4. Le poids du passé.

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Le lendemain matin, Sierra se réveilla dans un grand lit, qui ne ressemblait en rien à celui dans lequel elle s'était endormi la veille. Elle s'assit en tailleur et observa la pièce où elle se trouve. Plutôt petite mais charmante, avec comme seul meubles un lit et une grande armoire en bois. Tout, jusqu'aux meubles et même les murs étaient recouvert de longues tiges vertes ornées de feuilles.

En regardant autour d'elle, elle vit également un miroir, un grand miroir où l'ont peut se voir entièrement. Elle pouvait donc constater l'état déplorable de ses cheveux, et essaya tant bien que mal de les arranger en se rappelant qu'elle n'avait pas emporter de brosses et que ce n'est pas ici qu'elle en trouvera une.
- Même au réveil, tu restes magnifiques.
Elle chercha du regard son interlocuteur et vit Peter, adossé contre le mur, les bras croisé.
- Peter. Où est-ce que je suis, là ?
Il décroisa ses bras et s'avança vers Sierra.
- Tu es dans ma chambre, déclara-t-il.
- Oh...
Sierra était assez gênée. Jamais elle n'était entrée dans la chambre d'un garçon. Peter lui prit les mains et la leva pour la rapprocher de lui.
- Pourquoi veux-tu partir ? Lui demanda-t-il en la regardant dans les yeux.
- Je...hésita-t-elle. Je ne pense pas que nous ayons notre place ici, Peter.
- Mais vous venez à peine d'arriver, la contre-dit-il.
Elle se détacha de lui et marcha un peu plus loin dans la chambre.
- Peter, commença-t-elle. Ce qui s'est passé hier soir, je ne veux pas que cela se reproduise.
- Je ne les laisserais pas te toucher, Sierra.
- Il ne s'agit pas que de ça ! Ils ne m'aiment pas, Peter. Et hier quand tu les a grondés, je les ais vu, ils avaient tous les larmes aux yeux et ils m'ont demandés si j'allais te voler à eux, moi aussi. Si je suis venu ici ce n'est pas pour causer ou même avoir des problèmes.
- Mais si tu rentres, Sierra... Si tu rentres ton père recommencera à vous battre.
- Alors je ferais comme j'ai toujours fait, je dirais que tout est de ma faute. De cette façon il me battra et il punira Jeanne et Emma de sortie pendant 2 mois, conclua-t-elle sincèrement.
Peter baissa les yeux et s'approcha de Sierra.
- D'habitude quand on me demande un retour sur Terre, je le fait sans poser de questions. Mais toi, j'ai du mal à me résoudre à te laisser partir, continua-t-il en jouant avec les cheveux de Sierra, et je ne sais pas pourquoi.
Mais celle-ci semblait avoir du mal à être réceptive.
- Je ne saurais pas te répondre, affirma-t-elle pour se sauver de cette situation.
Elle se détacha une nouvelle fois de son étreinte et se dirigea vers la porte. Elle empoigna la poignée mais fut stoppée par une main qui empêcha Sierra de continuer sa route. Se fut bien évidemment Peter.
- Quoi encore ? Demanda Sierra.
- Il y a tellement de choses que tu ignores encore, Sierra, dit-il pensif. Ne tires pas de conclusion trop hâtive, je t'en pris.
Sierra relâcha violemment la main de Peter.
- La seule conclusion que je suis en mesure de tirer à cet instant, c'est que je dois partir. Et Jeanne et Emma le doivent, elles aussi. Comment pourrais-je savoir si elles sont réellement en sécurité ici ?
- Tu ne penses vraiment qu'aux autres, Sierra.
- Peut-être. Mais c'est ce qui fait que je suis encore vivante, finit-elle avant de lui tourner le dos et de sortir de cette pièce.
Elle claqua la porte, laissant Peter seul. En sortant elle fit une découverte peu probable et qui la laissa perplexe. La porte qu'elle venait de franchir n'était autre que celle que les petits garçons ne voulaient pas la laisser ouvrir. Mais pourquoi vouloir garder une chambre secrète ? Ce n'est pas si incroyable que ça, une chambre.
Elle restait plantée là, devant la porte, observant la photo encore accrochée qui lui fit ressentir le même pincement.

Peter était assis sur le rebord de son lit, un cadre photo posé sur les genoux qu'il tenait fermement avec ses deux mains, comme quelque chose de précieux. Sur cette photo on voyait une fille, la même que sur le cadre accroché à la porte. Sur la photo elle souriait, les yeux plissés et les faussettes apparantes. Ses long cheveux bruns retombaient en cascade sur ses épaules nues. Elle était vêtu d'une robe bustier blanche et d'une chaine autour de son coup reliée à un pendentif en forme de flèche en bois entourée de feuilles. Le même collier que porte Peter. Il lacha le cadre d'une main et la porta vers son coup. Il toucha son collier, qui sembla lui faire remonter en mémoire des souvenirs fragiles, un futur inespéré. Une larme pleine de remord et d'amertume coulait le long de sa joue, et termina sa route sur la vitre du cadre.
Comme pour fuir une vision trop douloureuse, il détourna le regard rapidement et jeta burtalement le cadre sur le lit. Il pensait à Sierra. Et toutes ces choses qu'elle ne sait pas encore, "et qu'elle finira par savoir", songea-t-il.
Oui, elle finira par savoir. Et Peter savait qu'elle le détesterait si elle parvenait à le découvrir. Comme elle l'a fait avant elle. Prisonnier de son passé destructeur. Si puissant mais pourtant si faible. Pauvre garçon desespéré.

Sierra descendit rejoindre les petits garçons, Jeanne et Emma.
Elle les trouvit, tous déguiser en animal différent.
- Ah ! Te voilà ! Fit le plus grand des garçons. On t'attendais.
- Sierra ! Cria Emma de sa voix miéleuse et si aigue. Ils vont nous faire visiter le pays !
Emma sauta dans les bras de sa grande soeur, qui peina à la rattraper.
- C'est génial ! Allons-y.
Emma descendis des bras de Sierra et suivit toute la petite troupe qui sortait en file indienne de la cabane.
Le plus grand restait là. Il regardait Sierra, pensive, il attendait une quelconque reaction de sa part.
- C'est Peter ? Lui demanda-t-il soudainement.
Reprise du fin fond de ses pensées, elle revint à elle.
- Hein ?
- C'est Peter qui te met dans cet état ? Tu as l'air si... si troublée.
- Quel état ? Je vais très bien, je t'assure, dit-elke en esquissant son plus beau sourire. Allons-y avant qu'ils ne nous oublient.
- Au fait, je m'appelle Stefan, j'ai plus ou moins le même âge que Peter, alors je peux comprendre que tu ai quelques problèmes pour l'apprivoiser, déclara-t-il en riant.
Troublée par le terme "apprivoiser" qu'a employé Stefan, elle ne sut que répondre si ce n'est "Enchantée, Stefan." Elle lui poserait la question plus tard. L'important était de visiter le pays, avant de devoir repartir affronter la dure réalité.

Peter Pan, mon histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant