Déclaration

1 0 0
                                    

Hey, toi.
J'voulais t'écrire un truc insolite, un texte qui te touche. Une phrase jamais dite, un mot qui fait mouche. Donc j'me lance. J'pense pas y arriver, mais j'm'en balance.
C'est pour toi.
Ok, j'ai pas le mérite de dire que je t'ai toujours aimée, qu'on s'est connues dans notre enfance. J'peux pas dire que t'es ma destinée, ni ma parfaite romance.
J'aime pas mentir. J'dirais pas tout ça.
J'suis pas sûre que ce soit avec toi que j'veuille faire ma vie, mais c'que je sais c'est que c'est toi qui rythme mes insomnies.
J'suis pas sûre d'être faite pour toi, d'ailleurs c'est tout l'inverse. Pour toi je dois être la lourde pluie qui martèle le toit, pour moi t'es plutôt le soleil après l'averse.
Tu veux que je te dise? Tu veux que je te dise ce que t'es pour moi? T'es la lune qui balaie le soleil et le soleil qui remplace la lune. T'es la poussière d'astre et la particule de comète. T'es la lumière blanchâtre qui anime la tempête. T'es la foudre de l'univers, le pilier de toutes les galaxies, t'es celle à qui on parle en vers, t'es pas parfaite mais t'es mon infini.
J'ai appris tout ça d'une manière singulière. J'l'ai pas vu dans un livre, ou dans un documentaire. J'dis pas ça parce que je suis ivre, ou folle à ma manière. J'ai appris tout ça ce matin, en te croisant sur mon chemin. Je t'ai regardé, je crois que j'ai tilté.
Je t'ai vu, sortir de la bouche du métro. C'était pas la première fois, sûrement pas la dernière. Tu piétinais, tu r'gardais pas trop, tu sautillais presque comme ça, sans r'garder derrière.
Je t'ai regardé de plus prêt, puis j'ai été confuse. Je voyais tellement de choses, trop de choses. Sur ta tête j'ai vu des nuages, des nuages blancs. Et puis un soleil rose, un peu trop grand. J'ai vu une sorte d'épanouissement dans ton sourire, et un certain détachement dans tes pieds sautant les flaques. Malheureusement j'ai pas vu ton rire, et j'ai vu de l'inquiétude dans tes yeux opaques.
Alors mon regard à cherché ton cœur, qu'il a trouvé avec horreur. Là-bas ils m'ont dit "pardon, c'est déjà occupé, merci de bien vouloir repasser."
Injuste et cruelle vérité, de quelqu'un d'autre que moi tu étais éprise, je prie pour une autre réalité, un monde pour réparer mon cœur qui se brise.

Recueil de textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant