Une fois entrée dans la chambre je prends soin de fermer la porte à clé afin d'être sûre de ne pas être dérangée. J'aurais préféré la laisser ouverte en cas qu'il m'arrive quelque chose, mais je suis prête à parier qu'Ashton aurait tout fait pour m'éjecter de cette pièce, danger ou non. Je déglutis et fais à présent face à l'immense miroir dont je n'avais que peu de souvenirs. Il n'a rien d'effrayant si ce n'est qu'il est aussi large que le mur et que ses contours sont incrustés de fioritures en argent massif. A première vue il ressemble à n'importe quel miroir, pourtant il émane de lui cette aura étrange, une aura magnétique qui m'entraine lentement vers lui. J'avance comme une somnambule, mes pas sont lents afin d'éviter de quelconques ennuis et lorsque j'arrive enfin devant, je ne peux cacher ma frustration. Il n'y a que mon reflet et j'admets que c'est bien la première fois que je me vois dans un miroir aussi grand. Je me tiens droite dans des vêtements que Luke m'a passés, mes cheveux bleus nuit relevés en un chignon approximatif pour éviter qu'ils ne se salissent trop vite et où que j'aille dans la pièce, je suis obligée de me voir. Ce n'est pas comme un petit miroir qui vous reflète lorsque vous en avez envie, là je ne peux pas décider de me décaler pour ne plus avoir à me regarder en face, je suis piégée face à moi-même. Pourquoi ne se passe-t-il rien d'autre que ce genre de banalité ? Ne m'a-t'on pas dit que ce miroir m'apporterait la vérité ? Tout ce que je vois en ce moment même c'est que je me suis enfermée dans une pièce avec mon reflet pour seule compagnie et qu'en dehors de cette vérité, il n'y a rien d'autre. Je suis déçue.
Je me regarde une dernière fois avant de détourner la tête et de faire demi-tour, posant ma main sur la clé afin de quitter ces lieux lorsqu'un bruit vient déchirer le silence de la pièce, faisant augmenter sérieusement mon rythme cardiaque. C'est la sonnerie de mon téléphone. Je fronce les sourcils et attrape ce dernier qui continue de sonner à tue-tête, constatant qu'effectivement quelqu'un est en train de me joindre alors que les garçons m'avaient pourtant dit qu'il n'y avait aucun réseau. Le numéro est inconnu bien évidemment et alors que j'approche mon pouce de la fonction « décrocher », je me défile et annule l'appel. De quoi ai-je peur au juste ? Je le range dans ma poche et vais pour déverrouiller la porte lorsque le loquet se bloque.
«- Putain c'est pas vrai ! »
Je pousse quelques jurons supplémentaires tout en appuyant sur le verrou de toutes mes forces, cherchant au moins à le ramener sur la position initiale pour pouvoir recommencer, mais rien n'y fait. Il est totalement bloqué. Au même moment mon téléphone se remet à sonner et j'ai l'horrible impression d'être observée, je sens des yeux me darder alors que je suis comme une idiote à essayer de sortir, sans succès. Cette fois encore j'ignore l'appel, zieutant nerveusement le miroir derrière-moi avec une certaine crainte de voir quelque chose apparaitre brusquement... Mais il n'y a que moi, encore et toujours, occupée à m'énerver sur un verrou bloqué. Pourtant je sens que je ne suis pas seule, je sens une présence qui a l'avantage, cette chose me voit mais moi je ne la vois pas, du moins pas encore. Mes doigts deviennent moites et je peine à saisir convenablement le verrou lorsque mon téléphone se met à sonner et à vibrer en même temps, signe que j'ai également reçu un message. Mon cœur bat lourdement, chaque coup me fait mal alors que j'extirpe de nouveau mon téléphone de ma poche, hoquetant à la vue de mon écran grésillant, comme s'il y avait des interférences. Non ça n'a absolument rien de normal. Je pousse un long soupir dans l'optique de me donner du courage et déverrouille mon écran pour accepter l'appel, montant fébrilement l'apparail jusqu'à mon oreille.
Il ne se passe rien, aucun bruit... Le silence total. Je m'entends seulement respirer, de manière lente et détachée. Pourtant je suis paniquée, mon souffle témoigne de mon état actuel et je ne pense pas pouvoir respirer aussi calmement dans un moment pareil. Ce qui veut dire que ce souffle que j'entends n'est pas le mien, quelqu'un est en train de m'appeler.
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A virus called Phantom
FanfictionÀ l'origine de la Création de la Terre, il y avait l'Eau, l'Air, la Terre, le Feu et le Phoenix.... Que voilà de belles histoires à raconter aux touristes de passage à Wellington, cependant ça ne m'intéresse pas. Je ne suis plus une enfant et ne cro...