Partie 9

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. Mes parents n'étaient même pas partis, ils étaient morts. Il n'y avait plus d'espoir pour que je les retrouve. C'était encore pire que ce que j'avais espéré.Je ne faisais plus attention à ce qui m'entourai. J'étais seule dans ma bulle. Une bulle qui ne refermait que de la tristesse et du désespoir. Je ne pourrais pas reconstruire une vie normale. Ma vie n'allait pas pouvoir reprendre son court. Tout ce que je m'étais imaginée partait en fumée. Je n'avais plus rien. Il ne me restait plus qu'Ayanna. Le seul être vivant qui pouvait me comprendre en ce monde. Elle avait le même passé que moi, et le même avenir incertain. Certes, elle ne s'en rendait pas encore compte, mais nous étions liées.

La suite se passa sans que je ne comprenne vraiment. Des policiers arrivèrent et ils commencèrent à me parler. Je ne leur répondis pas, je ne savais même pas qu'elles étaient leurs questions. Je me contentai de regarder Ayanna qui jouait avec le collier qui appartenait à ma mère et que Jérémy, l'ami de mes parents, m'avait remis. Il pendait à mon cou, ce qui avait l'air de beaucoup amusée la petite fille. Nous étions assis autour de la table, dans le salon, la fille de Nina sur mes genoux. Un agent de police, tentait désespérément de me faire parler, lorsque une dame que je n'avais jamais vue le fit partir, et se baissa à ma hauteur pour me regarder dans les yeux. Je la scrutai, elle n'avait pas l'air méchante. Les traits de son visage n'étaient pas stricte et les rides qui commençaient à ce former au niveau des coins de sa bouche, laissaient penser qu'elle souriait beaucoup. De plus, ses cheveux bruns et ses yeux noisette la rendaient chaleureuse.

- Bonjour, tu dois être Camille, je suis Marie, je vais être ton assistante sociale pendant quelque temps.

Comme aux autres, même si elle m'inspirait confiance, je ne voulais pas lui parler. Les seules personnes auxquelles je voulais adresser la parole, étaient mortes. Je me contentais de l'écouter. Toujours en fixant Ayanna.

- Je sais que c'est très dur pour toi, mais il va falloir que tu parles, Camille. On va aller au commissariat, toutes les deux, et toi, tu vas dire tout ce que tu sais aux policiers, d'accord ?

Je continuais à rester muette.

- Camille, s'il te plaît, réponds-moi. Tu comprends que c'est important ?

Je me sentis obligée de faire quelque chose, alors je hochai la tête.

J'allais devoir répondre aux questions de policiers. Je n'avais pas envie, la seule chose que je voulais, à ce moment, c'est que l'on me réveille et que l'on me dise que tout ça n'était qu'un cauchemar. Que jamais je n'avais été kidnappée, que mes parents étaient encore en vie.

C'est donc, à contre cœur que je montai dans la petite voiture de Marie. Durant le trajet, elle ne fit que tenter de discuter avec moi, ce qui fut un échec total. Je ne faisais même pas attention à ce qu'elle me racontait. J'étais bien trop inquiète sur un autre point. Je soufflai un bon coup et questionnai mon assistante sociale :

- Est-ce que je pourrais garder Ayanna avec moi ?

Marie fut très surprise par ma question, ou plutôt d'entendre ma voix, à en juger par le temps qu'elle mit avant de me répondre.

- Je ne sais pas, je vais demander aux agents qui s'occuperont de toi.

Il y eut un moment de blanc. Je sentais bien qu'elle voulait me poser une question, mais qu'elle hésitait. Je ne l'encourageais pas, je trouvais que le silence était agréable. Chacun pouvait réfléchir à ses problèmes et faire le point.

- Est ce qu'Ayanna est ta fille ? Finit-elle par lâcher, hésitante, quelques secondes plus tard.

Elle m'avait pris de court. Je voulais lui dire non, mais la phrase de Nina me revint à l'esprit « occupe toi d'elle comme de ta propre fille » . Je lui avais promis, je ne devais pas la décevoir. Je hochai donc la tête, plusieurs fois, comme pour me convaincre moi aussi qu' Ayanna était ma fille

.

Nous arrivâmes devant le poste quelques instants plus tard. Marie descendit, quant à moi je bloquais. J'allais raconter mon histoire en détails, à des inconnus. Ce n'était pas la même chose qu'avec Nina ou même avec Alice, la femme de Jérémy. Je ne connaissais pas ces personnes, certes comme Alice, mais ils allaient me demander des détails et ça m'effrayais. Mon assistante sociale, voyant que je ne sortais pas, elle vint m'ouvrir la portière.

- Descends, Camille, tout va bien se passer, je te le promet. Je serais là.

J'acquiesçais et nous nous dirigeâmes vers l'entrée. Dès que j'eus franchis les portes, la réalité me frappa. Un homme, qui devait sans doute avoir trop bu, tenu par deux policiers, criait des mots incompréhensibles. Une femme pleurait devant la gendarme qui tenait l'accueil, tandis que les personnes qui attendaient derrière, avaient toutes un visage plus triste les unes que les autres. Cette scène m'attrista et Ayanna qui avait été sage depuis ce temps là, se mit à pleurer, sûrement à cause du bruit qui régnait dans le hall. Marie, vit que je ne savais pas quoi faire avec le bébé et me prit donc le nourrisson des bras.

- Suis-moi, nous allons allé dans un endroit plus calme.

Tel une habituée des lieux, elle se faufila dans les petits couloirs, jusqu'à ce que nous arrivâmes à une petite pièce, au couleur chaleureuse, dans laquelle se trouvait des coussins, des canapés, des jouets. Je fus vraiment impressionnée par toutes ces installations, je n'aurais jamais imaginée qu'un commissariat puisse être aussi accueillant.

- Installe-toi, je vais aller m'occuper d'Ayanna, me prévint Marie, je crois qu'elle a besoin d'être changée, fini-t-elle en me faisait un clin d'œil.

Je souris, cette femme était incroyablement gentille.

. J'inspectai la salle et m'assis sur un canapé. Depuis que je m'étais évadée, c'était la première fois que je me retrouvais vraiment seule. Cela me permis de faire le vide dans ma tête, de ne plus pensée au choses horrible qu'il c'était passée ces dernière années et encore moins ces dernières 24 heures. C'est à ce moment que je ressenti la faim ainsi que mon envie urgente d'aller aux toilettes. Heureusement mon assistante social, revient très vite avec Ayanna qui ne pleurait plus.

- Marie, est-ce que je pourrais allée aux toilettes, s'il te plaît ?

- Bien sûr, c'est juste à droite en sortant.

Je la remercia et allai faire mes besoins. Lorsque je me lavais les mains, j'aperçus mon reflet dans le miroir. Je faisait vraiment peur. Mon visage était blanc et mes yeux verts étaient devenus rouge et gonflées par mes pleurs. Mes cheveux blonds autrefois si éclatant de santé étaient devenus terne et cassées. Je détournai les yeux de la glace horrifié par mon aspect physique et retournai dans la salle. Je trouvai Marie qui jouait avec ma fille. Elle me vit et se leva en prenant Ayanna dans ces bras.

- Tu est prête, me questionna-t-elle.

Même si mon envie de lui crier que non était très forte, j'acquiesçai à contre cœur.

***
Voilà la suite,

j'espère que ça vous plait toujours autant. ^^

Ca me fais plaisir lorsque vous commentez

Merci pour toutes ces vues, 430, pour moi c'est énorme merci


- Mamie


Camille CoobsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant