"Portée disparue"

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« Elle est où, putain? Tu l'as toujours pas trouvé? »
« Elle est forcément quelque part. Je te jure qu'on la trouvera. »
J'avais fait cette promesse un soir de mai, le soleil s'endormant derrière les collines. Seb s'assit nonchalamment, plus inquiet que jamais. Il se passa la main dans les cheveux, stressé, anxieux. Depuis maintenant six heures, il ne s'était pas arrêté de crier. Il criait de rage, mais je pense que c'était surtout pour camoufler les larmes qui naissaient au coin de son œil. Je le regardais par moment tout en scrutant la plaine, toujours à la recherche d'Adèle.
Cela faisait maintenant huit heures que nous la cherchions, le soleil se couchait lentement et la lumière du ciel devenait de plus en plus fragile.
Adèle avait disparue. Nous n'avions plu eu de nouvelles, nous avions simplement trouvé un mot, écrit de sa main : « Je pars là ou vous ne me trouverez jamais. Je pars là où je suis sûre de trouver le bonheur. », et depuis, nous fouillions désespérément la plaine et la forêt.
À bout, Sébastien éclata en sanglot tandis que je m'éloignais, à la recherche de mon amie, et d'un endroit pour pleurer seule, silencieusement.
Je m'assis à genoux en haut de la colline et scrutai le ciel sombre.
Enfin, je compris.
« Sébastien, je l'ai trouvé. Viens, je t'en supplie. »
« Où ça?? » répondit-il en courant vers moi, dans un élan d'espoir.
« Tu ne la vois donc pas? Chhhut, ne la réveille pas, elle dort. Lève les yeux, elle sommeille parmi les étoiles. Regarde, je crois qu'elle nous sourit. »

Recueil de textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant