CHAPITRE XV

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Le lendemain matin, quand j'arrive au collège, ça me fait tout drôle de voir Zed me sourire et m'embrasser tendrement. Sa joue gauche est recouverte d'un hématome, ce qui ne m'étonne malheureusement pas. Comme je ne suis pas censée le savoir, je lui demande d'où ça vient.

« - Heu... C'est juste... c'est rien. J'ai eu un petit souci hier, mais rien de grave ne t'inquiète pas.

- Quoi exactement comme souci ?

- Rien, rien... »

Séïra arrive ce qui nous fait arrêter notre conversation. Le soir arrive à une vitesse étonnamment lente. Je rentre chez moi et je m'habille de sorte que je puisse bouger comme je veux. Je me prépare à sortir, quand je me rends compte que nous n'avons pas fixé de lieu pour notre rendez-vous. Je sors et me plante devant chez moi, en essayant de réfléchir à un endroit stratégique, quand la réponse me vient, logiquement.

Je marche sur une feuille rouge, qui craque sous mon pied, et je vois Adam, assis dans la clairière de la forêt. Il est en tailleur, le yeux fermés. Je me racle doucement le gorge et il ouvre lentement les yeux et me sourit. Il se lève et me tend sa main. Je lui serre la main, mais au moment où je touche se main, mes pieds se décollent du sol, et je me retrouve au-dessus de lui, agrippée à sa main, comme si la gravité avait changé et qu'elle me poussait vers le ciel, à présent. Il rit devant mon regard effaré.

« - Haaaa ! Descend moi, descend moi ! »

Mes pieds retouchent le sol et je fusille Adam du regard.

« -T'aurais au moins pu me prévenir !

- Ça va, t'es pas morte ! Bon, ça c'est ce que tu vas apprendre.

- Je ne saurai pas le faire.

- Comment tu sais, t'as pas essayé ? »

Je ne réponds pas. J'aime pas quand j'ai tort.

« - Comment je fais ?

- Déjà, tu te calmes.

- Je suis calme.

- Non, je le sens d'ici. »

Je m'assois et vide mon esprit de toute pensée, je détend mes épaules.

« - C'est mieux. »

Je me retourne et je le vois en train de ramasser des petits objets. Une feuille, un bâton, une pierre... Il se rapproche de moi, me prend la main et en regarde la paume.

« - Dit le mot Fero pour voir. »

Tandis que je prononce le mot latin, ma main prend une couleur verdâtre. J'écarquille les yeux et regarde Adam, il me sourit.

« - Heu, c'est normal, ça ?

- Au début, oui. Fero, c'est pour faire léviter les objets. Comme tu es incompétente, il va falloir que tu dises la formule à chaque fois, mais tu apprendras plus tard à le faire muette.

Devant mon sourire enthousiaste, Adam rigole. Je recommence la formule magique plusieurs fois, mais les différents objets ne bougent pas d'un poil. Je m'impatiente ouvertement et Adam me dit de me calmer, en haussant le ton. Ouah la vache, il a de l'autorité le vieux !

« - Il faut que tu te concentres sur ton but. Il faut que tu puisses parfaitement voir l'objet dans ta tête, que tu sentes sa masse dans ta main si tu le portais. Ton cerveau doit être entièrement concentré sur l'objet que tu veux faire léviter. Compris ? »

Un grognement de ma part lui signale que j'ai compris. J'ai envie de faire exploser cette petite pierre qui ne veut pas monter dans les airs ! Je me met en tailleur en face du caillou et je le regarde en fronçant les sourcils. Je ferme le yeux et fait ce qu'il vient de me dire. Je rouvre les yeux et prononce la formule en touchant la pierre, et la voilà qui monte dans les airs. C'est comme si elle était collée au bout de mon doigt ! Je souris et je suis émerveillée par ce que je peux faire. Je fais toutes sortes de figures géométriques avec. Rond, carré, triangle, tout y passe ! Adam s'amuse de ma joie et me donne différents objets légers. Au bout d'un certain temps, il veut que je porte un énorme rocher. J'hésite mais me dit que je ne peux pas me faire mal. Au bout de deux tentatives vaines, je réussis à le soulever légèrement, puis à la quatrième à le soulever d'un mètre ! Notre séance est finie, ce qui m'attriste un peu parce que je trouve Adam super sympa !

Le flambeau du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant