, le notaire les invita à s'asseoir sur les fauteuils face au grand bureau en bois exotique. Quant à lui, il s'installa en face d'eux, dans son fauteuil de direction.

– Désirez-vous un café ?

– Non merci, Maître, répondit-elle.

– Bien, venons en au fait, si vous le voulez bien !

Katherine répondit par un hochement de tête.

– Madame Joubert est décédée mardi dernier. Votre beau-père était allé à la banque et quand il est rentré, elle... elle était déjà morte !

La jeune femme eut un haut-le-cœur en entendant la triste constatation. Inconsciemment, sa main frôla celle de Sam qui la laissa faire et la lui serra tendrement. Katherine écouta le notaire conter la fin tragique de sa chère maman et dévoiler que son beau-père se serait cloîtré dans la maison familiale depuis son décès. Il n'a même pas assisté à l'enterrement !

Tout à coup, le notaire, la regardant droit dans les yeux, avoua :

– Ma chère petite, vous savez, votre mère a été d'un très grand réconfort après la mort de ma regrettée Evelyne. Nous nous étions connus au lycée tous les trois et ma femme et elle avaient gardé contact et étaient de très grandes amies.

– Oui, je m'en souviens. Elles faisaient des pokers interminables tous les samedi après-midi !

– En effet. Aussi, quand Evelyne s'en est allée, je n'ai pas été le seul à en souffrir. Nous nous tenions compagnie et apportions des fleurs sur la tombe de ma femme tous les premiers samedi du mois.

– Ah, je l'ignorais. Quand je suis partie, votre femme était encore en vie !

– Oui. Tout ça pour dire que j'ai eu et j'ai encore beaucoup de respect pour votre mère.

– Et je vous en remercie !

Le notaire ouvrit un dossier devant eux et Katherine eut envie de le questionner sur sa mère.

– Vous paraissait-elle dépressive au point de passer à l'acte ?

– Votre mère a toujours été d'un naturel enjoué. Jamais, je ne l'aurais pensée capable de se suicider !

– Se pourrait-il qu'il s'agisse tout bêtement d'un décès accidentel ? Demanda Sam dans un français absolument parfait.

– Malheureusement, non. C'est bien un suicide, par voie médicamenteuse. Elle a laissé une lettre expliquant son geste. Les gendarmes l'ont trouvée près du corps et ils me l'ont remise pour vous, Katherine. Vous pouvez la garder, bien sûr. Je ne vais pas vous retenir longtemps. Je voulais juste vous faire part de votre héritage.

Tome 1 Le bonheur en héritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant