L'enlèvement

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• Chapitre 5 •

Le lendemain matin, Elliot se leva, encore endormi, et vit deux lettres qui traînaient sur le sol.

 - Le courrier du jour...  se dit-il à voix haute.

Il ramassa les lettres avant de trébucher. La prévention, c'est bien! Une était insérée dans une vieille enveloppe blanche et la deuxième était emplie de décorations tels qu'une feuille de chêne et deux petits fruits. Il ouvrit la première et la lit.

Il s'agissait d'une lettre du professeur Léon qui disait que Melody était guérie et qu'Elliot pouvait venir la récupérer à l'écurie quand il le voulait. La suivante était celle d'Amy, facile à reconnaître grâce aux jolies décorations, qui lui demandait d'aller la voir à sa chambre.

- Bien, alors allons-y. 

Il sortit de sa chambre et passa devant les chambres d'Hugo, Frédéric et Mathieu. Les quatre garçons, Amy ainsi que Valérie, une cavalière avec qui Elliot s'entendait bien aussi même s'ils ne se parlaient pas souvent, habitaient dans l'école car chacun d'eux n'avaient pas de parents ou les avaient perdu dans un accident. Le directeur, le professeur Léon et la cantinière les accueillirent à bras ouverts et ces six enfants grandirent dans l'école de cavalerie. Comparés à Christopher, lui habitait dans la maison de ses parents et c'était la même situation pour tous les autres cavaliers de cette école.

Arrivé au premier étage, où se trouvait les chambres des filles, du directeur et du professeur, Elliot frappa à la porte d'Amy. Aucune réponse. Dans l'ouverture de la porte, Elliot vit qu'une lettre était coincée. Il la prit avec quelques difficultés, l'ouvrit et la lit :

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Elliot,

Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis pas là. J'imagine que tu as reçu celle du professeur Léon. Si c'est le cas, viens me rejoindre à l'écurie car ce que je veux te demander concerne Melody.

Amy

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{ Cela concerne Melody? } pensa-t-il, intrigué.

Puisque ce n'était pas une énigme comme elle aimait si bien lui en donner, il sortit à l'extérieur de l'école. Elliot passa devant la grand-place et le bazar, un grand marché intérieur où petites boutiques et restaurants faisant vivre le village étaient installés, puis devant les nombreuses habitations de briques et de pierres du village pour enfin arriver devant les prés fleuris, à l'écurie.

...

- Elliot, tu as lu ma lettre? lui demanda Amy lorsqu'il arriva près d'elle.

- Oui, mais que veux-tu me demander en rapport avec Melody? répondit-il, encore plus impatient de découvrir de quoi il était question.

- Eh bien, fit-elle en caressant la jument qui était près d'elle, je voulais simplement te demander si tu voulais que l'on aille se promener avec nos chevaux ailés, tous les deux, dans les prés. Avec un soleil si magnifique, il n'y a pas de quoi refuser!

- Bon, alors qu'est-ce qu'on attends?

- Je vais prendre ça pour un "oui" , dit Amy en partant chercher son cheval.

Alors que son amie d'enfance entra dans l'écurie, le professeur Léon en sortit et s'approcha d'Elliot tandis que celui-ci s'apprêtait à monter en selle sur le dos de Melody.

- Fais bien attention, Elliot. Elle est guérie, mais on ne sait jamais..

- Ne vous inquiétez pas, professeur Léon.

Au même moment, Amy sortit de l'écurie sur son cheval blanc aux ailes de couleur glacé et ils partirent se balader.

...

Pendant leur promenade, Elliot et Amy s'arrêtèrent pour laisser se reposer leurs chevaux. Les fleurs des prés resplendissaient avec les grandes et petites herbes vertes. L'odeur qu'ils humaient, provenant des majestueux arbres aux feuilles de toutes les couleurs et de leurs petits fruits délicieux, était tout simplement merveilleuse. Tout était détendu et pendant que les chevaux s'abreuvaient, les adolescents riaient gaiement près du même petit lac aux grandes quenouilles et aux jolis nénuphars.

Suite à cette pause, les deux amis d'enfance repartirent sur leurs montures. Ils prolongèrent leur balade dans les prés, au-delà de la limite que leur avait imposé le directeur lorsqu'ils étaient de jeunes enfants et une heure plus tard, ils prirent une seconde pause, cette fois-ci plus longue que la première.

Après plusieurs minutes, ils se retrouvèrent étendus dans l'herbe fraîchement accompagnée de la rosée du matin, à discuter de tout et de rien, adossés contre un arbre aux feuilles arc-en-ciel solitaire. Ce géant arbre avait des racines miraculeusement grandes et Elliot et Amy s'étaient installés entre deux de celles-ci, l'un à côté de l'autre.

- Elliot, tu sais, la voix qui m'appelle, la dernière fois elle me parlait d'autres mondes. Crois-tu qu'elle dit vrai?

- Le seul moyen possible pour le découvrir, c'est d'essayer de s'y rendre, Amy, lui répondit Elliot.

- Oui, tu as raison.. Oh, les nuages prennent place dans le ciel. Allez, retournons au village avant que nous soyons trempés, dit Amy en se levant.

Effectivement, les nuages avaient prit la place du magnifique soleil qui les avait accompagné durant toute leur balade. Tout à coup, une sorte d'ombre commença à s'en prendre aux pieds d'Amy et à l'envelopper. Elliot la regarda bizarrement et voyant qu'elle n'avait pas remarquer, il décida de lui en faire prendre conscience:

- Euh, Amy, tu devrais peut-être regarder tes pieds...

- Ah! Qu'est-ce que c'est que cette chose?! cria-t-elle, affolée.

- Calme-toi Amy...

- Mais je n'arrive pas à me dégager, aide-moi Elliot! 

La chose noire parsemée de violet sombre continua à s'emparer d'Amy et se mit à la faire s'enfoncer dans le sol. Vite, Elliot devait à tout prix l'aider. Il se leva et attrapa son bras en tirant de toutes ses forces pour la faire sortir de l'ombre, en vain.

 - Ahhh!!! Elliot!! 

Encore et encore.. Et toujours rien. L'ombre engloutissait maintenant la tête d'Amy mais il restait une chance à Elliot pour la faire sortir avec sa main qui tenait toujours la sienne. Il tira à en disloquer le bras de sa meilleure amie qui ne cessait de crier au secours, sans résultats concluent.

- Elli..., débuta-t-elle en se faisant complètement aspirer par la chose noire et violette.

- Amy!!!

Le courageux jeune homme sauta dans l'ombre mais d'un seul coup, il fut projeté à l'autre bout, sans connaissance, au pied de l'arbre solitaire.

Melody, affolée par les événements et voyant que son cavalier ne se réveillait pas, prit son élan en galopant et partit en coup de vent chercher de l'aide suivi du cheval blanc d'Amy.

La Destinée des MondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant