CHAPITRE XI

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Note à moi-même : penser à inscrire mon estomac à un club de voltige quand Zed est présent ou qu'il me parle.

« - Oui ?

- Tu veux bien... danser avec moi ?

- Bien sûr ! »

Je me lève et me sens toute légère quand Zed pose délicatement ses mains sur ma taille, comme si il avait peur de me casser. Je me blottis contre lui, en suivant ses pas. Parfois, je ferme les yeux, et espère que ce moment dure toujours. Mon estomac continue inlassablement de faire des sauts périlleux, j'ai peur qu'il parte de mon ventre s'il continue. Je me redresse pour faire face au beau visage de Zed. Je le regarde dans les yeux, lui souris, mais lui ne me sourit pas. Il me regarde. Intensément. Soudainement, tout doucement, il s'approche. Je ne sais pas ce qu'il fait, je réfléchis à toute vitesse. Il est maintenant tout proche de mon visage, je sens son souffle sur mes lèvre. Et, encore plus doucement et délicatement, il m'embrasse. Je fond, littéralement. Le premier garçon que j'embrasse, 13 ans, dans une soirée dansante, chez ma copine Kass. J'essaye de graver tous ces éléments au plus profond de ma mémoire. Darling I love you,Oh, I'll always, I will always love you... C'est la fin de la chanson, je ne sais pas quoi faire. Avec regret, je le sens s'écarter de moi, mais il me tient quand même la main.

« -Je... Heu... Du coup ça veut dire qu'on sort ensemble ou c'est juste pour le slow ?

-Attends moi deux secondes j'arrive. »

Il s'en va, je le suis du regard en fronçant les sourcils : il va voir notre bande. Il leur dit un mot, ils ont l'air d'acquiescer, puis il revient vers moi.

« - Viens, me dit-il »

Il m'entraîne dans le corridor, on passe devant l'entrée, où Kass dit au revoir à ses amis et remercie les parents. Elle me jette un petit coup d'œil, elle a l'air de comprendre. Elle me sourit et lève son pouce vers le ciel. Zed me tire très fort et je suis obligée de courir à moitié pour rester à sa hauteur. Il m'emmène au fond du couloir et s'arrête brusquement. Il me fait face. Il se frotte la nuque d'un air stressé.

« -Je... C'est difficile à dire...

- ... Heu, de quoi ?

- En fait, depuis... non. C'est ridicule.

- Mais dit moi! Lui dis-je, d'un ton encourageant, je ne te jugerai pas.

- En fait, c'est comme dans les films.

- C'est-à-dire ?

- Bah, tout le discours sur depuis la première fois que je t'ai vue je t'ai aimé, etc.

- Oh... Je... »

J'hésite. On sort ensemble du coup ou pas ? Bon bah je n'ai rien à perdre au pire... Je pose mes mains sur sa nuque et le tire doucement vers moi, à mon tour de l'embrasser par surprise. Il ne me repousse pas, je suppose que ça signifie que nous sortons ensemble. Qu'est-ce que je suis nulle en amour quand même ! Mon second baiser, 13 ans, dans une soirée dansante... enfin bref. J'essaye de me souvenir de tout ce que je fais avec lui... Je sens ses grandes mains sur ma taille, qui me serrent tendrement. J'ai l'impression de ne pas pouvoir m'arrêter, lui non plus apparemment. J'ai l'impression que nous nous embrassons depuis 5 secondes, mais Kass nous appelle de loin. Je la vois débouler au coin du couloir, Zed et moi nous écartons brusquement, comme un enfant se serait écarté du verre qu'il vient de briser sur le sol.

« - Ils sont bien gentils, les tourtereaux, mais je vous signale qu'on vous attend dans l'entrée pour partir ! S'écrie Kass, avec un sourire réjoui sur le visage. »

Nous revenons dans l'entrée et, effectivement, tout le monde nous attend. Nous sortons, nous disons au revoir et Zed et moi prenons le même chemin. À un embranchement, je dois tourner à droite et lui à gauche nous nous embrassons (encore!) et nous quittons. J'ai l'impression de voler quand je rentre chez moi. Sur le palier, j'expire longuement, me préparant aux milliards de questions que ma mère va me poser. J'entre. En fait, non. Elle ne me posera que quelques questions, sa dernière :

« - Donc du coup, en général, c'était bien cet anniversaire ?

- Génial. Dis-je, en me dirigeant vers ma chambre. Tout simplement génial...

Le flambeau du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant