Me voilà encore sur la route, passagère d'une voiture qui roule à une vitesse folle et dont le volant a subitement disparu. Je sais que quoi que je fasse, la voiture continuera d'accélérer et au dehors les bruits d'un violent orage me confirment que même si j'arrivais à reprendre le contrôle du véhicule, la tempête finirait par gagner. Alors je reste immobile sur mon siège à fixer le pare-brise opaque, bientôt illuminé par la lumière d'un éclair et laissant apparaitre une énorme colonne d'eau au loin. La voiture se dirige droit dessus et le moteur se met à vrombir si fortement que même l'orage semble bien moins puissant. Je sais que je vais mourir alors je ferme les yeux et attends.
Mais rien ne se passe.
Une curieuse odeur d'algue vient embaumer mon esprit, une odeur qui devient si persistante que je suis obligée d'ouvrir les yeux, constatant que je ne suis plus dans la voiture mais au beau milieu de l'Océan. Je flotte parmi des décombres pourris par l'eau, lesquels me traversent sans me toucher comme si je ne faisais pas partie du paysage, comme si ne n'étais qu'un fantôme errant. Je ne me souviens pas avoir senti la voiture chuter dans l'eau, pourtant j'y suis. Je stagne au-dessus de Grey Atlantis, observant les remous créer des amas de bulles semblables à des corps, lesquels tournoient autour des restes des maisons. Pourquoi suis-ici ? Pourquoi l'eau m'amène-t-elle tout le temps à cet endroit précis ? J'observe les formes tournoyer dans les ruelles boueuses de Grey Atlantis lorsque quelque chose attire mon regard. Il y a un scintillement au loin, comme un bijou qu'on aurait laissé tomber au fond et qui serait coincé entre les débris et les feuilles visqueuses des Fleurs des Morts. Je m'en approche avec précaution, écartant les longues feuilles brunâtres du bout des doigts, lesquelles s'enroulent autour de mes poignets dans une ondulation inoffensive. Je ne m'en occupe pas, je suis bien trop occupée à chercher des yeux l'objet brillant qui semble avoir disparu, focalisée sur mes sens en éveils. Mes oreilles bourdonnent et un sifflement commence à me gêner. Ce n'est pas strident, au contraire c'est doux, mais ça me semble malsain. Ca se rapproche et sa glisse le long de mon corps. Je sens mes poils se hérisser bien que je pensais être dans l'eau et j'ouvre brusquement les yeux sur un salon baigné de jour. Haletante, je gesticule hors du canapé et m'extirpe de la couverture, laquelle en glissant me laisse découvrir mon corps couvert de serpents. Les sifflements sont intenses et leur peau reptilienne qui glisse doucement sur la mienne me rend vaseuse. Ils s'enroulent autour de mes jambes, de ma taille. Je sens qu'il y en a un qui glisse le long de mon dos et parcourt ma nuque, venant siffler contre mon tympan cotonneux avant de descendre le long de mon cou et de le serrer.
Je pousse un cri étouffé avant de me recevoir quelque chose de glacé au visage, mon souffle se coupe et je sens que mon corps chute violemment au sol. Quand j'ouvre les yeux je suis trempée, écroulée à terre, juste à côté du canapé sur lequel je venais de passer la nuit et il n'y a plus aucun serpent.
« - Je savais que j'aurais dû t'attacher ! »
Je redresse la tête, hagarde, quand je croise enfin le regard d'Ashton, une bassine dégoulinante dans les mains. J'ouvre la bouche pour parler mais je suis encore si tétanisée que je n'arrive à produire qu'un bruit étrange entre l'exclamation et le hoquet, ce qui bien-sûr ne convient pas au bouclé qui fronce les sourcils.
«- Eh tu m'entends ? –Je fais un simple oui de la tête avant de regarder partout autour de moi- On peut dire que quand tu cauchemardes tu ne fais pas semblant.
-T...Tu m'as arrosée ?
-Surtout ne me remercie pas de t'avoir fait sortir de ton délire.
-On ne réveille pas quelqu'un comme ça !
-Navré babe, mais je ne suis pas le genre de gentil garçon qui réveille une fille psychopathe avec un baiser, ce genre de connerie c'est pour les contes et les gamines qui croient encore au prince charmant.
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A virus called Phantom
FanfictionÀ l'origine de la Création de la Terre, il y avait l'Eau, l'Air, la Terre, le Feu et le Phoenix.... Que voilà de belles histoires à raconter aux touristes de passage à Wellington, cependant ça ne m'intéresse pas. Je ne suis plus une enfant et ne cro...