Chapitre 29

5.4K 436 146
                                    

-Harry je t'en prie... N'y vas pas.

-C'est mon dernier contrat Lou, et après, il nous laisse tranquille.

-Je ne lui fais pas confiance ! Qui te dit qu'il ne va pas te la faire à l'envers et qu...

-On en a déjà parlé Lou...

Il a eu deux semaines de répit avant qu'on l'appelle il y a deux jours pour faire ce dernier truc et on avait fait que de s'engueuler depuis. Je ne voulais pas qu'il y aille car je le sentais mal et lui voulait y aller pour assurer notre tranquillité. Heureusement avant ça, on avait passé deux semaines extraordinaire tous les deux, j'avais eu l'impression de le retrouver. On s'était vraiment amusé et pour une fois depuis longtemps, j'avais vécu ma jeunesse. On était sorti en boite, on s'était bourré la gueule, on avait fait l'amour partout, on s'était tripoté au cinéma, on a joué au chat dans la maison, on a fait un bain de minuit dans la mer glaciale. Bref, c'était génial. Il s'approchait de moi et embrassait mon front. Je passais mes bras autour de lui et je fermais les yeux, tout en soupirant longuement.

-Je vais y aller et ce soir, promis, je fais tout ce que tu veux.

-Non Harry, dis-je sur les nerfs, je ne veux pas que tu y ailles alors tu n'iras pas. C'est tout.

Heureusement que j'avais réussi à gérer mes crises de panique depuis toutes ces années, parce que j'aurais été en train d'en faire une à ce moment-là. J'avais peur pour lui, ce Simon c'était un malfrat et Harry est considéré comme un lâche, un traître, parce qu'il était parti. Comment il pouvait penser que ce pseudo « Parrain » était digne de confiance.

-Louis, tu ne vas pas recommencer enfin.

-Si je vais recommencer et je vais faire pire que ça même.

Je savais que j'aurais dû m'arrêter là... Je le savais mais la peur avait pris le dessus et quand c'est comme ça, je raconte n'importe quoi.

-Si tu y vas, ne reviens plus.

Un silence de plomb s'abattait dans la pièce, on était toujours dans les bras l'un de l'autre, debout à se fixer, mais cette fois, c'était gênant. Le temps reprenait son cours et Harry baissait les yeux, se détachait de moi et se tordait les doigts, ce qu'il faisait toujours quand il se retenait de pleurer. Je me rapprochais de lui mais il reculait, comme si j'étais mauvais pour lui.

-J.. Je ne voulais pas dire ça Haz... J'ai juste peur que...

-Que tu préfères fuir avant que ça dégénère. Je te connais Louis, dit-il la voix brisée. Sauf que tout ira bien, je vais y aller et je vais revenir. C'est tout.

Il était énervé et blessé, je le voyais bien alors je m'approchais de nouveau, cette fois l'empêchant de se dérober, et je prenais ses mains dans les miennes. Tout allait bien se passer, s'il me l'a dit, c'est qu'il me dit la vérité. Je répétais en boucle cette phrase dans ma tête pour essayer de me convaincre.

-Ok... Reviens vite alors... Je t'aime.

Il se détendit et venait m'embrasser avec amour, je lui rendais avec la même ferveur. Depuis qu'on est ensemble, une chose qui n'avait pas changé, c'était nos baisers. Au fil des années, certains couples ne s'embrassent que par automatisme si c'est pour dire bonjour, au revoir, mais nous, peu importe la situation, on s'embrassait comme si c'était la première fois. Le matin, même si on puait de la gueule, on se roulait une pelle en riant parce que l'odeur et le goût peut-être vraiment immonde. Alors on se levait en courant, pour aller se brosser les dents et après on s'embrassait de nouveau. Nos baisers étaient charnels, sensuels, amoureux et sincères.

-Moi aussi je t'aime Lou.

Et ce fut notre dernier baiser...

Le soir même, je reçu un coup de fil de la police, Harry avait été arrêté pour possession de drogue, de coups et blessures, de tentative de meurtre. On m'avait convoqué au poste pour que je puisse parler de lui, de comment il était et pour savoir si j'étais au courant de tout ça. Alors je racontais son histoire, de A à Z, en mentionnant même notre discussion du matin. On me remerciait pour ma collaboration et on m'accompagnait jusqu'à la sortie, sans qu'on réponde à ma question. Quand pourrais-je le voir ?

Les mois avancèrent. Bien évidemment, je fais les couvertures des journaux à sensation avec des titres du type « L.Tomlinson, dévasté, il apprend que son petit ami est un meurtrier ». Ouai, j'étais dévasté parce que je ne pouvais pas aller voir Harry... Il n'est pas un meurtrier, c'est faux. Pas mon Hazza... Je zappais les chaînes, buvant du whisky à même la bouteille et je tombais sur cette émission.

-Il n'a pas de chance dans la vie... Il se fait abusé en temps qu'enfant et maintenant, son mec est en taule pour tentative de meurtre, disait l'un.

-Pourtant, Louis est un être exceptionnel. Nous l'avons reçu ici et je crois que nous pouvons dire qu'il a été le meilleur de nos invités. Il est arrivé avec des cupcakes pour tout le monde et...

J'éclatais en sanglot, ces cupcakes, c'était Harry qui les avait faits et bien évidement, personne ne le dit ! C'était lui qui m'avait forcé à les amener là-bas car c'était ma première grosse interview alors que moi j'avais trouvé cette idée ridicule et vraiment lèche cul.

-En tout cas, son histoire à l'air tiré d'un roman dramatique. Ironique pour un écrivain.

Je balançais mon verre sur la télé puis je me levais pour carrément la prendre et me déchaîner dessus. C'était injuste tout ça... Injuste. Pourquoi l'univers nous sépare tout le temps ?

-Pourquoi hein ? Pourquoi on ne peut pas être heureux ?! Pourquoi tu ne veux pas qu'on reste ensemble ?! Pourquoi tu ne nous laisse pas tranquille ?!

Je gueulais à m'en briser la voix et je m'effondrais, littéralement. J'étais à genoux, à me tenir le ventre et pleurer dans les vestiges de la télé.

-On s'aime...

J'avais appelé mes parents après ça parce que j'étais bourré et que seul comme ça, j'avais peur de faire une connerie. J'avais attendu dans les toilettes, assis sur la cuvette pour ne pas être tenté de faire quelque chose, et ils étaient arrivés. Ils n'avaient rien dit, ils n'avaient fait aucun commentaire, ils m'avaient juste relevés.

Une semaine et deux jours étaient passés, mes parents étaient restés là car je ne voulais pas quitter ma maison, notre maison, à Harry et à moi. J'étais fragile et par moment, je me surprenais même à penser que tout ça c'était une blague de mauvais goût et que d'un moment à l'autre, il rentrerait et m'embrasserait comme jamais. Mes parents m'avaient proposé de partir mais je ne voulais pas, jusqu'à ce que je reçoive cet appel. C'était l'avocat d'Harry qui m'annonçait que le procès avait eu lieu, à huit clos et que les charges pour tentatives de meurtre avaient été abandonnées. Cependant, il avait toujours une peine pour les coups et blessures et pour possession de drogues. 8 ans, libérés dans cinq s'il se conduit bien.

-Pourrais-je le voir bientôt ?

-Non... Je suis désolé M. Tomlinson.

-Mais pourquoi ?! On a besoin de se voir !

Il m'avait dit un dernier désolé, avant de me raccrocher au nez. Dès le lendemain, je partais avec mes parents aux Etats-Unis.


Laugh, I nearly diedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant