Chapitre 1 - Le début de la fin

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 - On se dépêche ! nous crie mon père. Vous ne voulez tout de même pas raccourcir nos vacances ? Elena, peux-tu m'aider à mettre le reste des bagages dans le coffre ? ajoute-t-il à l'adresse de ma mère. Peux-tu installer ton frère sur le siège auto Lilas ? termine-t-il.

J'acquiesce et rejoins Théo assis bien sagement sur le porche de la maison. Je l'invite à me suivre en lui tendant ma main qu'il s'empresse de prendre avec un grand sourire.

- Lala, on va où ? me questionne mon frère de sa petite voix enfantine. Pollux, il est dans ton gros sac, hein ?

Mes parents s'installent dans la voiture lorsque j'ai bouclé la ceinture de mon petit frère et ne me laissent même pas le temps de lui répondre :

- C'est une surprise, mais vous allez adorer ! nous informent-ils avec un regard complice.

Eh oui, mes parents m'ont également laissée dans l'ignorance ! À la limite, pour mon frère de quatre ans, ce n'est pas trop grave, mais pour moi ? Toujours positiver, telle est ma devise, donc non, je ne vais pas me plaindre malgré cette surprise ! J'ai tout de même reçu quelques informations sur ces vacances, c'est mieux que rien. On m'a dit d'emporter un maillot, ce qui signifie que nous nous rendons à la mer ou dans un endroit avec piscine. Cela changera du quotidien, bien que ma vie me convienne parfaitement pour l'instant. J'ai l'impression de vivre dans un conte de fées, enfin plus ou moins.

La petite main de mon frère posée sur mon bras dissipe de suite mes pensées et je l'écoute avec attention.

- Lala, Pollux, il est bien dans ton gros sac ? Tu me le donnes s'il te plaît, il est fatigué et il veut faire dodo avec moi.

Je souris à l'entente du surnom que m'a donné Théo et fouille dans mon « gros sac » comme il l'appelle pour lui donner son doudou.

-Mechi !

- Théo, le reprend mon père, on dit « merci » et pas « mechi ».

- Merrrci...

Les expressions des enfants me font toujours rire, ils sont tellement mignons .

**

Je ne sais toujours pas où nous nous rendons mais la nuit est tombée il y a environ deux heures je pense, et le trajet ne m'apprend rien sur notre destination finale pour l'instant. J'ai bien tenté de demander à mes parents où se dérouleront nos vacances cette année mais ils ne me répètent que des réponses vagues.

Je profite de la route pour envoyer quelques messages à ma meilleure amie Erin, celle qui me supporte presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. J'oublie parfois que la vie des autres ne se résume pas qu'à faire de la musique tout le temps, des heures par jour.

« Salut Erin ! Départ pour les vacances aujourd'hui avec une destination encore et toujours inconnue... Tu n'as pas une idée d'où je vais finir ? Et si c'est un trou paumé ? »

Quelques secondes après, son texto s'affiche déjà sur mon écran.

« Ha ha ma vieille, tu vas sûrement te retrouver au fin fond de la campagne, totalement perdue et coupée du monde ! Au moins, tu ne regarderas plus les centaines de commentaires que les gens font à propos de toi chaque jour, et puis, tu auras bien le temps de te reposer, tu en as besoin ! »

Elle serait contente que je me retrouve perdue... ça fait toujours plaisir !

« Merci beaucoup ! Bon, je ne reste pas super longtemps vu l'heure mais je te disais juste au revoir, deux semaines sans moi, ça va te faire du bien ! »

« C'est ça Lilas, comme si je ne t'aimais pas ! Mais bon, je te laisse, tout le monde ne prend pas de congés en plein milieu de l'année... Tu aurais dû me prendre avec ! Bisous  et bonnes vacances ! »

« Merciiii ! A dans deux semaines (surtout si je me retrouve dans un trou paumé...) Bonne nuit. »

Malgré le fait de m'avoir pour meilleure amie, Erin est une des rares personnes qui n'a pas changé de comportement lorsqu'elle se trouve à mes côtés. Elle m'aide vraiment à garder les pieds sur terre, je suis heureuse de l'avoir.

Les trois premières notes de la chanson qui passe à la radio me font sourire.

- C'est ta chanson ! me lance mon père, déchaîne-toi !

Et oui, cette musique a complètement changé ma vie il y a un peu moins d'un an. Il s'agit de la chanson de Tom Odell : « Another love ». Je l'ai chantée après une dure épreuve de ma vie, et c'est grâce à elle que je suis ici aujourd'hui, car je faisais apparemment passer énormément d'émotions.

Je chante donc comme une folle dans la voiture, imitée par tout le monde, y compris mon frère qui n'y comprend rien et qui invente de nouvelles paroles à chaque fois qu'il l'entend. Cependant, je stoppe ma chanson lorsque je vois deux immenses phares se diriger vers nous très rapidement. Je suis la seule dans cette voiture à apercevoir le danger qui nous menace car les autres n'ont pas arrêté de chanter. Je tente de hurler. Plus rien. 

Tout allait si bien...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant