- Oh non mais ce n'est pas vrai ! s'exclama-t-elle en se frappant les cuisses, c'est une blague ou quoi ?
Elle pensa d'abord à rappeler Arsène pour qu'il arrête d'avoir des doutes, mais elle se souvint qu'elle n'avait pas récupéré son portable depuis vendredi. Sarah se sentait ridiculement désemparée. C'était à présent la deuxième fois que cela se produisait, il n'y avait plus de doute, elle ne délirait définitivement pas.
Elle devait rester là où elle se trouvait, car en se mettant à la place de quelqu'un de figé, elle trouverait vraiment étrange que quelqu'un change de place instantanément. Elle resta donc derrière le bureau du professeur, essayant de garder son calme et de rassembler ses idées. Elle entendit un bruit au fond de la salle et son cœur rata un battement.
- Il y a quelqu'un ?
Tous ses sens étaient en éveil. Mais rien ne se passa. Sarah reporta alors son attention sur ses pensées. Il fallait qu'elle se rappelle les choses qui s'étaient produites ce jour-là et vendredi, qui aurait pu tout déclencher.
- Hum... alors vendredi... contrôle, atomes, forces, formule introuvable... rien ne colle avec aujourd'hui ! Voyons aujourd'hui... Chronos, Temps, Espace, Big Bang... non plus...
Elle sentit qu'elle était sur la mauvaise piste. Elle claqua des mains pour vérifier si les applaudissements n'avaient pas déclenché quoi que ce soit. Quelque chose de curieux se produisit alors : ils bougèrent tous une fraction de seconde avant de se re-figer. Exactement comme si quelqu'un avait appuyé sur le bouton PLAY puis PAUSE presque au même moment. Alors Sarah recommença à frapper dans ses mains comme une démente pour observer le phénomène attentivement. Il y eu un autre bruit au fond de la salle.
- Eh oh ! Qui est là ? répéta Sarah.
Toujours rien. Elle voyait que claquer des mains ne l'avançait pas à grand-chose mais elle tenait quelque chose. Elle se creusa la tête.
- Vendredi, j'étais au téléphone, maman, puis Arsène... oui mais je n'ai pas mon téléphone !
Ça paraissait évident aux yeux de Sarah à présent : elle n'avait rien à voir avec tout cela, mais qui l'aurait fait ? Et pourquoi n'était-elle pas figée comme les autres ? Où se cachait celui qui l'avait fait ? Il y avait peut-être quelqu'un qui faisait semblant devant ses yeux, quelqu'un qui la trompait. Elle regarda un par un les élèves assis devant elle. Tous avaient le regard vide, la plupart avaient les mains en l'air, interrompus alors qu'ils applaudissaient. Elle en chercha un qui tremblait, aucun. Elle regardait les élèves du fond, regardait sa table vide lorsqu'il y eu un bruit sec, et qu'un souffle parcouru l'ensemble de la salle, le bruit surgit comme une vague, inondant le silence qui régnait jusqu'alors. Sarah regarda bien les derniers élèves du fond de la classe, aucun élève n'avait un comportement étrange, ou différent. Ses yeux se posèrent sur M. Casimol qui revenait à son bureau sans adresser un regard à Sarah. Elle retourna donc à sa table, un peu confuse, gratifiée par quelques exclamations admiratives.
- Silence, silence s'il vous plait. Bien, ce sera tout pour aujourd'hui concernant vos recherches personnelles (Pénélope poussa un soupir de déception, c'était la première de la classe, mais Sarah n'était pas loin derrière elle). Je pense que Sarah nous a dit tout ce dont nous avions besoin de savoir, et même davantage, pour commencer le nouveau chapitre.
Casimol regarda Sarah d'un air bienveillant, un peu comme celui d'un père. Celle-ci en fut un peu intriguée car il avait l'air de signifier bien plus que de la bienveillance.
Sarah se sentait la cible de quelque chose ou quelqu'un, et cela ne lui plaisait pas. Il fallait qu'elle parle sérieusement de tout ça à quelqu'un. Quelqu'un d'autre que son frère.
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Les Passeurs du Temps
FantasySarah est en seconde. Elle vit avec sa mère, sa grande sœur et son petit frère. Elle n'a pas de père. Jusqu'à présent, sa vie est on ne peut plus normale, mais bon ça va changer quoi... comme dans toutes les histoires de ce genre. ...