Chapitre 4

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Finalement je ne suis pas resté en cours, je suis parti dès que Louis et sa copine avaient disparu de mon champ de vision pour rentrer chez moi.
Je n'arrive toujours pas à y croire, comment est-ce possible ? Du jour au lendemain je ne suis pus rien pour lui, sans aucunes explications. J'ai essayé de comprendre, j'ai essayé de suivre les éléments qui auraient pu me pousser à comprendre que cela allait arriver mais rien, le néant,et ça me rend fou.
Je suis dans mon lit, et j'attends, j'attends par miracle que Louis m'appelle, qu'il me dise que cela était une blague, un poisson d'avril avant l'heure, qu'il n'aime que moi et pas elle, qu'il n'y a que moi, mais cela n'arrive que dans les films, dans les romans à l'eau de rose où peu importes les situations,les conséquences, l'amour entre les deux protagonistes vaincra.

J'ai essayé de me faire à l'idée aussi, l'idée que Louis et moi sommes simplement meilleurs amis et qu'il n'y aura jamais rien de plus ente nous car c'est comme ça, c'est la vie, mais je le sens, je le sens, je le perds aussi en tant que meilleur ami et ça me tue, ça me bouffe de l'intérieur, je le déteste et je me déteste de plus en plus à cause de cette situation car j'ai l'impression que nous sommes deux marionnettes incapables de pouvoir arranger ce désastre, nous sommes spectateurs de notre propre destruction.
Je plonge ma tête dans mon coussin pour me calmer et je hurle. Je hurle car il y a son odeur imprégnée dans mes draps, car j'ai peur, car je le déteste de faire ça, de faire comme si je n'étais rien pour lui, que nos 13 ans d'amitié n'avait jamais existé.
Je me relève finalement, prit d'une poussée d'adrénaline et je jette toutes ses affaires dans une boîte,je l'insulte, je pleure, c'est du grand n'importe quoi mais je m'en fou, je veux juste vider mon corps de cette sensation de frustration, de tristesse, de jalousie, de haine qui le rempli.

Après une heure d'acharnement sur toutes ses affaires, après avoir pleuré pendant tout le long, la peur au ventre, il m'appelle. Je vois son nom s'afficher su mon écran de téléphone avec une photo de lui tout sourire en arrière plan, et ça me fait ressentir une espèce de chaleur qui envahie mon ventre, puis mon corps tout entier, car je réalise qu'il est là, il est encore là, il pense à moi. J'hésite un long moment, ayant peur qu'il me dise qu'il ne veuille plus de moi, qu'il faut que j'arrête de lui parler car il l'a elle maintenant.

« Allo..? »

Ma voix est timide, triste, enrouée, apeurée alors que je me suis assis sur mon lit en tailleur, jouant avec le drap pour essayer de me détendre un peu. Il n'y a pas tellement de bruits de l'autre coté du téléphone, juste une petite respiration, sa petite respiration car je pourrais la reconnaître mélangée à pleins d'autres respiration. Je comprends alors qu'il hésite, il hésite à répondre, il cherche ses mots, et ça me fait encore plus stresser, tellement que je commence à m'énerver, la tristesse de mon corps est épuisée.

«Si tu ne m'appelles pour ne rien dire je raccroche. »

Ma voix était plus froide que ce que j'aurais voulu mais tant pis, il comprendra peut être que je suis vraiment mal à cause de tout ça. Je continu de ranger des papiers, des lettres de Louis, des musiques que j'ai écrites sur lui, mais il ne le sait pas bien sûr, en regardant autour de moi. Je me retourne vers mon téléphone quand j'entends un petit bruit qui ressemble fortement à un sanglot, et je fonce sur mon téléphone en manquant de tomber parterre.

« Louis ? Louis qu'est ce qu'il se passe ? »

Et je ne lui en veux plus, car je ne peux pas lui en vouloir en sachant qu'il pleure à l'autre bout du téléphone, qu'il est surement dans son lit, roulé en boule sous sa couette en serrant sa peluche que je lui ai offerte à son anniversaire quand nous avions 5 ans. Rien d'extraordinaire, juste un chien en peluche qui ne sent plus trop la rose d'ailleurs, mais Louis refuse de le laver car il dit que c'est comme si on supprimait toutes les années passées.

Il fini par me donner un signe de vie en reniflant doucement, laissant ensuite un bruit, surement le frottement du drap contre le téléphone.

« Je suis désolé.. Harry je suis tellement désolé.. »

Je fronce mes sourcils en m'asseyant sur le lit comme il faut, le stress remontant à l'intérieur de mon corps fatigué. Louis se plaint, il s'insulte presque, ce qui me fait revenir à mes pensées.

« Louis.. Louis qu'est ce qu'il y a ? »

Il se met à pleurer, vraiment, et ça me fend le coeur car je déteste le savoir triste, le savoir mal alors que je ne peux rien faire car je suis trop loin, du moins je ne suis pas sûre de savoir où il est. J'entends encore du bruit, des grésillements, et ça m'énerve car
je ne l'entends pas bien et ça me fait peur.

« Tu es où ? Je vais venir te chercher et-

-Je suis devant chez toi.. »

J'hoche la tête et je raccroche avant de descendre rapidement pour ouvrir la porte. Je vois Louis, Louis qui pleure, qui renifle, ses yeux rouges alors qu'il joue avec ses doigts en mordillant sa lèvre.

« Hey.. Lou.. »

Il relève la tête vers moi et je n'ai pas le temps de répondre, de redire quelque chose, qu'il me saute dessus pour me serrer contre lui. Il pleure encore plus, il parle mais je ne comprends rien car il pleure trop, il suffoque alors je me recule, fermant la porte derrière nous pour que la chaleur de l'intérieur reste autour de nous tel un cocon. Et je n'ai même pas le temps de le rassurer, de lui demander encore une fois ce qu'il se passe, qu'il fonce dans mes bras à nouveau, qu'il s'excuse et qu'il serre mon tee shirt entre ses doigts pour me faire comprendre qu'il ne veut pas que je me recule, qu'il veut que je reste ici, que je ne le lâche pas, alors je reste comme ça, je le serre encore plus contre moi en fermant mes yeux, embrassant son crâne en caressant ses cheveux bruns.

« Je suis tellement désolé de t'avoir ignoré hier soir, je suis tellement désolé pour ce matin.. Mon dieu Harry s'il te plait ne me laisse pas tomber je suis le pire des connards.. »

Je secoue ma tête, il pleure encore plus, je ne comprends pas, je ne comprends rien, il s'insulte alors que ce matin il avait l'air d'aller très bien, il avait l'air de s'en foutre. Je me recule un peu, il fronce ses sourcils en me sentant faire puis il secoue sa tête à son tour.

« Non.. Non Harry.. »

Je le regarde dans les yeux, j'attrape sa main timidement alors que je caresse sa peau pour le calmer, pour qu'il se décontracte.

« Louis.. Louis ça va, je suis là. »

Il hoche la tête en essayant de reprendre une respiration normale, il caresse ma main,il me regarde dans les yeux avant de venir se nicher dans mes bras pour soupirer et caresser mes cheveux tombant dans ma nuque. On reste comme ça un long moment, surement une bonne demi heure, se câlinant en gardant nos yeux fermés. Je me sens bien ici, dans ses bras, son odeur, son corps, m'enveloppe, il est là, il est avec moi, et j'en ai les larmes aux yeux car j'ai eu la peur de ma vie, j'ai eu la pire soirée et journée de ma vie. Je l'aime, je suis fou de lui, je suis complètement dépendant de ce garçon juste ici, je vis pour lui, je suis tellement amoureux, je ne tiens qu'à lui, je ne supporte pas l'idée qu'il parte.

Il se recule finalement, me regardant d'une manière triste et coupable. Le stress remonte, il attrape ma main à nouveau et nous installe sur le canapé en cuir marron de mon salon. Il se met face à moi et soupire en entrelaçant leurs doigts, je sens ses mains moites contre les miennes qui le deviennent rapidement aussi. Il soupire longuement, ses yeux fermés, puis les ouvre à nouveau, et je comprends qu'il va prendre la parole, et que ça ne risque pas d'être joyeux.

« On doit parler.. »

My Youth Is Yours - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant