Chapitre 12

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Bellamy rapportait de l'eau à Clarke tandis que celle-ci rendait son repas. Il ramena ses cheveux en arrière en attendant qu'elle finisse, puis elle rinça sa bouche avec l'eau qu'il lui avait donné dans une demi noix de coco vide.

— Le poisson sentait bizarre. Tu penses que c'était ça ? lui demanda le jeune homme, soucieux.

— Je ne sais pas. Peut-être.

Il s'asseya près d'elle. Il réfléchit une minute et la fixa d'une manière étrange, sans qu'elle ne s'en rende compte.

— Tu crois pas que tu pourrais... être enceinte ?  Questionna-t-il à nouveau.

Il capta son attention cette fois. Ses yeux bleu le regardaient comme s'il venait de débiter la pire absurdité du siècle.

— Non, je ne suis pas enceinte, lui affirma-t-elle, un brin d'amusement sur le visage.

— C'est pas que je ne veux pas d'enfants, hein, mais... enfin c'est... bégaya-t-il, incertain.

Trop tôt.

— Je sais, souffle-t-elle en souriant légèrement devant sa gêne.

Il y eu un petit moment de silence perturbant. Bellamy se décida quand même à la questionner à ce propos.

— Tu veux des enfants ?

— Quand mon frère est mort, j'ai vu mes parents dévastés et je me suis jurée que je ne prendrai jamais le risque de vivre un tel douleur. Maintenant, je ne sais pas. Plus tard, peut-être. Et toi, tu veux des enfants ?

— Un jour, répond-t-il. Plus tard.

Au fond d'elle, elle savait qu'il était fait pour ça. Prendre soin des autres. Avec sa sœur, avec elle. Il aurait forcément des enfants, il les adorait. C'était perceptible. Même s'il jouait parfois au mauvais garçon, derrière ce masque se cachait quelqu'un de très affectueux mais également en colère. Cette colère qu'elle espérait apaiser.

Il était complexe et parfois un peu difficile à comprendre pourtant elle aimait chaque aspect de sa personnalité. Même ses failles ou son côté arrogant qu'elle avait fini par apprécier.

Elle lui sourit en l'imaginant avec pleins de petits bouts de chou ayant la même tête que lui. Il méritait tellement d'être heureux.

Il la saisit par la taille puis ils s'allongèrent sur la couverture d'herbe verte alors qu'elle se lovait contre son torse.

— Si tu savais ce que je pourrais faire pour pouvoir manger un plat normal ou simplement pour un café ! murmure-t-elle dans son cou en respirant son odeur saline.

— Un cappuccino... rectifia-t-il en déposant un baiser dans ses cheveux.

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle ferma les yeux en profitant de l'instant.

— Je suis bien avec toi... confesse-t-il.

Elle ne savait pas trop comment interpréter ses paroles. Parlait-il de l'instant présent ou en général ?

— Moi aussi je suis bien avec toi, confirme-t-elle simplement.

Elle s'imagina un instant dans sa chambre, avec lui, dans la même position. Au regard réprobateur que sa mère aurait sûrement eu, son père qui lui aurait dit de les laisser tranquille, en riant.

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