Tome 1 Le bonheur en héritage

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Le vol eut du retard, aussi, c'est à onze heures que Katherine, complètement épuisée et agacée, posa le pied sur le sol réunionnais. Il faisait une chaleur torride en ce mois de février sur le tarmac saint-pierrois. Elle récupéra sa valise et se dirigea vers l'extérieur où elle prit un taxi.

– Je dois me rendre au Palm Hotel and Spa, s'il vous plaît !

– Bien, Mademoiselle !

Arrivée dans le complexe hôtelier de charme, Katherine put enfin se relaxer. Même si sa visite n'avait rien de touristique, elle appréciait l'environnement que pouvait offrir l'établissement. Elle s'annonça à la réception et on la conduisit à la chambre qu'elle avait réservée. Elle était spacieuse et joliment décorée, dans le style de mobilier en bois exotique, avec pour pièce maîtresse un fabuleux lit à baldaquin.

Katherine n'avait qu'une envie, se coucher et dormir, ou du moins, essayer. Les pensées affluaient sans s'arrêter au début, à tel point que la jeune femme avait du mal à se laisser aller. Sa première journée dans son île natale depuis presque dix ans et elle se sentait si mal. Puis, l'épuisement se faisant, le sommeil arriva sans trop attendre. Un sommeil chargé de mauvais rêves, vestiges de son passé et du choc qu'elle venait de subir en apprenant la mort de sa mère.

Katherine se réveilla en sursaut quatre heures plus tard. Elle prit une douche, et après, décida d'appeler le notaire, Maître Duval, pour le prévenir de son arrivée dans l'île.

– Bonjour Maître, je tenais à vous dire que je suis arrivée. Je loge au Palm Hotel and Spa pour le moment. Quand pourrions-nous nous rencontrer ?

– Je peux vous recevoir demain à mon étude à neuf heures, ça ira ? Votre mère était une amie de ma femme. Si vous le permettez, je vous envoie mon chauffeur !

– C'est vraiment gentil de votre part, Maître, je ne veux pas vous déranger.

– Ne vous en faites pas, mademoiselle, c'est le moins que je puisse faire. Votre maman a été d'un soutien exemplaire lorsque mon épouse est tombée malade. Je lui dois bien ça!

– Bien, je vous remercie beaucoup, Maître.

– Je vous en prie, Mademoiselle. Mon chauffeur passera vous prendre à huit heures trente.

– Je serai prête. À demain, Maître!

En raccrochant, Katherine était à la fois soulagée et anxieuse de connaître les détails de la mort de sa mère. Soulagée parce que, malgré la distance, elle était revenue après tant d'années et elle pourra enfin faire quelque chose qu'elle a regretté de ne pas avoir fait ces dernières années : dire au revoir à sa mère. Et anxieuse parce que, dix ans plus tôt, terriblement blessée par un très lourd secret, elle avait pris la poudre d'escampette, sans dire quoi que ce soit à personne, et qu'elle allait devoir faire face à son passé.

– Il faut que j'appelle Dylan, pensa-t-elle à voix haute. Il va pouvoir m'expliquer ce qui s'est réellement passé.

Elle attrapa son répertoire, chercha à la page D et trouva le numéro de Dylan qu'elle composa sans plus tarder. Elle espérait seulement qu'il n'avait pas changé de numéro en dix ans. Au bout de cinq sonneries, le répondeur automatique s'enclencha :

« Vous êtes bien sur le répondeur de Dylan Thomas, je ne suis pas disponible pour l'instant, merci de laisser un message après le bip sonore. »

– Dylan, c'est... c'est Kat, je... je suis de retour dans l'île. Je suis descendue au Palm Hotel. Je t'en prie, appelle-moi, s'il te plaît!

Après ces coups de fil, Katherine avait besoin de s'aérer un peu. Elle descendit profiter de la piscine, même si elle n'avait pas l'intention de se baigner. Elle avait juste besoin de se détendre. S'allongeant sur un bain de soleil, elle observa le panorama quand tout-à-coup, elle aperçut un homme dont le visage lui disait quelque chose. Il était accompagné d'une charmante demoiselle. Lui aussi l'avait remarquée et il osa venir à sa rencontre.