Peter Pan, mon histoire

28. Détermination

Ce matin, c'est une Sierra matinale qui est debout la première. Joyeuse, ou presque, elle descendit les escaliers à toute allure et se dirigea vers la cuisine, où elle prit une pomme et une bonne tasse de café bien chaude.
Ayant entendu du bruit provenant du rez-de-chaussée, Peter descendit à son tour les escaliers, l'air beaucoup moins enjoué, les cheveux en bataille, baillant à presque chaque marche qu'il descendait. 

Lorsqu'il vit Sierra de si bonne humeur, il ne put s'empêcher de sourire. 
"- Oh ! Bonjour Peter ! S'écria-t-elle. Tu veux quelque chose ? Du thé, du café ? Ah et, suis-je bête ! Tu veux manger quelque chose en particulier, plutôt fruit ou plutôt brioche ?"

Peter se mit à rire. Il ne l'avait jamais réellement connu de cette manière. On aurait dit qu'elle était pressée. 
"- Pourquoi es-tu aussi joyeuse ce matin Sierra ? Demanda Peter sans répondre à ses questions. 
- J'ai décidé de me reprendre en main, dit-elle en stoppant ses activités, j'ai eu le temps de réfléchir à notre discussion d'hier soir cette nuit, et tu as raison : ce qui est arrivé à Jeanne, je ne veux pas que cela arrive pour Emma, je veux la protéger.
- Que comptes-tu faire ? Demanda-t-il. 
- Je veux reprendre du poids, gagner en force, et développer toute mes capacités. Pour Jeanne, pour Stefan, et pour vous protéger. 
- Je sais ça, mais comment comptes-tu t'y prendre ? 
- Je...Humph... Je n'en sais rien. Je n'ai aucune idée. Ni de l'endroit où aller, ni de ce que je devrais y faire, ni comment je devrai le faire, ni quand, expliqua-t-elle en baissant la tête en signe de désespoir."

Peter se rapproche d'elle lentement. Une fois face à Sierra, il plaça sa main sur son épaule et planta son regard dans le sien. 
"- Alors contentes-toi de simplement me poser la question."

Sierra ne semblait pas comprendre, et le fit comprendre à Peter. Il se recula. 
"- Nous y sommes tous passés avant toi Sierra. Nous avons tous été dans la situation de détresse où tu te trouves aujourd'hui. Et les premiers à l'avoir vécus étaient nos parents. Les miens, certainement ceux de Stefan, ainsi que les tiens, tes véritables parents.
- Mais, où sont nos parents aujourd'hui ? Se demandait Sierra. 
- Ce n'est pas à moi de te le dire, tu dois le découvrir par toi-même. Et tu y parviendra, en découvrant ce que tu es vraiment. 
- Ce que je suis vraiment ? 
- Ton pouvoir est basé sur l'univers, son contrôle est à ta porté. Puises en toi, trouves ce pouvoir, et tu saura tout ce que tu aura à savoir."

Sierra détestait que l'on lui cache des choses, et même venant de Peter. 
"- Tu sais à quel point je hais les secrets ? Demanda-t-elle simplement. 
- Oui, enfin je ne peut que l'imaginer, contesta-t-il, mais je n'y peut rien Sierra. Si j'y étais autorisé, je t'aurais tout dit dés notre première rencontre."

Malgré ces explications logiques, elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela louche. Comment se pourrait-il que dire la vérité lui soit interdit ? Et qu'est-ce qui lui interdirait ? 
"- Bon, quoi qu'il en soit, tu ne me dira rien, n'est-ce pas ? S'exprima Sierra en soufflant. 
- Oui, répondit-il.
- Bien, dans ce cas, bonne journée."

Frustrée, elle décida de quitter la pièce et se dirigea d'un pas furtif vers la porte d'entrée de la maison. Lorsqu'elle empoigna la poignet de la porte principale, Peter attrapa son bras pour la retenir quelques instants. Sierra se tourna vers lui et fit mine de l'écouter. 
"- Ecoute Sierra, je suis sincèrement désolé de te laisser dans l'ignorance, mais je n'ai pas le droit de te dire la vérité moi-même.
- Mais enfin Peter c'est ridicule ! S'écria-t-elle. Rien ni personne ne devrait empêcher qui que ce soit de dire la vérité. Tu t'écoutes quand tu parles parfois ? Tu serai presque en train de me dire que le mensonge est une bonne chose. 
- Le mensonge n'est pas une bonne chose, mais dans ce cas, ton cas, le mensonge est mieux que la vérité, déclara-t-il calmement face à la colère de Sierra."

La colère de Sierra se calma doucement à l'écoute du ton calme que Peter employait. Même si elle restait contrariée, elle décida de se calmer. 
"- Que veux-tu dire ? Le questionna-t-elle afin d'en savoir un peu plus. 
- Rien. Tout ce que je peux te dire Sierra, enfin, je ne penses pas que je le puisses mais puisque tu insistes. 
- Je t'écoutes.
- Ce sont tes parents et les miens qui ont décider de cela. Dans le secret que tu gardes au fond de toi, il y a également des choses que j'ignore, que notre monde ignore. Et tu es la seule qui est en position de les découvrir."

Face à ces mots, Sierra restait sans voix, et ne savait que répondre. Peter s'approcha de Sierra et posa ses mains sur ses deux épaules afin de planter son regard dans le sien. 
"- Sierra, continua-t-il, si tu savais à quel point je veux savoir tout ce que tu sais au fond de toi, mais je ne peux pas forcer les choses, si je te dis le peu de choses que je suis en mesure de savoir actuellement, tu ne pourra jamais me dire ce que tu sais d'autre.
- Mais comment cela se fait-il que ces choses dont tu parles, soient au fond de moi et que je ne puisse pas les savoir ? Enfin, je suis quand même maître de mon esprit ! 
- C'est encore autre chose, expliqua-t-il. Là encore, ce sont tes parents et les miens qui l'ont décidé. A leurs morts, ils t'ont légués leurs savoir, leurs secrets, ainsi que le secret de ta famille, de la mienne, de la mort de ma soeur et la disparition de mon frère."

Cela paraissait irréel. Et pourtant, il n'y avait rien de plus réel. Toutes ses choses se trouvaient au fond d'elle, sans qu'elle ne puisse le savoir. 
Un sentiment de  culpabilité la submergea tout à coup. Elle se sentait horriblement coupable de ne pas pouvoir soulager Peter du poids qui pesait sur lui à propos de la mort de sa soeur et de la disparition de son frère. 
"- Je suis désolée, dit-elle sans réfléchir.
- Tu n'as rien à te reprocher Sierra, je t'assure."

Peter allait poursuivre, mais Sierra en décida autrement. 
"- Bien sûr que si ! C'est moi la personne qui est en mesure de t'aider à faire ton deuil, et je ne suis même pas capable de le faire. Je ne sais même pas par où commencer, quoi faire, ni comment le faire. Je me sens horriblement inutile. 
- Ce que tu ressens est naturel pour l'instant, la coupa-t-il, mais ça passera. Quand tu sera parvenu à contrôler ta nature profonde, ainsi que ton passé, Sierra, quand tu sera en mesure de faire ça, nous serons prêts à combattre. Pour Jeanne, pour Emma, pour nous tous."

Sierra marqua un instant d'hésitation et observait le sol, puis elle répondit.
"- Alors apprends moi."