NUIT 4 (fin)

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      Le bus avance lentement, cheminant sur ce chemin illuminé par la Lune qui commence à se faire voir. Le moteur ronronne, brisant le silence qui plonge nos survivants dans un profond désespoir.

Amine cherche Sisi du regard, balayant ses yeux sur toutes les personnes présentes. Il finit par la remarquer, un peu plus loin, qui cède le volant à Nino. Alors, d'un pas décidé, il s'élance et va à sa rencontre. Arrivée à son niveau, il attrape son bras et la tire la tire à l'écart des autres. Elle ne parle pas, le questionnant d'un regard glacial. Depuis l'épisode de Barbie,une atmosphère froide et tendue c'était formée entre ces deux compagnons de route qui se connaissent depuis bien longtemps. Mais Amine ne la comprend plus, elle qui se défend de tous sentiments pour lui , et qui pourtant exprime une très forte jalousie. Il fut qu'ils s'expliquent, une bonne fois pour toute, car même si Amine affirme le contraire, il craint pour la suite, et serait capable de se battre pour la sauver, elle plus que quiconque.

AMINE - Pourquoi t'es comme ça depuis ce qu'il c'est passé avec Barbie ?

Sisi - Je suis tout à fait normale.

AMINE - Arrête de me mentir Sisi, c'est complètement faux. T'es distante... et froide

SISI -Tu te fais des idées, dit elle se retournant.

Elle se dirige d'un pas précipité vers les autres, prise par l'rgente envie de le fuir, comme elle l'avais toujours fait. Il la rattrape alors, la tirant contre lui jusqu'à ce qu'elle heurte son torse, musclé, au passage.

SISI - Amine, laisse-moi tranquille, reprend-elle plus froidement.

AMINE - Non. Répond moi d'abord. Pourquoi réagis-tu comme ça bordel, explique moi !

SISI - Tu n'aurais pas du l'embrasser.

Sisi sent alors ses joues la bruler, et tremble de peur, comme un assassin qui viendrait d'avouer son crime.

AMINE - Pourquoi ?

SISI - Je ne sais pas putain.

AMINE - Je ne m'excuserais pas, je te préviens.

Leurs regards s'accrochent, et, guidés par quelque chose de surnaturel, leurs âmes se dévoilent enfin. Les mains tièdes de la gardienne viennent délicatement saisir sa nuque, lui transmettant sa chaleur corporelle. Leurs fronts se lient comme naturellement, alors que le nez de la jeune femme frôle le sien. Il sent son souffle doux sur ses lèvres, alors que les siennes ne sont plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Elles se cherchent, désespérément. Puis soudainement, elle se détache, et sans un seul regard supplémentaire, s'éloigne, rejoignant les autres survivants.

Elle s'affale sur un siège non loin de Mery, qui se trouve allongée dans les bras de Pierre, ses deux jeunes frères sur les genoux, profondément affectée.

STELL - Toutes ses condoléances.

Mery sursaute, faisant pleurer les deux bambins sur ses genoux. Alors qu'elle lui lançait un regard plein d'affection, the witch baisse les yeux, le regard mauvais.

STELL - On finira par creuver de leur faute.

Mery ne dit rien, bouleversée par ses mots. Pierre la sert alors dans ses bras, sentant cette phrase la toucher au plus profond d'elle même.

STELL - Merde, réfléchit Mery ! Qu'est ce qu'on va pouvoir faire avec eux ? Il faut les abandonner !

Mery écarquille les yeux et, bouleversée par ses sentiments, un mélange de regret, de tristesse, mais aussi de haine, elle se jette sur la sorcière. Les autres survivants poussent des cris en voyant la scène. C'est alors que Nino, le conducteur, lance une alerte, étouffée sous les hurlements des deux femmes qui s'arrachent des cheveux. Nino hurle de nouveau, en vain. Tous cessent enfin le vacarme en sentant le bus s'arrêter violemment. Leurs regards se tournent, émerveillés, vers le bâtiment qu'ils voient devant eux.

Concours (fini)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant