Chapitre 11: Elvire

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« Comment ça nous avons à parler ? » pensa Sarah en se redressant sur ses genoux, l'un après l'autre, puis sur ses pieds.

— Qui es-tu ? Tu sembles penser que nous nous connaissons..., tenta Sarah à la fois sceptique et désolée.

— C'est le cas.

Cette réponse laissa Sarah perplexe.

— Désolée, mais je suis presque sûre que non.

Elle se rapprocha avec assurance de Sarah, la main devant elle.

— Wowow ! Qu'est-ce que tu fais ? On est meilleures amies maintenant ?

— Ça ne fera pas mal.

— Me voilà rassurée !

Sarah en leva les yeux au ciel pour garder contenance.

— Tu n'as pas à avoir peur. Je ne te blesserai pas. Si tu ne m'y force pas...

— Qu'est-ce que tu vas me faire au juste ?

Sarah était de plus en plus inquiète. Elle s'imaginait déjà dans le coffre d'une fourgonnette, ligotée, bâillonnée... Et c'était qui cette fille complètement bipolaire, qui prétendait la connaître ? Dès qu'elle avait entendu son nom, elle était passée de soldat surentraînée à simple fille habillée en torchon sale, un peu trop sûre d'elle et décidée à lui faire quelque chose.

— Et pourquoi devrais-je te faire confiance ?

— Tu le sauras d'ici peu.

Sarah fronça les sourcils. Pourquoi avait-elle envie de lui faire confiance ? Elle ferma les yeux très fort et serra les mâchoires. Elle attendit sans savoir quoi.

Elle sentit deux doigts se poser sur son front et sursauta. Elle eut le temps d'entendre le doux soupir de la jeune fille qui semblait tenir lieu de rire avant que la tête ne lui tourne violemment et que le sol ne se dérobe sous ses pieds.

Elle se retrouva simplement dans la même pièce, la fille avait disparu cependant. Elle, se trouvait dans les bras d'une jeune femme à la chevelure flamboyante. De longues boucles lui dégoulinaient sur les épaules tandis qu'elle regardait tendrement le bébé échevelé qu'elle tenait. La jeune femme la berçait avec douceur contre sa poitrine, recouverte d'un veston vert olive.

Elle leva la tête et s'adressa à quelqu'un d'autre.

— Elle est vraiment magnifique, c'est ton portrait craché.

Une femme, plus âgée que la première, apparut dans le champ de vision de Sarah. Elle avait les cheveux bouclés également mais très noirs, tout comme ses yeux, et marbrés de mèches blanches.

— N'est-ce pas ? Je ne sais pas pourquoi on a attendu aussi longtemps...

— Elle est là maintenant, dit la jeune femme en baissant les yeux vers le bébé –d'où Sarah observait la scène-, pas vrai Elvire ?

Elle lui caressa le front. Maintenant qu'elle y faisait attention, Sarah fut surprise par son visage : elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Enfin en quelque sorte, comme si c'était elle en plus âgée... les mêmes yeux.

Son visage commença à se mélanger doucement à la lumière, les couleurs s'estompèrent. Tout devint flou. Sarah rouvrit les yeux, elle se trouvait sur le canapé du salon.

Si elle s'attendait à ça ! Elle tourna la tête vers la jeune fille, elle était debout à côté d'elle et la fixait. Au bout d'un moment, Sarah se frotta les yeux, et remit ses idées en place tant bien que mal.

Les Passeurs du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant