Deux petites cellules qui se rencontrent créer une étincelle de vie, Une main sur une épaule ou un mot murmuré à l'oreille, une étincelle d'espoir. Un sourire d'un enfant, une étincelle de joie. Comprendre un concept ardu, une étincelle d'intelligence. La réussite d'un ami ou les premiers pas d'un enfant, une étincelle de fierté. Réaliser que notre doux sentiment est partagé par l'être aimé, fait vibrer nos yeux qui se rapprochent d'étincelles de lumière qui formeront des étincelles de chaleur sur notre peau et provoqueront des étincelles de plaisir derrière nos paupières... Notre existence est formé d'étincelles : on les souhaite positives et épanouissantes. Cependant, dans notre cheminement, nous aurons à vivre des étincelles de rage, de fureur, de jalousie ; tout comme nous verrons peut-être pâlir l'étincelle de tendresse dans les yeux de l'autre ou de satisfaction ou de reconnaissance. Et un jour, que nous souhaitons lointain, s'éteindra l'étincelle de vie dans le corps de l'être bien-aimé ou dans le nôtre.
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Je marche sous un chaud soleil le long du Grand fleuve. Les rayons de l'astre font miroiter l'horizon d'une lumière étincelante. Le ciel azuré est limpide et clair. Au-dessus de ma tête, des goélands naviguent sur les vagues des courants d'air. Je m'approche de l'eau, irrésistiblement attiré par sa fraîcheur, alors que mes pieds touchent à la crête des petites vagues qui clapotent sur les berges rocheuses. Je suis heureux de me retrouver ici, là où je venais, tout gamin, observer les bateaux qui passaient pour se rendre au port de Roots, plus à l'est. Être ici me rend serein et calme. Je sais bien que ce n'est qu'un songe et que seul mon esprit hante ce lieu ; mon corps est endormi dans la station de géologie de la Capitale.
Alors que je m'assois sur mes talons, je sens deux petites mains qui s'accrochent à mes épaules et une douce chaleur familière m'envahit.
- Veena ?
« Oui Sensei, c'est bien moi. »
Je vois la jeune fille entrevue dans mon rêve de la caverne. Elle vient me rejoindre au sol en s'installant en tailleur, son corps collé près du mien. Mince et svelte, bien moins grande que moi, elle ressemble à une enfant d'une dizaine d'années.
« J'aime cette apparence. Elle me donne le sentiment d'appartenir à ce monde. »
- Te sentirais-tu mise de côté ? Si c'est le cas ...
« Non, mais... Oui, parfois. »
- J'en suis désolé, lui dis-je en prenant sa main dans la mienne.
« Tu n'y es pour rien Noah » me répond-elle avec un doux sourire. « J'imagine que cela est normale pour une Aywas. Nous n'appartenons à aucun monde. Et rarement nous rencontrons un semblable. Nous sommes assez rares et isolés. »
- Tu m'es chère Veena, jamais je ne t'abandonnerai.
Veena me regarde un instant avec un intensité incompréhensible. Je me sens presque malheureux de la voir si troublée. Sous ses yeux d'émeraude, je deviens blême et inconfortable : que se passe-t-il ? Puis, elle me fait un petit sourire, ferme les paupières et offre son visage à la chaleur du soleil. Un silence s'installe, seulement troublé par les cris des goélands dans le ciel et le feulement des vagues qui meurent près de nous. Le vent est doux et soulève doucement ses cheveux gris et noir, poils duveteux qui lui caressent les épaules. C'est sans ouvrir ses paupières qu'elle me confie :
- Je ressens une lourde perte comme si je t'avais perdu.
Je reste interdit tant par ses paroles que par le fait qu'elle a utilisé la voix de son apparence. Une petite voix, basse, très douce mais hésitante. Je plonge mon esprit vers elle et je constate qu'une lourde peine l'envahie. Cela me fait peur, vu ses capacités : est-elle en train de m'annoncer un malheur ?
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Noah Étolias - Les chroniques de Gaïa
Science Fiction"D'une main incertaine Noah prend le petit sac et l'observe : gris argenté, lisse et uniquement marqué de la même broderie que le manteau de son père, il s'ouvre par un rabat magnétique. Noah regarde à l'intérieur et ensuite il renverse le contenu...