Partie 16

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Il faisait nuit noir, le vent était glacial, des frissons me parcoururent. Je m'étais changée à l'hôpital, le docteur m'avait offert un tee-shirt à manche longue et un jean, une tenue certes tout à fait correcte, mais qui ne tenait guère chaud.

- Qu'allons nous faire ? Il fait nuit, constatais-je sans grande démonstration de joie.

Marie ne se laissa pas décourager par mon ton lasse, et me répondit joyeusement :

- J'ai envoyé un message à ta nouvelle famille, ils arrivent. Ils seront là dans cinq minutes !

- Ça veut dire que tu vas partir, on va se revoir, tu penses ?

Malgré tout, je m'étais attachée à cette femme. Savoir qu'elle allait partir me fendit le cœur, j'avais l'impression de la perdre, elle aussi. Comme si je ne pouvais pas garder quelqu'un auprès de moi. Les larmes me montèrent aux yeux. Marie le vit et vient s'asseoir à côté de moi, sur la banquette, et me prit dans ses bras.

- Ne t'inquiète pas, je vais être loin de toi, mais je resterais là, elle désigna son cœur puis le mien. Et puis, tu pourras m'appeler quand tu veux.

Pour toute réponse, je la serrai dans mes bras. Nous restâmes ainsi, jusqu'à être dérangée par la sonnerie de son portable. Je compris que ça devait être ma famille d'accueil, qu'il était temps de me séparer de mon assistante sociale. « Ils sont là » furent les seules paroles qu'elle prononça. Je détachai ma fille, qui était dans une état de demi-sommeil, et la prit dans mes bras, avant d'affronter le vent glacial de l'extérieur.

Dans la pénombre, je pus distinguer trois silhouettes, celles de Marie face à moi, une plus grande et une plus petite et plus rondelette, toute deux de dos. Je m'approchai doucement.

- Ah, vous voilà ! s'exclama Marie.

Les deux personnes se retournèrent. La femme, un peu ronde, avait les cheveux bruns, elle avait l'air gentille. L'homme quant à lui, était banal, dans la quarantaine, châtain.

- Lila, je te présente ta nouvelle famille, Sarah et Frédéric Jodre. Sarah, Fred, je vous présente Lila et Téhiya, dit mon assistante social.

Je mis quelques instants à comprendre qu'elle parlait de moi. Je m'appelais Lila Jodre à partir de cet instant. La femme, Sarah, vint me prendre dans ses bras. Je fus surprise par cet élan d'amour.

- Soyez les bienvenues, dans notre famille, m'accueillit-elle

Ne savant pas quoi répondre, je me contentai d'acquiescer. Ma nouvelle famille discuta encore quelques minutes avec Marie, je n'y fis pas attention, j'étais bien trop obnubilée par mes pensées. Soudain, mon assistante sociale déclara qu'il était temps pour elle de partir. Je crus que mon monde allait s'écrouler autour de moi, si elle partait, j'allais me retrouver seule, sans pilier pour me soutenir. Elle me prit longuement dans ses bras après avoir chaleureusement salué ma famille de substitution.

- Fais attention à toi, et à ta fille, promets-moi de m'appeler si tu as un problème, me demanda-t-elle.

- Je te le promets.

Ce fut comme ça qu'elle partit, me laissant avec ces deux personnes qui m'étaient totalement inconnues.

- Allez, rentrons, il est tard, nous sommes tous fatigués, imposa l'homme.

Nous embarquâmes dans une voiture de gamme moyenne ; j'installai Ayanna dans le siège auto qui se trouvait là. Mes quelques cartons se trouvaient dans le coffre. Le trajet fut rapide, la circulation était rare à cette heure. Je ne pue observer que très peu de paysage, il n'y avait que des magasins, de plus, il faisait nuit. Nous arrivâmes devant un appartement, en périphérie de la ville. L'immeuble n'avait ni l'air en ruine ni l'air neuf, il était banal et se fondait dans la masse. Une fois garé dans le parking du bâtiment, nous prîmes l'ascenseur. Sarah appuya sur le sixième étage, le dernier.

- On arriva chercher tes affaires demain, pour l'instant, on va rentrer et dormir. Demain, je te ferais visiter la ville et tu t'installeras, planifia la femme joyeusement

Je répondis simplement que j'étais d'accord et nous arrivâmes dans un couloir sombre. Fréderic alluma la lumière, il y avait une seule porte sur l'étage. L'homme ouvrit la porte et je m'engouffrais à l'intérieur de l'appartement qui me semblait grand.

- Je vais aller coucher Téhiya et te montrer ta chambre, m'expliqua la femme.

Ça me fit bizarre qu'elle appelle ma fille ainsi, il allait me falloir un temps d'adaptation, très certainement. Elle me fit prendre un couloir, puis après avoir passé un certain nombre de portes, nous nous arrêtâmes au fond du couloir, elle me fit signe de rentrer dans la pièce. Je m'exécutai. Après avoir trouvé l'interrupteur, je vis une grande chambre, les murs violet clair, un grand lit, un bureau. Le tout était vraiment joli, je ne m'attardai pas sur la décoration, j'avais besoin de me reposer.

- Je vais aller coucher Téhiya, proposa Sarah.

-Non ! Criais-je. Je veux dire, je vais le faire, j'ai l'habitude, me repris-je plus doucement.

Je ne voulais pas qu'elle aille la coucher, je ne savais pas pourquoi, j'avais ressenti le besoin de rester auprès d'elle. Égoïstement, je voulais la garder vers moi, la protéger du monde extérieur, pour Nina. Je lui devais ça, elle était morte, de ma faute, avant de mourir, elle m'avait juste demandé de protéger sa fille. Alors, je devais tenir ma parole.

- Oh! Je vois, tu peux le faire, bien sûr, il y a une porte qui mène de ta chambre à la sienne là, désigna-t-elle la porte. Bonne nuit, ajouta-t-elle avant de se retirer.

Je passai par la porte au fond de la pièce, comme elle me l'avait indiquée, j'atterris dans une autre chambre. Je ne me donnais pas la peine d'allumer la lumière. Je pue distinguer qu'un berceau se trouvait au milieu de la pièce, j'y installai Ayanna et l'embrassais sur le front avant de m'asseoir sur un grand fauteuil dans un coin.

Durant le restant de la nuit, je ne fermais pas l'œil une seule fois, je restai à la regarder. Si j'essayais de clore les paupières, des images horribles de mon passé refaisaient surface.

***

Hello ! Alors, je tiens à préciser que je n'aime pas particulièrement cette partie. Il ne se passe pas grand chose mais l'action arrive !


Je suis toujours à la recherche d'un titre. Une lectrice m'a proposée " Brisée", quand pensez-vous ? Sinon j'avais trouvée " Camille ou Lila" mais je pense que ça spoil trop :/ Proposez vos idées.

La suite la semaine prochaine les enfants.

_Mamie

Camille CoobsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant