Chapitre 2

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La cérémonie se finissait et tout le monde sortait en se bousculant pour adresser leur félicitations aux mariés. Ma mère parla à plusieurs personnes et nous nous dirigeames vers la voiture pour rejoindre l'hôtel où se donnait la réception. Il y avait déjà quelques personnes avec qui mes parents engagèrent la conversation.

-Charlie ?

Une voix que je connaissais un peu me fit tourner la tête. Ma grand mère se tenait devant moi. Elle avait 70 ans, aigrie, râleuse et croyante jusqu'au bout des doigts. Sa petite chaîne où pendait une croix ornait son cou maigre. Son regard était froid et ses yeux étaient gris comme ses cheveux attachés en un chignon sévère. Elle avait mis une robe à fleurs qui devait dater vu son état mais qui parvenait quand même à faire habillé. Elle me regarda, sévère.

-Qu'est ce que c'est que cette tenue ?

-Bonjour grand mère. Je vais bien merci. C'est un costume.

Elle me fusilla du regard.

-Pourquoi portes tu un habit de garçon ?

Ma mère nous interrompit.

-Bonjour maman.

-Isabelle. Je vois que ta fille ne va pas en s'arrangeant.

-Elle va pourtant très bien merci de t'en inquiéter. Nous devons aller retrouver François et Théo, excuse nous.

-Ton imbécile de mari est là aussi?

Elle avait toujours détesté mon père. A l'époque où il l'avait rencontrée, il n'avait pas eu peur de dire qu'il était athé ce qui avait horrifié ma grand mère. De plus, les études qu'il faisait ne la satisfaisait pas. Ma mère ne lui répondit pas et s'éloigna. Un sentiment de malaise commençait à naître en moi. Je sentais les regards pesants me suivre.

-Ça va chérie ? Tu vas tenir le coup?

-T'en fais pas maman. Ça va.

Elle m'embrassa le front comme quand j'étais petite.

-Bien.

Elle souriait et je voyais les gens commencer à arriver.

-Isabelle?

-Oh. Caroline. Tu vas bien?

Je vis une femme approcher de ma mère et la serrer dans ses bras. Pourtant, maman n'avait pas l'air heureuse de la voir.

-Où sont tes enfant soeurette ? Je n'ai pas souvent eu la chance de les voir!

Elle passa son regard sur moi sans s'arrêter et continua à chercher. Ma mère m'attrapa par la main pour m'approcher.

-Charlie est là et Thé...

-Charlie?! Non. C'est quoi cette tenue. Ça ne peut pas être Charlie? Si?! Mon Dieu... Mais qu'a-t-on fait à cette enfant? Antoine viens voir!!

-Ma fille n'est pas une bête de foire Caroline.

Mais le dénommé Antoine s'approchait déjà.

-Bonjour mademoiselle, il me donna son verre. Qu'est ce qu'il y a chérie ?

-Reprends ton verre idiot c'est la fille de ma demi soeur. Tu te souviens ? Quand on l'a vue la dernière fois elle portait une robe je crois, elle s'habillait normalement.

Ma mère ne savait pas quoi faire. Trois couples me regardaient étrangement et ma grand mère s'approchait.

-Ex... Excusez moi...

Je partis en vitesse, la vue troublée par les larmes qui commençaient à affluer. J'avais mal au ventre et à la tête. J'avais désespérément envie de partir. Les têtes se tournaient sur mon passage et je bousculais des gens dans ma panique ce qui m'attirait les foudres des invités. J'ouvris une porte, la ferma et me laissa tomber sur le sol. Ça devait être une chambre car il y avait un lit, contre lequel je finis par m'appuyer. Je restais là pendant une durée indéterminée, essayant de me calmer. Soudain, la porte s'ouvrit.

-Oh excusez m... Oh... Ça va..?

Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant