La pluie commençait à tomber sur Londres et à taper violement contre mes vitres. Je n'ai jamais aimé ce temps, il me rend mélancolique et triste... Le ciel est gris et je le contemple longuement, sentant des émeraudes me brûler, me scruter, mais j'essaye de ne pas y prêter attention. Pourtant, il faut bien que je sache pourquoi il est venu alors je portais mon regard sur bouclé devant moi et je remarquais qu'il avait retiré sa veste, laissant apparaître ses bras musclés. Encore une fois, il eut un sourire en coin de sa bouche, montrant qu'il m'avait vu en train de le mater. On ne parlait pas depuis quelques minutes déjà, on buvait nos thés en silence, lui observant mon appartement dans le moindre recoin et moi l'observant lui tout simplement. Je reposais ma tasse et grâce au soupire que je poussais, j'attirais son attention.
-Qu'est-ce que tu viens faire ici Harry ?
-Et bien je voulais voir où Louis Tomlinson habitait.
Il avait craché mon nom de famille, comme si c'était l'insulte ultime. Il était amer et ça me vexait... Je crois qu'il le vit parce que ses muscles se détendirent et il posait la tasse sur la table basse. Il passait une main dans ses cheveux et me regardait d'un air assez blasé.
- Tu as vu où j'habitais donc je vais t'inviter à t'en aller.
Il fronçait les sourcils un instant, il avait l'air amusé et à la fois étonné. Pourquoi il s'étonnait ? On ne s'est plus vu depuis 10 ans et il vient dans mon appartement juste pour voir ce dernier et sans plus ou alors cette visite n'était qu'une excuse pour me voir. J'en sais rien... Je m'étais toujours imaginé retrouver le Harry que j'avais connu mais c'était idiot et je me demandais si lui aussi était déçu. Mon cœur se serrait, m'imaginant ce qu'aurait pu être nos vies si on avait été élevé ensemble... Il m'interrompait dans mes pensées en se levant et se dirigeant vers la grande baie vitrée qui menait à mon balcon. Il observait la magnifique vue de Londres et moi je le détaillais de dos. Il est musclé, je peux le voir même à travers son t-shirt. Il a les jambes fines et un derrière rebondi.
-Je n'arrête pas d'y repenser...
Je fronçais les sourcils et je me levais pour venir me placer à ses côtés. Je ne le regardais pas car j'avais peur de croiser son regard plein de rage. Je sais qu'il est en colère car sa voix à trembler mais je ne suis pas sûr d'être prêt à le voir ainsi... J'allais lui demander à quoi il repensait aussi souvent pour le tourmenter mais il me devançait.
-Tu m'avais fait une promesse...
Cette fois je tournais ma tête vers lui et on se faisait face à face. Il avait les yeux brillants... Finalement, peut-être que nos retrouvailles l'avait aussi affecté. Ses yeux étaient emplis de tristesse et de colère, impossible de dire laquelle de ces émotions prenait le plus de place. Il reniflait et essuyait ses yeux avant d'aller vers le canapé pour reprendre sa veste. Cependant, je ne voulais pas qu'il parte alors je le suivi et je lui dis d'attendre.
-Non Louis. Je ne vais pas rester alors que tu ne dédaignes même pas de réagir.
Je restais con parce qu'il avait raison... Mais c'est aussi car je ne sais pas comment réagir face à ça... Je n'ai pas tenu ma promesse et s'excuser ne serait pas assez... Pleurer serait mal venu... Le prendre dans mes bras, encore moins... S'énerver, idem. Alors je ne sais pas, je fais rien parce que je demeurais ignorant. Il se dirigeait vers la porte alors je venais la bloquer pour qu'il ne sorte pas. Je l'ai énervé, je le vois.
-Je suis désolé Harry... Je... Mes parents ne voulaient pas t'adopter et je ne pouvais pas retourner là-bas...
-Tu mens ! Tu m'as toujours dit qu'il y avait toujours une solution Louis, tu me l'as appris ! Moi je t'ai cherché tous les jours ! Tous les jours tu m'entends ?!
Il se taisait un instant, mettant sa veste sur lui avec rage puis il passait ses mains sur son visage. Je restais immobile à le regarder et à attendre qu'il sorte toute cette rancœur qu'il a contre moi. Je peux encaisser sa colère, sa tristesse et ses accusations car dans cette histoire, je suis le fautif. J'aurais pu lui rendre visite, mes parents me le proposaient tous les jours mais je n'y arrivais pas... C'était plus fort que moi. Il me sortit de mes pensées lorsqu'il se raclait la gorge, sûrement pour retenir un sanglot.
