Peter Pan, mon histoire

17. Illusions

Sierra se tenait devant Peter. Embrassant Stefan. Un sentiment de trahison s'empara de son cœur, à la suite d'un pincement. Il lâcha la main de Cindy sans vraiment le réaliser. D'un pas rapide et colérique, il s'approcha d'eux. Mais aussi rapide qu'il put être, il ne parvenait pas à se rapprocher. Même après avoir fait 100 pas il se trouvait toujours à la même distance d'eux. Mais il savait que Sierra était de l'autre côté et qu'il était donc impossible qu'elle soit là. Mais pourtant elle y était. Il la voyait. Avec Stefan.
Bien qu'il s'était déjà rendu compte depuis un moment qu'il ne s'agissait que d'une simple illusion, le pincement qui le torturait encore ne disparaissait pas. Il le savait. Stefan avait des sentiments pour elle et il le sentais. La façon dont il l'observais, l'étreignais. Et ça le rendait fou de la savoir avec lui.
Il savait aussi qu'il n'allait pas la revoir avant un moment. Il n'y a qu'un seul chemin sur les deux empruntés qui conduit vers la sortie. Et qui que soient ceux qui auront empruntés le mauvais seront contrains à trouver le moyens de changer de chemin.
Cindy le rattrapa enfin. Elle s'accrocha fortement à son bras.
- Ne me refais plus jamais ça ! Cria-t-elle.
Il ne lui répondit pas. Il reprit sa main et ils reprirent tous les deux leur route.

Sierra ne bougeait plus. Elle fixait ce qui se trouvait devant elle.
Stefan le voyait aussi. Il savait de quoi il s'agissait. Mais contrairement au lois de cette montagne, ses effets ne s'appliquaient que sur Sierra et non sur lui.
Il se mit devant elle pour lui détourner le regard.
- Sierra, regardes-moi, dit-il.
Elle encra son regard dans le sien.
- Ce que tu vois est faux, ce n'est qu'une illusion.
Son regard inquiet se détendit. Elle fit volte-face.
- Arrêtes-le Stefan je t'en pris.
Stefan observa autour de lui, ramassa une brindille et la lança sur Peter. L'illusion disparut.
Stefan reprit la main de Sierra.
- Il faut continuer, Sierra.
Elle hocha la tête.
Ils reprirent leur route. Sierra ressentait de plus en plus les effets du poison s'infiltrer en elle. La douleur se faisait plus intense à chacun de ses pas. Elle espérait au fond d'elle qu'ils trouveraient un moyen de la sauver, mais pour l'instant tout ce qui l'importait était la sécurité de ses sœurs. Elle osait à peine imaginer à quel point Emma devait être terrorisée, et Jeanne complètement angoissée. Pour la première fois ce sentiment, la culpabilité, s'éprit d'elle. Elle était certaine maintenant que si elle avait été avec elles à ce moment là, tout aurait été différent. Ou pire ? Quelle idée j'ai eu de les laisser partir seules dans la forêt, avec toutes les choses pas très nettes qui s'y trouve ? Se demanda-t-elle. Elle avait été trop naïve. Elle avait une confiance aveugle en cet endroit, et voilà que même les lieux se mettaient à la trahir.
Elle avançait au côtés de Stefan, lui serrait la main. Si fort qu'il le remarqua et s'arrêta.
- Sierra, ça va ? Lui demanda-t-il.
Elle ne lui répondit pas.
- Sierra ?
- C'est ma faute.
- Mais que dis-tu enfin ?
- Si elles se sont faites enlever, et si elles sont terrorisées, c'est de ma faute ! J'aurais dû être là, ne pas les laisser seules à ce moment là.
Stefan comprenait ce sentiment.
- La culpabilité, déclara-t-il.
- Hein ?
- C'est ce que j'ai ressenti quand je t'ai regarder lentement perdre connaissance alors que tu te faisais mordre par Davin, avoua-t-il.
- Non, ce n'était pas de ta faute ! Le rassura-t-elle.
- Alors si te faire mordre n'était pas de ma faute, l'enlèvement de tes sœurs n'est pas de la tienne.
Elle hésita quelques instant avant de lui répondre.
- Mais ce n'est pas pareil, Stefan, dit-elle en tournant la tête. Mes sœurs sont tout pour moi. Elles représentent tout ce que j'ai.
- Et que crois-tu que tu sois pour moi ? Dit-il en haussant le ton.
Sierra lui fit les gros yeux.
- On ne se connait pas depuis si peu de temps que tu crois Sierra, s'expliqua-t-il, il y a encore des parties de ton passé que tu n'as pas encore retrouvées. Celles où j'apparaît, celles où nous nous sommes rencontrés il y a 468 ans.
- 468 ans... répéta doucement Sierra, impressionnée.
- Cindy et moi venions à peine de se faire exiler du monde elfique, commença-t-il. Nous vivions dans la forêt, le temps que je nous trouve un endroit qui voudrait bien de deux pauvres elfes en exil. Et ce jour-là nous étions dans la forêt. J'étais assis sur une branche d'arbre, observant le soleil se coucher. Quand j'ai entendu ta voix. Tu me criais de descendre, parce que c'était dangereux, c'est ce que tu disais.
Sierra parcourut ses souvenirs de fond en comble, ne trouvant rien qui puisse ressembler à ce genre de moment.
- Ton innocence et ton ignorance m'avait tant touché, continua-t-il. Et ton visage, jamais je ne pourrais l'oublier. Tes cheveux étaient plus court à cette époque, et tu ne portait que de vieux pantalons déchirés avec toujours le même t-shirt que tu avais en 10 exemplaires. Parce que tu voulais qu'on te traite comme une fille normale. C'est ce que tu m'as dit ce jour-là.
Sierra ne s'imaginerait même pas porter le même t-shirt chaque jours, cela la dégouttait. Et pourtant, en l'observant elle comprit avec quelle passion il racontait cet instant. Il était impossible de ne pas le croire.
- Après que je t'ai raconté mon histoire tu as accouru pour voir tes parents, et tu leur as presque ordonnés de me loger dans la petite cabane qu'ils avaient construis pour toi.
Sierra ne s'imaginait pas si généreuse, ça la fit presque sourire.
- Après ce moment je n'ai jamais sus comment te remercié, et même si tu m'as toujours dit de ne pas te remercier, je suis encore à l'heure d'aujourd'hui en train de trouver quelque chose qui te prouverait ma gratitude en vers ce que tu as fait pour nous.
- Impressionnant, dit-elle.
- Tu es venue nous voir tous les jours, tu nous donnais de la nourriture que tu avais préparé toi-même. Nous sommes devenus de très bons amis.
Sierra lui sourit tandis que Stefan avait une mine maussade.
- Quand tu es partis j'ai eu l'impression que mon monde s'écroulait. Je me suis à nouveau retrouvé seul. Ma sœur était partit vivre dans la forêt, parce qu'elle disait se sentir plus en sécurité avec la nature. Mais j'ai rencontré Peter, qui m'a hébergé gentiment.
Sierra se rapprocha de lui, afin qu'il entende parfaitement ce qu'elle allait lui dire.
- Écoutes, c'est vrai que je ne me souviens plus de grand chose concernant ma vie passé, commença-t-elle. Mais quoi qu'il ait put se passé avant je suis là maintenant, et je te promet que jamais plus tu ne te sentiras seul.
Ces paroles eurent l'effet d'un feu d'artifice dans la tête de Stefan. Il l'enlaça de ses bras fort. Sierra enroula ses bras autour de la taille de Stefan. Elle se sentait en sécurité, comme si, à cet instant précis, rien ne pouvait l'atteindre. C'était étrange, et amusant.

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