CHAPITRE XVII

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Après s'être quittés, toujours dans un silence tranquille, je reviens chez moi et trouve Edwige dans sa cage.

« - Je n'ai pas beaucoup été avec toi, en ce moment Edwige... »

Elle me regarde avec des yeux ronds. Je la pose sur mon épaule et vais dans le salon, où je trouve ma mère en train de lire un magazine. Elle regard mon petit oiseau et sourit.

« -Tu ne penses pas qu'il serait bien de la sortir un peu ? Un oiseau n'est pas fait pour rester en cage toute sa vie !

- Mais si je la laisse sortir elle va s'envoler et ne plus revenir !

- C'est son droit, tu sais.

- Oui, mais bon... ça m'attriste une peu quand même...

- Fais comme tu veux, Akina. »

Je prends Edwige dans ma main, et la regarde, tandis qu'elle regarde l'extérieur. Maman a raison. J'ouvre la porte vitrée menant vers le jardin et ouvre la main pour laisser Edwige s'envoler. J'ai le cœur serré, même si ça ne fait pas longtemps qu'elle est avec moi. Elle me regarde, toujours avec ses jolis yeux noisette. Je lui caresse la tête du bout des doigts et la voilà qui étire ses ailes. Soudain, elle s'envole et fait un large cercle dans le ciel, pour finalement revenir sur une branche du pommier à quelques mètres de moi. Je souris tristement et marche à reculons, pour la voir tant que je peux avant qu'elle ne parte définitivement. Elle déploie à nouveau ses ailes, et monte très haut dans le ciel, pour redescendre en piqué et remonter encore une fois, là voilà qui volette devant mon visage. Elle se pose un peu maladroitement sur mon épaule droite et picore mon trapèze, comme pour me dire ne pas m'inquiéter, que ça va aller. Je lui caresse encore une fois les plumes, elles sont toutes douces. Elle s'envole brutalement, je la vois partir au-dessus de la maison, tandis que le ciel prend la teinte orangée du matin et que mon cœur est encore plus lourd.

Le flambeau du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant