14 juillet 2015
Ce sont les vacances. Plus aucune nouvelle de Lorenz, il a dû m'oublier rapidement, en même temps, comment aurais-je pu croire qu'il voulait réellement que je chante et joue du violon avec lui ? La seule chose embêtante, je pense, c'est de l'avoir dit à Erin et à Benjamin car tout le monde est au courant de « cette nouvelle » qui n'en est pas une. Ce n'est pas terrible, j'ai de toute façon une vie bien comme elle est, et puis, je suis en vacances ! Je peux donc jouer du violon pratiquement tout le temps, même si c'est moi qui m'occupe de mon frère lorsque mes parents travaillent, c'est-à-dire presque tous les jours, mais je l'adore. Il est calme et vient tout le temps me rejoindre dans ma chambre lorsqu'il entend mon violon. Il est encore assez petit, mais paraît déjà « mature » pour son âge. Eh oui, lorsque je commence à jouer quelques notes, il prend des jouets et son doudou avec lui, et je vois à chaque fois la poignée de la porte tourner et lui arriver les bras remplis. Ensuite, il laisse tomber tous ses jouets sur mon lit, s'installe dessus et ne bouge plus. C'est un amour !
Aujourd'hui, je travaille un morceau de Bach, un concerto pour deux violons pour être plus précise, que je jouerai normalement avec Erin un jour. Cependant, Théo n'est pas encore arrivé dans ma chambre, je ne pense d'ailleurs pas qu'il viendra étant donné que je l'ai laissé devant la télé. Non, je ne suis pas une sœur indigne, mais son émission favorite passe à cette heure-ci.
J'entends des bruits louches venir du rez-de-chaussée, comme Théo se trouve là-bas, j'ai peur qu'il ait fait une bêtise et descends donc en trombe avant de foncer sur un homme vêtu de noir en entrant dans le salon. Je me fige quelques instants avant de reprendre mes esprits. Où se trouve mon frère ?!
- Théo ?!
- Lala, tu as vu, mon dessin-animé, il est génial !
Mon frère est là, et n'a rien, quel soulagement !
- Chère violoniste, pourquoi m'avoir crié dans l'oreille ? me demande un brun aux yeux bleus en se retournant.
- Lorenz... comment es-tu entré !
- Théo, comme tu l'as appelé, est venu m'ouvrir la porte lorsque j'ai sonné chez toi, m'explique-t-il.
Je me dirige vers mon frère, furieuse. Il ouvre la porte aux inconnus maintenant ?! C'est nouveau ? Et si c'était un voleur qui avait sonné, il serait à l'intérieur de ma maison maintenant ?
- Théo ! On arrête tout de suite la télévision ! lui dis-je en l'éteignant , te rends-tu compte de ce que tu as fait ?! Je t'ai déjà dit que si quelqu'un sonnait à la porte ou au téléphone, il fallait m'appeler, moi ! Et si un méchant était entré à la maison ? Et s'il t'avait enlevé ?
Je vois les yeux de mon frère rougir avant qu'il ne commence à pleurer.
- Théo... ne pleure pas mon bébé, je tente de le consoler, mais il faut faire attention... et si un bonhomme t'avait enlevé mon cœur, qu'aurais-je fait ? Viens là, je lui intime en le prenant dans mes bras en le berçant même si ce n'est plus un bébé.
- Pardon Lala... sanglote-t-il, j'ai vu le bonhomme de ton concert par la fenêtre, celui qui t'aime bien, tu t'en souviens ?
Je me retourne vers Lorenz qui nous observe.
- Tu sais quoi mon petit chou, viens, on va aller dans ta chambre pour que tu joues un peu, d'accord ? je lui demande avec gentillesse.
- D'accord Lala... mais ne me gronde plus... je n'ai pas fait exprès...
- Je sais Théo, allez, hop, je vais te conduire dans ta chambre mon chou. Je reviens dans deux minutes Lorenz.
- Oui oui... je t'attends de toute façon.
Je conduis mon petit frère dans sa chambre et lui donne des jouets pour qu'il s'occupe.
- Reste ici Théo, ça va ?
- Oui Lala... pardon, s'excuse-t-il en séchant une dernière larme qui roule sur sa joue.
- Ce n'est pas grave, viens, tu veux un câlin ?
- Ouiiii ! me dit-il en me serrant très fort dans ses petits bras.
- Sois sage, je reviens bientôt, je l'informe en quittant la pièce mais il est déjà en train de jouer avec ses jouets et ne s'intéresse plus à moi. Il m'a fait une peur bleue...
- Salut Lorenz...
- Bonjour Lilas, ça va ? Tu n'y es pas allée de main morte avec Théo...
- Comment ça ?! Il te fait entrer à la maison, alors qu'il ne te connaît pas. J'ai seulement aperçu un homme habillé entièrement de noir avec une capuche, donc ma réaction était normale. Je dois me comporter en adulte responsable... si je le laisse faire, que fera-t-il la prochaine fois ? Il ira se promener dans la rue tout seul ? C'est normal que je m'inquiète !
- Calme-toi Lilas me dit-il en me tenant par les épaules, tout va bien. Ça arrive à tout le monde, les enfants sont imprévisibles, ce n'est pas de ta faute.
- Oui mais...
- Non Lilas, on apprend de ses erreurs, tu n'as pas encore tout appris de la vie, c'est normal à ton âge.
- J'aurai bientôt dix-sept ans... il est grand temps que je sois mature, et avoir laissé Théo là ne l'était pas.
- Ton frère, j'imagine, a voulu bien faire car il m'a reconnu derrière la fenêtre, ne t'inquiète pas.
Lorenz est calme aujourd'hui... je vais arrêter de l'embêter avec cet incident.
- Tu as raison. Veux-tu du thé, du café ou autre chose ? je lui propose.
- Un thé fera l'affaire, c'est gentil.
Lorsque l'eau est chaude, je la verse dans deux tasses et vais m'asseoir dans le salon avec Lorenz.
- Une nouvelle fois, j'imagine que tu n'es pas venu ici pour rien, qu'y a-t-il ? je le questionne.
- Tout d'abord, parlons de Bach.
- Pourquoi parlerions-nous de bacs ? je le questionne, ne voyant pas où il veut en venir.
- Et bien, quand je suis arrivé, tu jouais un magnifique concerto.
Une ampoule vient de s'allumer dans ma tête.
- C'est gentil, donc comme tu le sais, je suis violoniste.
- Et maintenant, tu peux dire que je t'ai entendue et que je veux bien de ton talent et peut-être même de tes talents le samedi 8 août, pour le lancement de la nouvelle saison de « Sing ! ».
- Tu n'as donc pas oublié...
- Bien sûr que non, m'affirme-t-il, si c'était pour oublier, je ne t'aurais pas promis de te recontacter pour plus d'informations, ça t'intéresse toujours ?
VOUS LISEZ
Tout allait si bien...
Novela JuvenilJ'avais tout. Une famille, peut-être pas parfaite ni modèle, mais c'était la mienne, mon petit frère, des amis, une scolarité assez bonne et la musique. Elle était ma raison de vivre, ma façon de m'exprimer sans crainte, naturellement. Une vie peut...