Partie 12

345 30 3
                                    

Je restais perturbée par cette femme. Pourquoi me donner cette gourmette ? Je continuais à la regarder sous toutes ces coutures. Sur le devant, le prénom' Lila' était gravé et au dos, il y avait une date ' 12-06-66'. Cela datait d'il y a plus de cinquante ans, s'étaient sûrement le bracelet qui avait appartenu à sa fille. L'histoire de cette mamie me touchait beaucoup. Sa fille était morte, c'était tellement triste, et non seulement, elle avait réussi à surmonter cette épreuve, mais ça l'avait également rendue plus forte. Cette grand-mère était le modèle même qu'il était possible de, se reconstruire, même après l'épreuve la plus difficile d'une vie. Je décidai d'accrocher le bijou à mon poignet, pour me rappeler que même si un jour, je touche le fond, je peux réussir à remonter.

Peu de temps plus tard, Marie revint, portant Ayanna dans ses bras. Elle me chercha du regard et je partis la rejoindre.

- Comment s'est passé ton rendez-vous avec le docteur ? Que t'a-t-il dit ? Me questionna-t-elle.

- Très bien, il m'a donné des somnifères, je dois prendre un autre rendez-vous avec un spécialiste, pour mon épaule, énumérais-je. Ah, oui ! J'allais oublier, il va me donner des vitamines, quand il aura les résultats de ma prise de sang. Et vous ?

- Ayanna est en pleine santé ! Le médecin a décrété que tout allait pour le mieux ! Se réjouit Marie.

Je hochai la tête en souriant et repris ma fille. Nous nous dirigeâmes de nouveau en direction de la voiture.

- Qu'allons nous faire maintenant ? Demandai-je tandis que mon assistante sociale démarrait la voiture.

- Je dois, parler avec le lieutenant Pocha. Pendant ce temps, tu pourras te reposer. Ah ! Et on va sûrement aller voir le juge aussi.

- ok

Après cet échange, le silence se réinstalle. Je ne l'apprécie pas comme à l'allée, il me stresse. Il me donne l'impression d'être à nouveau dans cette cave, seule. Lorsqu'il n'y avait personne, que les uniques bruits présents, étaient ceux de ma respiration. Tous ces souvenirs me donnaient la chair de poule. Je ne voulais plus jamais y repenser.

- Je peux allumer la radio ? Suppliais-je presque Marie.

- Oh ! Bien sûr, vas-y.

Je cherchai quelques instants avant de me familiariser avec l'autoradio et de trouver le bouton pour le lancer. Une musique assez énergique se mit à retentir dans la voiture. Je fus d'abord surprise, mais très vite , je me mis à apprécier. Plusieurs passèrent durant le chemin, évidemment, je ne connaissais pas. Je remarquais qu'elles étaient éloignées du style que j'écoutais il y a cinq ans. Étant une grande fan de Shy'm, ces chansons me changeaient, c'était l'opposé de ce que j'écoutais, mais étonnamment, j'aimais.

Très vite, nous arrivâmes de nouveau devant le poste et nous allâmes à l'intérieur. Une fois chose faite, Marie me laissa dans la première salle où nous étions plus tôt, celle avec les poufs et les jouets, pour aller parler au lieutenant Pocha. Après maintes recommandations et discutions pour savoir si cela ne me gênait pas, je réussis à la convaincre de partir et me retrouvais seule avec Ayanna. Je me mis à terre avec elle et nous jouâmes avec quelques-uns des jouets présents dans la salle. Enfin, depuis longtemps, nous nous retrouvions seules dans une pièce. La première fois en fait. Et dire que nous étions sorties depuis seulement moins de 24 heures. Ça me paraissait si lointain et si proche à la fois. C'était une sensation indescriptible. Je profitai de cet instant pour observer Ayanna, je ne l'avais jamais vraiment fait, je m'étais, ma plupart du temps concentrée sur ces gestes. J'examinai ses petits cheveux blonds qui poussaient sur son crâne, ses grands yeux noisette qui semblaient prendre la moitié de son visage et je remarquais sur sa joue droite une miniature cicatrice. Elle n'était visible que si on faisait vraiment attention, mais rien qu'imaginer ce que ces hommes avaient pus lui faire me fit de la peine. Je la pris dans mes bras, peut-être pour plus pour me rassurer moi qu'elle.

Dix minutes avaient dû s'écouler, mais ça me semblait une éternité. Je commençais à me sentir oppressée dans la pièce qui était pourtant moyennement grande. Mais il me fallait un plus grand espace. Il me fallait de l'air. Après quelques secondes d'hésitation, je décidai de sortir, je ne supportais plus cette pièce, j'avais l'impression qu'elle se resserrait autour de moi. Je pris ma fille et, comme me l'avait indiqué Marie, prévenue la secrétaire que je sortais sur le parking. Une fois dehors, je respirais un grand coup, comme lorsque l'on remonte à la surface après une apnée.

Je restais là encore un peu avant que mon assistante sociale arrive

- Ah! Pauline m'a dit que je te trouverais là! Ça va ? Pourquoi es-tu sortie? Tu ne te sentais pas bien ?

- Oh, non! Ne t'inquiète pas, j'avais juste envie de prendre l'air, affirmais-je en haussant les épaules et en essayant d'être le plus naturel possible.

Je ne voulais pas parler de ce qui venait de se passer, ce n'était pas grave.

- Que t'as dis le lieutenant ? Questionnais-je pour changer de sujet.

- Justement, je dois te parler, veux-tu rentrer ou rester ici ?

- Restons ici, il fait un peu chaud dans le poste, prétextais-je

- Comme tu veux. J'ai discuté avec le lieutenant, elle m'a dit qu'elle et ses collèges, avaient trouvée la maison que tu leur avait décrite. Je suis désolé, mais elle était vide. Ils ont dû partir en se doutant que tu allais parler. Ils ont quand même trouver deux-trois choses qui pourront les aider à les retrouver.

Je me contentais de hocher la tête en signe de compréhension. Elle avait omis de mentionner Nina. Elle ne voulait sans doute pas me faire culpabiliser.

- Et alors ? Que vais-je devenir ?

Elle me regarda longuement avant de m'expliquer :

- Ils ont retrouver une de tes tantes éloignée mais elle ne peut pas t'accueillir, elle est malade, tu vas donc aller dans une famille d'accueil, puisque tu n'a personne d'autre. Et pour ta sécurité, tu iras, tu quitteras le pays et tu changeras de nom.

Je restais sans voix devant son annonce. C'était si dangereux que cela pour moi ?

***
Voilà ! Chapitre un peu petit parce que je n'ai pas trop eu le temps se week-end, j'ai vendu de muguet. Mais je tenais a poster donc voilà

Pensez aux commentaires ! Ça fait toujours plaisir!

Merci pour toutes ces vues même si ça peut paraitre pas beaucoup pour moi c'est énorme merci?

Camille CoobsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant