Concours (fini)

Anti-héros 8

Petite lionne

Un coup de feu retenti.

- Pourquoi faîtes vous ça ? hoqueta Maylis.

Je tournai la tête dans sa direction. C'était la première fois qu'elle ouvrait la bouche depuis qu'on l'avait enlevé, elle et sa famille - enfin ce qu'il en restait.

- Tes parents nous gênent dans nos entreprises, répondit mon patron en s'approchant d'elle, donc on s'en débarrasse.
Les sanglots de sa mère et de son petit frère redoublèrent. Elle, soutenait le regard de Victor, et essayait de ravaler ses larmes.

Je devais reconnaître qu'elle avait du courage, la plupart des personnes que l'on kidnappé se contentaient de pleurnicher et de nous supplier.

Victor détourna les yeux et se dirigea vers la mère. Il leva à nouveau son arme et tira sans état d'âme.

- MAMAN !! hurla le petit-garçon.

Maylis se mit à nous insulter de tous les noms possibles. Mon patron roula des yeux et lui mis une gifle phénoménale qui la fit basculer de la chaise à laquelle elle était attachée.

Il attrapa brutalement le dossier de siège et le redressa avant de coller son flingue sur le front de la jeune fille. Je la vit serrer les dents pour contrôler ses tremblements. On aurait dit une lionne avec sa chevelure dorée.

Elle me ressemblait un peu, mentalement je veux dire. J'avais eu la même réaction qu'elle quand Victor avait descendu mes parents devant moi. Il m'avait trouvé audacieuse et téméraire, et avait décidé de m'épargner pour faire de moi une des leurs.

- Attends, l'arrêtai-je alors qu'il s'apprêtait à appuyer sur la gâchette.

Il me regarda sans chercher à cacher son agacement.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Je m'écartai du mur auquel j'étais adossée pour me placer devant Maylis et plantai mon regard dans le sien. Elle avait peur, mais elle tentait de ne pas le montrer.

- Elle pourrait faire une bonne recrue, dis-je à l'intention de mon chef.

- Je ne travaillerai jamais pour vous ! vociféra la jeune fille.

- Elle ne nous obéira jamais, répondit-il en ignorant royalement Maylis, elle tentera de s'enfuir à la première occasion.

- J'étais exactement comme elle au début, et maintenant regarde-moi : je suis une de tes meilleures exécutrices.
J'arriverai à la discipliner, tu verras.

Victor soupira d'exaspération mais fini par capituler.

- D'accord, occupe-toi d'elle si ça te fais plaisir.

Il marqua une pause et se tourna vers le petit garçon.

- Et qu'est-ce qu'on fait du mec ?

Je sors mon pistolet de son étui et le pointe vers le petit frère de Maylis. Une seconde plus tard, il baissait la tête et écarquillait les yeux en regardant le sang imbiber peu à peu son tee-shirt.

Cette fois, Maylis craqua et éclata en sanglot amer. Je m'accroupis pour me mettre à sa hauteur et écarta une mèche blonde de son visage.

- Sèche tes larmes, petite lionne. Tu en verras bien d'autre.

De @Romane665