-Je croyais que tu tenais à moi putain !
-Je tenais à toi ! Tu étais mon meilleur ami, tu étais tout ce que j'avais !
On gueulait tous les deux maintenant. Harry gueulait sa colère et moi ma peine. Je gueulais parce qu'il gueulait alors je n'avais pas de vraie raison finalement. J'avais été un lâche et jamais je ne m'étais pardonné cela...
-Tu mens Louis ! Sinon tu serais venu me chercher ! J'ai dû me débrouiller tout seul, ça fait dix ans que je survis au lieu de vivre Louis ! Dix ans !
-Je sais Harry ! Je t'ai promis mais je voulais construire quelque chose avec ma famille, je...
Il me coupait en faisait un geste avec sa main. Je cherchais des excuses pathétique alors que la réelle raison c'est que j'avais été un peureux mais que je ne voulais pas l'avouer parce qu'il m'a toujours connu comme quelqu'un de faible. Il s'approchait de moi, ses yeux étaient remplis d'eau mais dans son regard je ne voyais que de la colère. Il posait son index sur le haut de mon torse et il serrait la mâchoire.
-TU étais ma famille Louis !
D'un coup la tension retombait et le silence s'installait. On se regardait et des larmes roulaient sur ses joues... Mon cœur se brisait parce que j'ai fait plus que l'abandonner, pour lui je l'ai remplacé. Il reculait d'un pas et je baissais le regard, j'avais honte.
-Je croyais que c'était réciproque...
-Ca l'était Harry... Tu étais ma seule famille aussi et je... Je suis désolé...
Je pleurais à mon tour. Le passé était douloureux mais c'était pire lorsqu'il refaisait surface. Les cicatrices qui peinaient à se refermer, s'ouvraient encore plus que la première fois et saignaient beaucoup. Il prenait mon bras et me poussait sur le côté pour ouvrir la porte. Je le laissais faire parce que si je l'avais retenu, je me serais sans doute pris un poing vu la violence avec laquelle il m'avait dégagé de son chemin.
-C'est ce qu'on dit tous Louis.
J'avais du mal à respirer. Je sentais les tremblements envahir mon corps et la panique s'en emparer. Je chuchotais, fin non je mâchais mes mots dans un souffle car je ne voulais pas qu'il parte. Pas après qu'on se soit retrouvé... Il se retournait vers moi et je voyais bien dans son regard qu'il commençait à paniquer. Et merde... Je fais une crise d'angoisse devant lui, manquait plus que ça... Tout devient flou, je m'enfonce dans ma peur et même ce qui m'est familier et ami, devient une source de danger pour moi. Il s'approche de moi en me parlant mais je n'entends rien à ce qu'il me dit. Il s'approche encore mais cette fois me touche le bras. Je crois que je lui crie à la gueule de me lâcher et je recule. Je tombe. Je me sens petit face à lui et quand il s'approche de nouveau, je recule en pleurant et le suppliant de ne pas me toucher ni de me faire mal... A force de reculer, mon dos tape un mur et je me recroqueville sur moi-même. Je pleure, je crie parfois aussi. Il s'assoit sur le sol en face de moi et me regarde longuement.
-L...
Le son me revient peu à peu mais pourtant j'ai toujours l'impression d'être enfermé dans une masse noire et épaisse. Elle ne veut pas me laisser sortir. Je ne peux plus respirer, elle m'étouffe. Pense à ce que dit le psy... Cette masse forme mes souvenirs douloureux, je peux la contrôler. Non je ne peux pas, elle me fait du mal et m'attire entre ses griffes ! Est-ce qu'elle peut me tuer ?
-Lou...
Je rouvre les yeux mais je vois toujours aussi flou... J'entends sa voix, je vois vaguement sa main tendue vers moi. C'est ma porte de sortie... Cette masse ne peut rien me faire. Tu peux la contrôler... J'attrape cette main chaude et je souffle un grand coup... J'éclate en sanglot et je sens des bras se refermer autour de moi mais cette fois je n'ai pas peur. C'est lui. Il me protège. Je n'ai rien à craindre.
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Laugh, I nearly died
FanfictionSt Georges est réputé comme le meilleur orphelinat de l'Angleterre et par le malheur des choses, deux gosses s'y retrouvent. Cependant, on peut dire parfois, "c'est un mal pour un bien" et les deux garçons se rencontrent. Le plus âgé protège le plus...