Anti-héros 5

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Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. La personne qui s'avance vers moi n'est autre qu'un homme. L'écho de ses pas en dit long. Il est assez corpulent, il a la trentaine. Il marche trop vite pour lui, sa respiration est bruyante et rapide. Il n'est pas seul. Un. Deux. Trois. Quatre. Son acolyte est un homme. Plus jeune, environ vingt ans. Il marche plus vite, il est plus maigre. Ils s'approche de moi. Il reste cinquante mètres entre nous. Quarante sept. Quarante deux. Quarante.

Mon pouls reste calme. Je sors mes couteaux de leurs étuis et les empoigne. D'un saut sur le côté, je m'élance dans le couloir et fais face aux soldats. Mon cerveau a vus juste une fois de plus. Tout coïncidait. L'homme fort soulève son arme vers moi. Trop lent. Je lui lance ma lame en direction de son front, pile entre les deux yeux. Le plus jeune est déstabilisé et regarde son ami, mon autre couteau se loge dans sa tempe. Je marche lentement, silencieusement. Retire mes armes blanches de mes victimes. Impossible pour moi d'effacer le rictus qui illumine mon visage.

Ils vont tous mourir, un par un. D'une mort lente est silencieuse. Tandis que leur chef vas subir toute ma haine que j'ai contenue pendant ses mois. Ce chien galeux, va me le payer. Il veut ma capturer, m'examiner, m'exploiter. Il va avoir bien autre chose.

On me compare souvent à une guêpe, qui d'une piqûre mortelle et silencieuse tue ses ennemies. Je suis bien plus dangereuse qu'une guêpe. J'ai beau avoir perdu mon dard, ma raison de vivre, je continue à tuer jusqu'à ce que la mort m'emporte. Je vais arracher ses yeux vicieux, à cet être immonde, avec mes ongles, si il le faut. Je vais lui faire manger ses entrailles, et baigner dans son sang. Il va me supplier, comme j'ai supplier ses subalternes de laisser mon fils en vie. Je vais lui planter mon couteau dans ses parties, comme ils ont tiré dans la tête de mon fils. Sans émotion, sans pitié, mais avec le sourire.

Ma raison de vivre maintenant, tuer ce mec. Pour mon fils je suis une héroïne, pour mon mari j'étais une mutation descendus du ciel. Pour lui, je vais être bien pire que le diable. Que tout les héros en collant, et en costume aillent sauver les gentils, moi je file une bonne correction au vilain, en jouant au fléchette avec mes lames.

Rien ne me peut m'empêcher d'aller tuer cet homme. Rien ne peut arrêter la boucherie qui va arriver.

Je cache à nouveau ma chevelure blanche dans ma capuche, range mes couteaux, et m'assieds contre le mur.

Un. Deux. Trois. Quatre. Ils sont dix, tous bien armés. Ils sont jeunes. Il y a une femme. Elle porte des talons de dix centimètres. Sa jupe crayon l'empêche de faire de grande enjambée, ses pas sont très rapprochés. Les soldats autour d'elle l'escortent. Une secrétaire rien d'autre.

Ils arrivent. Vingt mètres. Quinze mètre. Je souffle un coup, et sors de nouveau mes armes. Cinq mètre. Les premiers soldats tournent dans l'angle. Ils passent devant moi sans rien voir. Ils s'arrêtent face aux cadavres. Je me cache derrière les derniers hommes. La première ligne de gardes me voient et tirent sans réfléchir. La dernière ligne tombe. Je prends un cadavre comme gilet par balle et lance mes couteaux dans le front des deux militaires sur les côtés. La secrétaire crie et se replie sur elle même. Il reste quatre soldats. Ils se rassemblent en une ligne. J'attrape la mitraillette de mon bouclier, et observe le nombre de balle. Trois. Je ne dois pas me louper. Attendre. Encore un peu. Attendre qu'ils s'alignent comme de bon soldats en mission. Espérer le moment propice. Voir le parfait alignement de ses messieurs, tirer les trois balles successivement. Toucher les trois hommes. Les voir se tomber dessus. Je siffle d'admiration, sautille vers mes cibles, et aperçois un trou énorme dans la tête. Si ça, ce n'est pas une triple perforations. Je ne sais pas ce que c'est ! Je ris un moment. Un gloussement m'interpelle. La secrétaire à genoux me supplie. Elle est bien stupide. Je retire mon couteau de la tête d'un garde. Et m'avance vers elle, tout en lançant en l'air mon jouet.

« S'il vous plaît, j'ai des enfants... Je ne suis qu'une simple secrétaire... laissez moi la vie sauve... pleure-t-elle. »

Ses paroles me font rire. Je m'accroupis devant elle, et la regarde dans les yeux. Elle est terrifiée.

« Que t'arrive-t-il ma jolie ? Tu as perdu ta langue, tu ne me supplie plus ? À moins que se sont mes yeux oranges qui te perturbent. Ça malheureusement, ça sera la derrière chose que tu verras... »

Je me rapproche d'elle, elle tremble comme une feuille. Je la serre dans mes bras, je range mon couteau. Et pose mes mains de par et d'autre de son visage. Crac. La secrétaire gît sur le sol, la nuque brisée.

« Je n'allais pas salir mon couteau sur une femme comme toi, voyons. »

Les héros ne sont pas censés tuer les gens comme ceci. Mais, moi, il y a bien longtemps que je me trouve de l'autre côté de la ligne rouge. Et puis tuer est tellement distrayant.


De 1NuageDansLaTete.

Concours (fini)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant