CHAPITRE XXIII

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C'est avec une immense tristesse que je me vois obligée de quitter Adam le lendemain matin, pour aller au collège. Le pire, c'est quand Zed m'embrasse, limite théâtralement, pour rappeler à tout le monde que nous sommes en couple, et qu'il n'y a aucun problème. Je suis dégoûtée par ce baiser. Je suis dégoûtée par sa main qui se cramponne faussement à la mienne. Je me demande soudain pourquoi on ne s'est pas quittés ! Mais son regard aujourd'hui a changé. Il ne m'a toujours pas parlé de son message étrange d'hier s...

« - Akina, viens voir s'il te plaît.

- Quoi, Zed ?

- Il faut qu'on parle.

- Ok.

- On reviens plus tard ! Lance-t-il à nos amis, qui nous regardent paisiblement, ne se doutant de rien. Pourquoi t'es pas venue hier soir ? Me demande-t-il avec un regard triste.

- Tu crois que ton message me donnait envie de venir ?

- Non, je sais, mais...

- Et on n'a rien à se dire. »

Je tourne les talons et commence à partir, mais il me rattrape fermement par le bras et me ramène près de lui.

« - Qu'est-ce qu'il y a entre nous, Akina ?

- Plus rien. Mais ce n'est pas de ma faute.

- Je voulais t'en parler hier soir, justement. J'ai... arrêté de vendre.

- Mais tu consomme.

- Je suis en train d'arrêter. C'est difficile pour moi Akina, essaye de me comprendre... J'ai besoin de toi. Je t'aime Akina»

Ses mots, bien que je n'ai aucune idée de leur véracité, me touchent au plus profond de mon être. C'est Adam que tu aimes désormais, Akina. Souviens t'en. Zed n'est qu'un pauvre drogué qui n'a rien compris à la vie, c'est tout.

« - Zed, ça me fait mal de te le dire, mais... Je ne sais pas ce qu'on fait ensemble après tout ce temps. C'est fini entre nous. »

Kass et Séïra passaient par là et assistent à la grande gifle que me donne Zed et qui me fait tomber. Elles crient en même temps et courent vers moi pour me relever. Séïra, pratiquante de self défense, l'éloigne, à mon plus grand bonheur. Je crois qu'il ne réalise pas ce qu'il vient de faire. Je n'ai pas mal, je suis juste choquée par la violence de son geste.

Plusieurs heures plus tard, nous nous retrouvons tous les quatre dans le bureau du principal. Son regard noir me fait un peu peur, mais je me rappelle que je ne suis ici pas en tord.

« - Bien. J'espère que vous savez, Zed, que vous risquez l'exclusion temporaire de notre établissement à cause de cet acte de violence ?

- Oui, murmure-t-il.

- Pouvez-vous me raconter la raison de ce geste ?

- Je... Akina... Elle... m'a quitté.

- C'est donc pour cette raison que vous avez frappé cette jeune fille ? Demande-t-il, avec une forme de sourire dans la voix, face à cette raison totalement ridicule.

- Oui.

- Êtes vous d'accord avec cette version des faits, Akina ?

- Oui.

- Désirez vous porter plainte contre Zed, Akina ?

-Quoi ? Heu... Je... Non, bien sûr que non !

- Très bien. Avez vous quelque chose à rajouter ? Séïra ou Kassandra ?

- Oui, moi je tiens à dire que sa gifle était très violente, monsieur ! Zed mérite une exclusion définitive de ce lycée ! S'emporte Kass.

- Calmez vous, mademoiselle. Notre décision sera prise à la fin de la semaine, lors du conseil de discipline. Sachez que ce geste sera de toute façon puni. Zed, d'ici vendredi, vous serez placé en colle. Vous êtes également prié de ne pas vous approcher d'Akina en dehors du collège, sauf pour lui présenter vos excuses. Akina, si Zed enfreint les règles que je viens d'énoncer, vous pourrez appeler le collège. Nous porterons alors plainte contre Zed.

- D'accord. »

A la fin de cette entrevue, nous sommes toutes autorisées à partir, sauf Zed.

Le flambeau du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant