5. Déterminée.

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Ils avançèrent dans la forêt. L'un des petits garçons prit la parole.
- Nous nous trouvons dans les bois lunatiques, commença-t-il. Très joli et agréable la journée mais la nuit mieux vaut ne pas y fourrer son nez.
Jeanne et Emma ne semblaient pas rassurées.
- Qu'il y a-t-il la nuit dans ces bois ? Demanda Sierra.
- Lorsque la nuit tombe, reprit Stefan en s'adressant à Sierra, cette forêt se transforme en vrai gouffre à mauvaises créatures. Les arbres se replient sur eux-mêmes, les fleurs fânent, les animaux degarpissent.
- D'où son nom, "lunatiques", ajouta un autre petit garçon plus en retrait.
Stefan fit oui de la tête, puis continua sa route en prenant l'un des petits garçons sur ses épaules pour jouer avec lui. Cette atitude fit sourire Sierra.
Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à Peter, qui est peut-être encore dans sa chambre.

Un peu plus tard, ils se trouvaient sur la plage. Une très longue plage au sable fin. Stefan revint vers Sierra quelques minutes plus tard.
- Stefan, que voulais-tu dire par "apprivoiser" Peter ?
Il souria, comme s'il s'étonnait qu'elle ne lui ait pas déja posé la quesion.
- Et bien. Ici on compare un peu Peter à une bête sauvage.
- Belle comparaison, s'exclama-t-elle ironiquement.
- Cela n'a pas que du péjoratif. Disons qu'il est aussi froid et distant qu'un lion, mais aussi doux et protecteur qu'un petit animal de compagnie. Tout comme les bêtes sauvages, il suffit simplement de l'apprivoiser.
Elle ne semblait pas vraiment comprendre. Jusqu'à maintenant, il ne lui a montrer qu'une infime partit de sa personnalité. Seulement, une autre question lui brûlait les lèvres.
- Pourquoi cache-t-il sa chambre aux autres ?
Étonné, il répondit un peu plus doucement.
- N'en parles pas aux autres, d'accord ? Je suis le seul...nous sommes les deux seules personnes à connaître ce qu'il y a derrière la porte.
Peu convaincue, Sierra restait là, sans rien dire, attendant la suite de ses expliquations.
- Je ne pense pas que ce soit réellement à moi de te parler de ça. C'est un sujet assez délicat pour lui.
- C'est à propos de la fille sur la photo, dit-elle en repensant au cadre sur la porte.
- En quelque sorte, oui. Mais je suis étonné qu'il t'ai déjà montré ce qu'il y avait derrière la porte sans te parler des détails.
Perplexe, Sierra laissa tomber les questions pour aujourd'hui et avança un peu plus pour rejoindre Emma et Jeanne.
- Vous vous amusez bien ? Leur demanda Sierra.
- Oh oui grande soeur ! Crièrent-elles en choeur, visiblement heureuse.
- Dit , on peut rester encore un peu, Sierra, s'il te plait ! On est bien ici ! Et papa il est méchant avec toi, il fait que te taper, cria Jeanne en tirant un peu sur la robe de Sierra.
Cela faisait si longtemps que Sierra n'avait pas vu ses petites soeurs sourire ainsi, mis à part les moments où elle leur racontait les fameuses mésaventures de Peter Pan. Mais Jeanne avait raison. Même si le devoir la rappelait sur Terre, elle savait pertinemment qu'elle ne ferait que se heurter une nouvelle fois au problème : son père. Ses sautes d'humeur, les coups violent qu'il lui porte depuis qu'elle est toute petite, tout ça la reprendrait de plein fouet. Et elle serait forcée d'aller dans un internat où elle se sentira terriblement seule. Mais après tout, elle voulait grandir, faire de grandes études, avoir des enfants et un mari. Or, ici, jusqu'à preuve du contraire, c'est impossible.
- Et alors, d'où viens-tu ? Lui demanda Stefan soudainement.
- Oh, d'un petit village en France, tout ce qu'il y a de plus banal. Et toi ?
- Haha, ria-t-il. Cela fait si longtemps que nous sommes ici que du plus loin que je puisse me souvenir, j'ai toujours été ici. Mais pour ce genre de question, pose-les à Peter. Après tout c'est lui qui est venu chercher chacun d'entre nous.
- Tu veux dire que vous venez tous de mon monde ?
- Je présume, oui. Il nous racontait que chaque fois qu'un enfant l'appelait à l'aide, il venait le secourir et il l'emmenait au pays. Et il pouvait rester autant de temps qu'il souhaitait. Mais il n'y a eu que 4 filles, dont vous 3.
- Qui est l'autre fille alors ?
- C'était une fille que Peter aimait beaucoup, affirma-t-il.
- "Aimait" ?
Le visage de Stefan s'assombrit, peut-être était-ce la question de trop.
- Ecoutes, commença-t-il, pour ce genre de question, adresses-toi à Peter, il saura mieux te répondre que moi.
- Bien. Une dernière question ?
- Oui ?
- Pourquoi est-ce qu'il semble toujours y avoir de la tension entre vous et Peter ?
Stefan semblait amusé par la question, mais il laissa très vite apparaître sur son visage des sentiments plein de regrets, de tristesses.
- Il ne nous aime pas beaucoup.
Etonnée, Sierra répliqua.
- Quoi ? Mais pourtant dans l'histoire vous avez une complicité or norme !
- Sauf qu'ici ce n'est pas une histoire. C'est une vie, tout est réel. Tout n'est pas aussi parfait que ce que l'on raconte dans les livres. Car ceux qui la raconte ne connaissent qu'une infime parti de l'histoire.
- Excuse moi...
- Ne t'excuses pas, dit-il en lui relevant la tête. Ce n'est pas de ta faute. Seulement, il y a tellement de choses que tu ignores encore, et ce n'est ni a moi ni a aucun d'entre nous de te le dire. C'est à Peter, finit-il avant de repartir avec les autres garçons.
Sierra se retrouva seule, encore une fois. Pensive, elle pensait à sa vie sur Terre, et à ce qui s'était passé jusqu'ici. Un voyage incroyable, un endroit incroyable et des rencontres incroyables. Mais Sierra se demandait encore où se trouvait le côté sombre de ce nouveau monde, et ce que lui cachait Peter.

Peter Pan, mon histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant