Partie 19

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Quand, enfin, le bruit de la sonnerie, résonna, je suivis le mouvement. Je me dépêchais de ranger mes affaires, avant que Julien, ne tente une fois de plus d'engager la conversation. Je m'apprêtais à sortir de la salle, lorsque, le professeur me demanda de venir le voir. Je soupirais, le garçon aux yeux vert se planta devant la porte pour m'attendre.

- Bien, je voulais juste savoir si tu avais des questions par rapport au cours, je sais que ce n'est pas facile de changer d'école en plein milieu de l'année.

- oh! Non, ne vous inquiété pas, votre cours était très clair, mentis-je.

En réalité, je n'avais pas écouté la totalité de ses paroles et de plus, je ne comprenais absolument rien du sujet que l'on travaillait.

- Tant mieux, mais j'ai une autre question, es-tu forte en histoire ? Parce que nous n'avons toujours pas reçu ton dossier scolaire.

J'essayais de ne rien laisser paraître et de trouver une excuse. Je n'avais aucun mensonges sous la main.

- Euh... C'est compliqué ! Je dois y aller je vais être en retard pour mon prochain cours, au revoir, dis je, très vite en sortant en vitesse de la salle.

Je tombais nez à nez avec Julien en ouvrant la porte, je le pris par le bras en me mêlai au flot d'élèves tentant d'accéder à leurs salles.

- Est-ce que tu peux me dire, pourquoi tu ne m'aime pas ! Cria le garçon qui me faisait si peur à mes côtés, pour se faire entendre.

- Ce n'est pas de ta faute, murmurais-je.

Soudain, j'eus l'impression d'étouffer, tous ces gens autour de moi, tous ses cris et ses rires. Je fus prise de vertiges, je m'assis sur une marche, mon souffle était court, mon cœur battait vite. Il y avait trop de personnes autour de moi. Je me sentais si mal. Je perçu des bras me soulever, je fermais les yeux, pour ne pas voir tout le monde qui m'entourait.

Quand ce fut le silence, je les rouvris. Mon rythme cardiaque ralentit progressivement, tout était calme, seul deux respirations brisait le silence de temps en temps. Je regardai Julien, qui était assis à mes côtés. Il m'avait emmener dans un endroit caché derrière un bâtiment.

- Merci. Vraiment, je ne sais pas ce que j'aurais fais sans toi.

- C'est normal, je ne pouvais pas te laisser dans le besoin. Maintenant, dis-moi pourquoi tu ne veux pas me parler.

Je pinçai mes lèvres, je lui devais bien ça. Je respirais un grand coup.

- C'est tes yeux, lâchais-je enfin, au bout de quelques secondes.

Il éclata de rire, je le regardai sans comprendre, je lui confiais une de mes plus grandes crainte, même si il ne le savait pas, il ne pouvait pas se moquer de moi ainsi. Il s'arrêta voyant que je ne rigolais pas;

- Désolé, mais tu viens, de me dire que tu ne m'aimais pas a cause des mes yeux, je trouvais ça drôle. Mais si ce n'est que ça, je peux enlever mes lentilles.

Je le fixai interloquée, il portait des lentilles ? Ce n'était pas ses vrais yeux, ça expliquait peut-être la similitude parfaite entre les siens et celui de mon ravisseur. J'était pourtant si sûre d'avoir vu, tant d'émotions, de haine, de joie, dans les iris si clair de mon bourreau,mais tout était faux. Je frissonnai.

- Je porte des lentilles depuis aussi longtemps que je m'en souviens, me confia Julien, je déteste mes vrais yeux, je trouve qu'il ont une couleur caca.

Je souris et scruta ses véritables pupilles, que je trouvais incroyables, indescriptibles, on y voyait la forme d'une fleur et la teinte était splendide.

- Ils ne sont pas couleur caca, ils sont magnifiques.

Il me sourit , un sourire sincère.

- On devrait retourner en cours, on a anglais, allez ! Viens, dit-il en me tirant par le bras.

Nous gravîmes encore une fois trois étages, mais cette fois de l'autre bâtiment. En rentrant dans la classe Julien, expliqua que je m'étais perdu après être passée en vie scolaire. J'ignorais totalement ce qu'était la vie scolaire, mais la professeur semblait convaincue et reprit son cours, pendant que je m'installais aux côtés de Julien, au fond de la classe.

A peine dix minutes plus tard, je décrochai, je ne comprenais rien. Je m'étais arrêtée aux sentiments et aux couleurs, sans oublier les animaux, ce qui ne me servais pas énormément. J'écoutai donc les conversations des personnes présentes dans la salle , car le garçon à mes côtés était complètement concentré dans l'apprentissage de mots nouveaux. Les discutions des autres n'étaient guerres intéressantes, jusqu'à ce que j'entende des filles parler de moi, je ne pus m'empêcher d'écouter. J'eus les larmes aux yeux, bien évidement, elles me critiquaient, la première faisait remarquer à la deuxième que je ressemblais à un squelette. Je savais qu'elle avait totalement raison, mais ça m'affectai, elle ne connaissait pas mon histoire, elle ne pouvait pas me juger ! Une larme rebelle s'échappa de mon yeux droit, je l'essuyai rapidement, avant que quelqu'un ne l'aperçoive.

-Ça va ? S'inquiéta Julien.

- Oui! Ne t'inquiète pas, j'avais un truc dans l'œil.

Je lui souris pour le rassurer, mais il ne sembla pas convaincu.

***

Le reste de la matinée passa doucement, après l'anglais, j'avais eu espagnol, ce qui fut un désastre, je n'avais aucunes bases, la prof' avait d'ailleurs décidé de me torturer, elle m'interrogea à plusieurs reprises, mais je ne comprenais rien. Quand, enfin, la cloche sonna, je saluai Julien et partie rejoindre Sarah qui était venue me chercher avec ma fille, elle était à pied. Je pris Ayanna dans mes bras, elle m'avait tellement manquée ! Je la remis dans sa poussette et nous rentrâmes à l'appartement. Sarah me posa différent questions sur le lycée, je lui mentis en affirmant qu'il me paraissait bien et que je n'avais pas éprouvé difficultés jusque là, j'omis aussi de lui dire que j'avais fais une crise de panique.

Nous arrivâmes rapidement dans notre logement et nous mangeâmes aussitôt arrivées. J'aidai Sarah à faire la vaisselle, et elle m'annonça qu'elle avait un cadeau pour moi. Je la suivis jusque dans le salon où, elle me tendit un paquet. Je l'ouvris doucement, sous l'œil attentif de la femme. Je découvris une boite, contenant un téléphone. Je souris gentiment et pris Sarah dans mes bras.

- Merci, c'est trop, dis-je

- De rien, c'est de Frédéric et moi, nos numéros sont déjà dedans, ainsi que celui du fixe.

Encore une fois, j'affichais un faux sourire en la remerciant, en réalité, je ne savais absolument pas me servir de cet engin.

***
Voilà les enfants !

Je suis un peu en retard, mais je n'ai pas pu poster avant ^^

La suite dimanche, promis

_Mamie

Camille CoobsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant