Chapitre 5

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Je fus pétrifié, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte, j'observais ce spectacle qui  rassemblait des dizaines de cadavres.
Des corps de loups couverts de sang étaient éparpillés sur le sol, de véritables loups massacrés et ensanglantés. Je descendais de mon ami, m'approchant du bord de la colline je gardais en moi les nausées qui essayaient de se créer un chemin, l'odeur métallique rendait l'air irrespirable, certains loups agonisaient encore dans une terrible douleur.

Je descendais doucement pour rejoindre se cimetière, m'approchant d'un loup haletant je posais doucement ma main sur son museau brûlant, ses yeux étaient chargés de larmes et des marques de crocs parsemaient son cous tachant son beau pelage gris. Je sortais un couteau coincé dans ma veste, je caressais doucement sa tête essayant de le rassurer dans son dernier souffle, j'essayais de lui murmurer des mots doux tout en amenant la lame près de son cous, ses yeux se plongeaient dans les miennes, un théâtre de haine et de tristesse se mélangeait à de la douleur. La détresse dans son regard me paraissait irréel alors que ses yeux luttaient pour ne pas sombrer dans une terreur sombre.

-Doucement. Dis-je en laissant couler des larmes sur mes joues pâles.

Caressant sa fourrure, j'extirpais sa douleur grâce à mes pouvoirs, il n'avait pas besoin de plus de souffrance, il devait partir en paix, cette paix que l'on lui avait ôtée. Je réprimais mes tremblements face à sa douleur revivant la massacre auquel il avait été la victime, c'était les loups solitaires... ils avaient massacrer une meute de loup innocente ne laissant personne, ni même les enfants dont j'apercevais le cadre . Je plantais délicatement la lame dans sa gorge, aspirant sa douleur en réfrénant la mienne, ses yeux se fermaient dans un dernier souffle, il semblait soulagé.

Une main vint se poser sur mon épaule, je sentais l'angoisse de Kriss en moi, mon pouvoir continuait d'aspirer les sentiments et émotions des personnes que je touchais à ce moment présent, il était véritablement inquiet pour moi. Je me relevais difficilement, une partie de la meute surplombaient la colline, mon père était descendu avec David observer le masacre de plus près. La haine se lisait dans les yeux de toutes les personnes présentent.
J'avançais avec eux, des dizaines de corps étaient rassemblés ici, dans un petit coin, j'entendais des pleurs. Je m'approchais d'un arbre au troncs creux pour y découvrir un louveteau épargné par le massacre, le corps de sa mère l'avait caché des assaillants lui donnant la vie sauve. Je l'attrapais en main, l'attirant vers mon corps pour y prendre sa peur, il était à peine plus grand que ma main et se débattait avec ardeur si bien que plusieurs fois il avait presque réussi à s'évader de mes bras.

***

Une partie de mon corps et mes vêtements étaient recouvert par le sang du loup que j'avais tué, je tremblais encore face à cette image mais je savais que j'avais fait le bon choix, je ne pouvais me résoudre à le laisser agoniser lentement. Mon père avait prit en charge le louveteau, m'invitant à me débarbouiller pendant que nos soigneurs allaient en prendre grand soin.
Arrivé à la maison, je me dirigeais immédiatement dans ma salle de bain, l'eau chaude était agréable mais il me fallut frotter un moment avant de me débarrasser de tout ce sang qui colorait l'eau comme la parois en verre tachée de buée. Mon estomac était toujours noué d'horreur, ce masacre était une abomination nous donnant un aperçu sur nos ennemis qui étaient des fous enclin à la haine, ils n'avaient eu nul peine à déposséder de chaleur ces êtres poilus. Plongée dans mes pensées, je m'attaquais à ma chevelure, j'avais du mal à la démêler et les pointes qui avaient baignées dans le sang étaient teinté d'un rouge pâle. Je me résignais à attraper à un ciseaux et couper mes cheveux, il était impossible de garder trace de ce masacre, je ne voulais pas me rappeler de ce jours, si bien que je me retrouvais avec les cheveux un peu au-dessus du nombril, je soufflais en observant mon reflet dans le miroir. Des cernes violettes habitaient le dessus de mes yeux, mes lèvres étaient à peine rosées, mes joues un peu rougies encore par l'eau chaude étaient d'une pâleur extrême, je n'étais pas belle à voir.
Ma vie entière partait à la volé et je n'étais que spectatrice de celle-ci, il m'était impossible d'intervenir en tant que louve, et en tant que humaine des armes à feux ne ferait que sourciller l'adversaire.

LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant