Chapitre 22 : Kolbarba

33 0 2
                                    


8 septembre 2115, 14:00

Palais des Nuages

Cela faisait maintenant deux heures et demie que la porte de l'armurerie avait été refermée. Les machines avaient continué à tenter de l'enfoncer pendant une demi-heure, puis avaient arrêtés. Les deux militaires avaient donc fortifié le fond de la pièce et pouvaient tirer en feu croisé sur les ennemis qui entreraient éventuellement par la porte. Ils avaient eu le temps d'évaluer chacune des armes stockées et s'étaient constitués des arsenaux personnels. A quatorze heures précises, une explosion frappa la porte et la fit trembler. Les assaillants tentaient d'ouvrir une brèche à la grenade ou au lance-roquettes. Au bout de trois autres explosions, la porte commença à craquer, et les deux officiers mirent en joue l'ouverture qui allait se faire sous peu. Encore une violente explosion, et la porte s'effondra sur place. Simultanément, les soldats tiraient tandis que les machines entraient. Soudain, de multiples petites explosions percèrent les rangs des attaquants, le sol ayant été au préalable miné. A couvert, Zalos et Federico arrivaient à échapper à la fusillade tout en causant de nombreuses destructions. Ils lancèrent ensuite quelques grenades puis continuèrent de tirer. Les machines de combat firent précipitamment demi-tour et évacuèrent la salle, toujours pris à parti. Un quart d'heure de calme passa, durant lequel le sol fut rapidement reminé, la porte remise debout pour gêner la progression, les armes rechargées et les épaves érigées en rempart pour bloquer l'ennemi. La voix s'éleva alors encore dans le palais :

« Sortez ! »

Zalos regarda Federico, qui lui fit un signe de tête approbateur. Il s'approcha de la porte et lança :

« Dans ce cas, venez nous chercher ! »

Il se replaça à sa position, et ils attendirent. Une explosion fit voler la porte et dans la même seconde, plusieurs individus entrèrent et non plus des machines. Ils étaient vêtus d'une armure dorée légère, avaient une lame dans la main droite et étaient dotés d'un casque qui recouvrait leur visage. Sur leur poitrail figurait une sorte de blason qui faisait penser à des petites cornes pointées vers le haut. Ils entrèrent donc avec une grande rapidité, tout n'en étant que deux. Les humains ouvrirent le feu sur le même qui malgré sa résistance étonnante, s'effondra finalement dans sa course à deux mètres d'eux. Celui qui restait affronta au corps à corps les officiers. Ceux-ci se défendaient, d'abord avec leurs armes de tirs, puis au couteau. Bien sûr, ils ne pouvaient pas suffisamment rivaliser avec l'arme tranchante de leur adversaire, mais ils purent infliger une blessure qui ne semblait pourtant pas l'affecter. Après quelques minutes de combat acharné, Federico fut plaquée au sol. Zalos s'empara de son pistolet et tira avec précipitation dans le bras du combattant. Ce dernier ne laissa pas plus de temps et lança son couteau : le Martien lâcha son pistolet à une fraction de seconde près, sauvant sa main. Profitant de cette attention déviée, Federico coucha d'un coup de poing celui qui la bloquait encore et tenta de lui planter son couteau dans le flanc. Plus vif, l'ennemi la rejeta à terre et se releva, faisant face à Zalos. La Terrienne, moins sonnée que prévue, se mit également debout. Ils se mirent côte à côte, face au guerrier. On pouvait l'entendre nettement souffler sous son casque, alors que les deux humains laissaient voir leurs grimaces. Après une impasse assez courte, un nouveau personnage entra. Il avait une tunique aussi dorée que les armures, avec le même blason. Le guerrier s'écarta immédiatement et s'inclina devant lui, oubliant sa posture de combat. C'est là que les deux officiers crurent comprendre la situation. Celui qui venait d'entrer était fin et grand d'au moins deux mètres, à la peau rouge. La peau de son visage semblait parsemée de lignes tracées d'un bleu ciel, comme un dessin. Zalos se pencha vers sa comparse et lui chuchota : « Un Kolbarba ». C'était très certainement lui qui parlait depuis l'arrivée des machines. Il s'avança jusqu'à trois pas du binôme et les toisa :

2115Où les histoires vivent. Découvrez maintenant