Chapitre 7

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Ca faisait deux jours que j'étais enfermé dans mon bureau. Deux jours que j'essayais d'écrire mais que je n'y arrivais pas. Pourtant les histoires ne me manquait pas, j'avais voulu écrire sur la fois où Harry et moi on était sorti en douce de St Georges pour aller voir le troisième volet de Star Wars mais je n'avais pas pu. Deux jours que je repensais à son rire, au fait que j'avais pris son arme pour le menacer... Ce n'était pas moi ce type, je m'étais définitivement cru dans un polar et je m'en voulais... Putain je veux un verre...

-Louis... ?

Deux jours que Cameron essayait de me sortir de mon bureau, ne serait-ce pour que je mange un peu mais rien y faisait. Je n'avais pas envie de le voir, il m'avait humilié devant ses collègues, il m'avait limite émasculé et la pilule ne passait pas.

-Louis... ?

Deux jours qu'il essayait de se faire pardonner. Il avait voulu se faire passer pour un autre aux yeux de ses potes et ça je ne comprenais pas. Il y a deux options en fait : soit il a mentit à ses potes, soit il m'a mentit. Ses mots tournaient en boucle dans mon esprit, il se servait de moi pour avoir un poste dans l'entreprise de mon père, c'était certain... Comment j'vais pu être aussi aveugle ?

-Louis... ?

Sa voix m'irritait, je la déteste. Elle est nasillarde et mielleuse. Elle n'est pas sincère. J'ouvrais la porte brusquement et je découvrais un Cameron, surpris de la violence de mon geste. Il balbutiait un truc et tout ce que je compris c'est le mot « médicaments ». J'attrapais alors sa tasse de thé, les deux pilules dans sa main et je le poussais pour aller au salon. Il s'asseyait près de moi et posait sa main sur ma cuisse. Ses doigts me brulaient mais pas comme avant, là ce n'était pas le désir qui me prenait mais le dégoût.

-Il faut qu'on parle mon cœur.

Je faillis vomir au surnom mais je me retenais et j'hochais la tête. Je me levais pour aller dans la cuisine, prétexte pour qu'il retire sa main de ma jambe, et je revenais avec un paquet de cookie, m'installant sur le fauteuil en face du canapé où il était. Je l'écoutais d'une seule oreille, il passait par des excuses, puis me disait qu'il avait dit ça pour qu'on le respecte parce que c'est le monde des affaires etc... Tu parles.

-Ce n'est pas une raison pour parler ainsi de ma famille Cam ! Je ne te voyais pas comme un mec qui est du genre à montrer qu'il a la plus grosse bite pour se faire respecter !

-Je ne suis pas comme ça Louis...

-Bien sûr que si et puis hier tu m'as bien montré que tu te servais de moi pour ta putain de...

La sonnette retentissait. Je me levais du siège pour aller à la porte, coupant notre conversation qui ne menait à rien. De toute façon il savait que j'avais le dernier mot, j'ai toujours le dernier mot de toute façon. Je jetais un coup d'œil à Cam qui semblait tout penaud et qui devait sûrement chercher une autre excuse à la con. Je soufflais un coup et j'ouvrais la porte.

-Bonjour Lou.

Mon cœur se stoppait net. Il était là, devant moi, avec son sourire ravageur et détestable à la fois. Il avait les bras croisés sur son torse, il était appuyé de manière décontractée contre le mur et bon dieu qu'il était beau. J'en lâchais mon paquet de cookie. Il rit et s'avançait pour le ramasser et me le redonner mais je ne bougeais pas. Je sentis Cameron derrière moi et je pouvais deviner qu'il avait froncé les sourcils. Cependant, Harry n'avait pas détaché son regard du mien, il souriait toujours de cette façon amusée et moi je restais figé. Mais qu'est-ce qu'il fou ici ? Et puis comment il a trouvé mon appart d'abord ?! Ce n'était pas le moment pour qu'il débarque en plus ! Ou peut-être que si en fait parce que ça m'évitait une discussion avec Cameron.

-On peut vous aider ?

Harry portait son attention sur Cameron et lui fit un sourire des plus faux. De plus, son regard descendait sur la main de mon petit ami qui était maintenant sur ma hanche et je ne sais pas pourquoi mais je me suis senti gêné une seconde et encore une fois j'eu un moment de dégoût envers lui. Je cru voir une lueur étrange dans le regard du bouclé et quand il regarda de nouveau Cam, il avait ce rictus immonde au coin de ses lèvres mais il ne répondit toujours pas à sa question. Au lieu de ça, il reposait son regard brûlant sur moi et posait le paquet de cookie contre mon torse pour que je le reprenne enfin en main.

-Je peux rentrer Louis ?

J'avais l'impression qu'il m'hypnotisait, qu'il me rendait faible parce que j'acceptai qu'il rentre chez moi. Il nous poussait légèrement pour rentrer et il sifflait en voyant l'intérieur. Mon appartement était grand et moderne, sans doute trop pour moi mais j'avais de l'argent et j'y étais baigné depuis des années maintenant. Cameron partait dans la cuisine pour aller faire du thé car il avait pris cette habitude, chez les riches, d'accueillir les invités avec un Earl Grey et des biscuits secs. Ma mère avait sûrement dû lui donner un cours de bienséance chez les bourges. Je regardais tous les faits et gestes d'Harry, il observait mes photos de famille et il eut même un rire sarcastique... Ensuite, il s'asseyait sur le canapé, posant ses pieds sur la table basse sans vergogne. Je m'approchais de lui pour repousser ses grosses chaussures de mon ébène et tout ce que je récoltais c'est encore un rire. Il m'énervait. Il déployait ses long bras sur le haut du dossier du canapé alors que je m'asseyais sur le siège en face de lui et je me perdais une nouvelle fois dans son regard... Il me brûle. Je me sens bien et à la fois horrible. Il me juge, j'en suis sûr... Il se mit à sourire, comme s'il avait deviné mes pensées et je baissais les yeux, son regard était insoutenable. Mon petit ami revenait avec les tasses de thé et les biscuits secs puis venait s'assoir sur l'accoudoir du siège où j'étais assis, posant son bras sur mes épaules. Je préférais le couper dans son élan parce que je voyais bien qu'il cherchait à marquer son territoire.

-Cameron j'aimerais que tu partes.

-Quoi ? Mais je...

-S'il te plait. On se verra demain.

Je levais mes yeux vers lui et il plaquait ses lèvres contre les miennes. Je me maintenais de ne pas le repousser parce que je ne voulais pas faire de scène de ménage devant mon « invité ». Il prit sa veste et partait en me disant qu'il m'enverrait un message quand il sera chez lui, j'hochais la tête en pensant fortement que j'en avais rien à foutre. Maintenant, on était en face à face.


Laugh, I nearly diedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant