«Trois petites danseuses sautillant sur le rythme de la nuit»
Y avait cette brune qui sentait la noisette, ce parfum tranchant qui fendait l'air doucement. Elle était complètement paumée, elle. Le jour elle errait dans son bureau, sans vraiment chercher à comprendre ce qu'elle y faisait. Elle frappait sur les touches de son clavier avec détachement, avec un petit bruit qui soufflait "aidez-moi". La nuit elle dansait, elle buvait beaucoup aussi, sans doute pour oublier quelque chose qu'elle cachait au fond de sa tête, qu'elle ne laissait entrevoir que lorsqu'elle était seule.
Et puis Nath, la fausse blonde, cette féministe engagée qui sentait le courage. Elle traquait l'injustice jusqu'au fond des plus petits tiroirs. Les gens la disait fière, forte, brave et heureuse, plutôt satisfaite de la vie, sous un certain angle. Elle ne se plaignait que des plaintes d'autres. Ce que son entourage ne savait pas, c'est que jamais, jamais l'héroïque et entraînante jeune fille n'avait été elle-même. Elle s'interdisait de penser, elle s'interdisait d'exprimer de la douleur, pour préserver les autres. Elle s'empêchait de se lamenter, de se dire que les autres avaient raison. Alors elle aussi dansait, elle dansait jusqu'à ne plus sentir ses jambes, mais jamais ne buvait.
Et puis l'autre aussi, sur laquelle je ne vais pas m'attarder, car on s'y attarde trop. Cette rousse superficielle sur laquelle tout le monde posait les yeux n'avait pas de prénom, ou du moins personne ne le connaissait. Elle dansait beaucoup et rentrait souvent avec des inconnus, seulement pour le reste du monde, c'était elle l'inconnue.
«Trois petites danseuses mourant doucement d'ennui, jamais ne trouveront le réel rythme de leur vie.»
VOUS LISEZ
Recueil de textes
PoetryLa quasi-totalité de mes textes, réunis dans un seul recueil. À lire dans le désordre, assis dans son lit avec un carré de chocolat. Enjoy! [pour plus de textes, rejoins moi sur Instagram : @heartbreakeuse ]