CHAPITRE XII

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Toute la nuit, je suis restée aux anges, repassant dans ma tête tous les moments vécus avec lui. Voilà. J'ai un copain. À très exactement minuit seize, mon portable vibre.

00:16 Tu me manques déjà... Je pense a toi <3 <3

Z

Je lève la tête et je rougis. Les yeux dans le vague, je réfléchis à ce que je vais répondre. Il est plus de minuit et il pense à moi... trop mignon ! Je réponds :

00:16 Toi aussi tu me manques déjà... Encore une journée entière avant de te revoir !!;(

A.

00:17 Sauf si tu viens chez moi... ^ ^

00:18 Qu'est-ce que ça veut dire ?:o

00:18 Ça veut dire : est-ce que t'as envie de venir chez moi demain ?

00:18 OUAIS ! :P J'ai super envie même !! T'habite où ?

00:19 Je viendrai te chercher stv...

00:20 Bah... tu ne sais pas où j'habite non plus...

00:21 Si. Alors... 10h ?

00:23 <3 Ouais ! Mais... comment tu sais où j'habite ?

Minuit vingt quatre, minuit vingt cinq, minuit vingt six, minuit vingt sept... Il ne me répondra pas... Je souris. Je me tourne et je prends mon ordinateur portable. Je règle une alarme à 9h10 et je regarde des vidéos, mais sans les voir. Je rêve éveillée. Après un moment qui me semble être l'éternité, l'alarme retentit et je saute de mon lit pour me préparer. À dix heures moins cinq, il sonne à la porte et je le présente à ma mère. Je suis reconnaissante envers elle car elle n'a pas fait de remarque quand elle a vu qu'il m'avait pris la main. Nous partons de chez moi et nous marchons en silence, mais je sens qu'il me tient très fort la main. À moins que ce soit moi qui lui tienne très fort la main. Je pense que mon subconscient commence à culpabiliser car ma main se desserre, mais Zed me la serre à son tour, en me souriant de ce sourire si mignon. Nous arrivons chez lui, nous rentrons et il me précise qu'il n'y a dans la maison que son demi-frère.

« - Je ne savais pas que tes parents sont divorcés, dis-je.

- Pas grave, je n'aime pas mon père de toute façon.

- Ici, tu es chez ta mère, donc ?

- Ouais. »

Il toque à la porte que je suppose appartenir à la chambre de son demi-frère. Un grand brun avec des lunettes de soleil sur le nez nous ouvre.

« - Je suis avec ma copine, nous emmerde pas, dit Zed, tandis que ma bouche fait un grand O, tellement je suis surprise de son comportement avec son demi-frère.

- Ça risque pas d'arriver... marmonne-t-il. »

Il tourne la tête vers moi et je vois ses sourcils se hausser très haut sur son front quand il croise mon regard. Il ferme précipitamment la porte et je me sens un peu contrariée.

« - Pourquoi il porte des lunettes de soleil à l'intérieur ? Dis-je en me tournant vers Zed.

- Je sais pas, il est bizarre, j'ai jamais vu ses yeux et je pense que personne ne les a jamais vus à part peut-être ses parents. »

Il ouvre la porte de sa chambre et je me trouve dans une chambre d'ado particulièrement bien rangée. Je pense qu'il a dû faire un grand nettoyage avant mon arrivée, ou peut-être qu'il est maniaque... Je ne le connais pas si bien que ça en fait (en même temps ça ne fait que deux semaines qu'on se côtoie). Il s'assied sur son lit et m'invite à faire de même.

« - Est-ce que Kevin t'emmerde toujours ?

- Bah c'est bizarre mais depuis qu'on est ensemble il ne m'a plus touchée...

- Tant mieux. Si jamais il te refais quoi que ce soit, dis le moi et je lui pète la gu...

- Mais non t'inquiète pas ! Je sais me défendre au pire ! »

Il rigole, signe qu'il ne croit pas un mot de ce que je viens de lui dire, et j'avoue que je le prends un peu mal. Il passe une main dans ses cheveux, puis il s'approche de moi, au ralenti. Ses lèvres touchent les miennes, comme la première fois. Ensuite, il m'embrasse vraiment, comme la seconde fois. On reste longtemps collés. Très longtemps. Je passe ma main dans ses cheveux, ils sont très doux. J'aime la façon qu'il a de me tenir comme si j'étais la seule chose qui étais importante à ses yeux. Voilà, je me sens importante avec lui. Je comprend Madame de Staël quand elle dit que « L'amour est un égoïsme à deux ». Je pense à ce que je ressens, rien d'autre, je pense à ce que je touche. Il s'écarte de cinq centimètres de mon visage et il me regarde dans les yeux.

« - Tes yeux sont tellement beaux, ils sont d'une couleur hyper bizarre. »

Je rougis très fortement tandis qu'il m'observe avec tellement d'attention que j'ai le sentiment que mon âme passe aux rayons X (oui, exactement comme Dumbledore dans Harry Potter, il faudra que vous vous rendiez compte un moment que j'aime cette série). Il me caresse la joue, et je souris, j'ai l'impression de ne faire que ça en sa présence. Il allume la télé en face de son lit et pose sa tête contre le mur. Au bout de quelques minutes, il s'endort. Il est tellement beau. Je me blottis contre lui et ferme les yeux. Est-ce ça aimer ? Ma main est dans la sienne, et je sens de légers soubresauts de son sommeil qui me surprennent à chaque fois. Au bout d'un moment, il se réveille. Il s'étire et fait semblant de me tomber dessus, ce qui me fais rire. Il sourit et me serre contre lui, à mon plus grand bonheur.

On ne parle pas trop, mais il est tendre avec moi. Le temps passe vite, il faut déjà que je revienne chez moi pour manger. J'atteins le portail de sa maison, en sa compagnie. Je sors, et le portail se ferme. Je me retourne et me rends compte que ma tête dépasse le petit portillon. Je me dresse sur la pointe des pieds et lui fait un petit bisou et je lui souhaite une bonne après-midi. Je retourne chez moi à pied, en sautillant comme une gamine, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je suis heureuse. Heureuse, heureuse, heureuse ! Les gens que je croise me regardent bizarrement, mais je m'en fiche. Tout à coup, à un angle de la rue, je me retrouve face à face avec...

« - Oh... Salut Pierre !

- Hé, salut ! Akina, c'est ça ?

- Ouais, ça va ?

- Ça va, OKLM.

- Heu, ça veut dire quoi ?

- Ça veut dire <<au calme>>.

- Ha, OK...

- Bon je te laisse j'ai rendez-vous.

- Ouais, salut !

- Schuss ! »

Ça me fait plaisir de le revoir. 5 minutes plus tard, me voilà arrivée chez moi. Je rentre et je fais en sorte que ma mère ne me pose pas trop de questions, encore une fois. Peut-être que je suis asociale.

Le flambeau du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant