La corneille et la colombe, ainsi que d'autres histoires...

2ème version : la Corneille et la Colombe

Hey ! Ceci est une réécriture de ma nouvelle "La Corneille et la Colombe". C'est exactement la même histoire, mais écrite fan un style complètement différent. Dites-moi en commentaire votre version préférée !

Assise. Elle est assise, les jambes dans le vide. Immobile. Silencieuse. Elle observe le vol des oiseaux. Écoute leurs chants mélodieux, leurs cris, leurs claquements de becs joyeux. Ils s'interpellent, se répondent, s'approchent, s'éloignent, se réunissent à nouveau. Toujours deux par deux, par paire. Chacun avec son homologue, sa moitié, son opposé, son semblable. Son parfait complément.

Mais elle, est seule. Depuis désormais trois jours. Trois jours que toutes traces d'espoir a disparu. Définitivement. Trois jours qu'elle a disparu. Trois jours qu'elle ne vit plus.
Un murmure, un cri, retentit dans l'air. Un mot, un nom...

- Lilianne...

Haine, colère et désespoir. Tristesse, douleur et souffrance. Monde injuste, tortionnaire. Progrès menteurs de la médecine. Traitements inutiles et inefficaces. Douleur reine, douleur souveraine, douleur comme seule et unique réponse face au mensonge de la vie, ce cadeau empoisonné reçu à la naissance. Ce cadeau que Lilianne avait abandonné trop tôt. Ce cadeau que la maladie lui avait arraché, il y a trois jours.

Trois jours. Trois jours que les mots ne suffisent plus, trois jours que les autres parlent, encore et encore. Ils parlent, mais leurs paroles sont dénuées de sens. Ils ne comprenent pas. Personne ne peut comprendre. La douleur qu'elle éprouve est trop forte pour être comprise, trop forte pour être décrite, trop forte pour qu'on puisse la contrer. Le combat est perdu d'avance.

Cela fait trois jours qu'elle se bat. Elle essaye de survivre. Elle essaye vraiment. Mais elle ne peut lutter éternellement. Comment vivre lorsque son attache au monde et à la réalité n'existe plus ?

Lilianne. Son visage ovale, son sourire éclatant, ses cheveux noirs et lisses, sa peau pâle, ses yeux bleus ciel... son image s'impose à son esprit avec une force incroyable. Après l'image, vient un souvenir. Lumineux, joyeux, ancien. Le souvenir de leur rencontre.

***

C'était un jour d'hiver. Elle se trouvait ici, sur le rebord du toît plat de son immeuble, les jambes dans le vide. Seule, silencieuse, déconnectée de la réalité. Comme à son habitude, elle était absente, invisible aux yeux des autres, pas tout à fait vivante, un peu effacée et en retrait. Aussi ne se retourna-t-elle pas lorsqu'elle entendit des bruits de pas dans son dos. La voix, en revanche, la fit sursauter.

- Tu ne comptes pas sauter tout de même ?!

Une voix étonnée de la trouver là, un ton un peu inquiet, comportant pourtant une pointe d'amusement. Une question, qui attendait visiblement une réponse.

- Je..., babutia-t-elle.

Mais l'inconnue ne lui laissa pas le temps de continuer. Pénétrant son espace intime sans la moindre gêne, elle vint s'assoir à côté d'elle, lui offrant un sourire magnifique, un rayon de soleil dans cette journée nuageuse.

- Je m'appelle Lilianne. Et toi ?

- Leanne.

- Quel joli nom !

Leanne baissa la tête, cachant ainsi le feu de ses joues. La dénommée Lilianne éclata de rire, un rire frais, joyeux, un rire non pas moqueur comme Leanne en avait l'habitude, c'était juste un rire heureux, spontané. Un rire suivit d'un instant de silence, calme, agréable, semblable à une grande bouffée d'oxygène, comme une grande inspiration, emplie d'un bonheur nouveau.