Un rêve, l'enfer a commencé à cause d'un stupide rêve.
Cette nuit-là, c'était magique. Plus que tous les rêves que j'avais fait avant. Et j'en ai fait beaucoup, je me souviens de rêves magnifiques, de rêves magiques. Mais celui-là était différent. Étrangement réaliste mais en même temps complètement insensé.
Dans ce rêve, je crois me souvenir d'une salle grise. Comme une cave ou un parking sombre plongé dans les ténèbres. Oui, ça me reviens. Une salle éclairée très faiblement par de pâles néons. Les couleurs avaient disparu. Et puis dans cette salle perdue, il y avait une personne. Une magnifique fille aux souples cheveux châtains, du moins c'était mon impression, car même les couleurs qui donnaient vie à la jeune fille avaient disparu. Elle portait un pull en laine noir aux manches larges. Elle était assise contre le mur gris, à côté de moi. Adossée au mur de plâtre, elle lisait à travers ses fines lunettes rondes. Elle avait l'air absorbée par sa lecture, elle souriait, mais ne m'avait pas vu.
Cette fille angélique que je viens de décrire, c'était toi.
Pendant un long moment, on ne s'est pas adressé la parole. Je crois que j'avais peur d'entendre ta voix. Puis je me suis décidée à parler. Je ne me souviens plus du tout de ce que je t'ai dit. Ni de ce que tu m'as répondu. Je ne pense pas que c'était réellement important. Je me souviens par contre très bien de ta voix, qui résonnait dans la grande pièce et dans mes oreilles. Cette voix de déesse, cette voix d'ange, cette voix de sirène, une voix cassée parsemée de poussière d'or, on pouvait presque voir des perles fines sortir de ta bouche. Je ne saurais te dire à quel point ta voix m'a bouleversée. Je me souviens également d'un détail. Plus tu parlais, plus les couleurs revenaient petit à petit sur ton corps, et plus la pièce devenait étroite. Puis, quand toutes les couleurs qui composait ta peau, tes yeux, quand la pièce fut aussi étroite qu'un placard à balais,
tu m'embrassa.
Le réveil fut douloureux. Je me réveillais le lendemain, dans ma chambre grise où les couleurs se faisaient rares, en train de réaliser que ce passage magique de ma vie n'était qu'un rêve. Inconsciemment, ce matin-là, une larme coula sur ma joue. Une larme dorée, pleine de poussière de fée. L'enfance m'échappait par les yeux, mon rêve se dissipait dans ma tête.
Si c'est par le bonheur que commence l'enfer, l'enfer de te regarder sans que tu ne me voies, l'enfer de te sourire sans que tu ne le remarques, alors donnez moi l'enfer, le diable et toutes les conneries qui vont avec, cette nuit je veux encore rêver. ©
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Recueil de textes
PoetryLa quasi-totalité de mes textes, réunis dans un seul recueil. À lire dans le désordre, assis dans son lit avec un carré de chocolat. Enjoy! [pour plus de textes, rejoins moi sur Instagram : @heartbreakeuse ]