Dans ses yeux

Chapitre 4

Je suis rentrée à la maison vers 21h. Je me suis douchée et me suis glissée dans un pull large qui m'arrivait presque aux genoux pour ensuite me réfugier dans mon lit avec mon ordinateur, du Fauve en fond. Je commençai par regarder quelques vidéos puis j'ouvris Facebook. Je trouvai sans peine le profil d'Eden. Les publications n'étaient pas masquées, je pouvais la voir sur des photos avec des rapaces à un stage de fauconnerie, avec sa mère, sur le dos de son frère ou encore à la plage. Son corps était magnifique, elle avait le teint hâlé et elle devait être suivie du regard par plusieurs garçons. Après avoir observé chaque détail de son profil comme il se doit en tant que bonne psychopathe, je décidai de regarder une énième fois Lilo et Stitch. C'est fou comme j'aimais les Disney, c'était toute mon enfance ces trucs là. Après le film, j'attrapai mon carnet à dessin et laissai mon crayon me guider. Une heure plus tard, j'avais obtenu son visage sur ma feuille de papier. Elle souriait de toutes ses dents et ses cheveux volaient au vent. Je n'avais pas eu le courage de l'ajouter sur Facebook tantôt et ne comptais pas changer d'avis. Mes yeux se fermaient doucement quand la sonnerie de mon téléphone retentit, me faisant sursauter. Je répondis immédiatement.

-Charliiiiie ?
-Oui Cloé ?

Je souriais déjà. Cloé avait toujours eu le pouvoir de me faire sourire instantanément même si je pleurais. Nous nous connaissions depuis la primaire et on ne s'était jamais séparées. Je pense qu'on pouvait la qualifier de meilleure amie même si je n'aimais pas vraiment ce terme.

-On sort avec la bande ce soir! Ça te dit?
-Mh... Je sais pas Clo... Puis je dois demander à mes parents et...
-Tu sais bien que tes parents vont accepter. C'est pas comme si tu sortais toutes les semaines.

Elle n'avait pas tort. Ils allaient accepter, je sortais à peine une fois par mois.

-Je sais pas...
-Bon ma chérie. Je sais que t'aimes pas sortir mais d'habitude quand tu ne veux pas tu me dis un non catégorique et tu passes pas deux heures à hésiter. Quelque chose te préoccupe pas vrai?
-Non du tout !
-C'est les cours?
-Non je te dis que ça va!
-Ta famille?
-Mais je te dis que ça va!
-Une fille?
-...
-OH C'EST UNE FILLE TU TE RETROUVES EN COUPLE ENFIN APRÈS SAM JE SUIS TELLEMENT HEUREUSE SI TU SAVAIS!
-Non mais t'emballe pas y a rien de fait... Je sais même pas si elle aime les filles Cloé...
-Bon je suis chez toi dans 20 minutes prépare toi j'arrive.
-Mais...
-PAS DE MAIS.

Et elle raccrocha. Vaincue, je me levai et me préparai pour sortir quand mon père entra dans ma chambre.

-Char... Oh tu sors ?

-Oui j'allais demander la permission...

-Pas de soucis, appelle moi pour rentrer mais pas après 3h tu sais bien. Tu vas retrouver Éden ?

Il souriait en coin.

-Papa...
-Mais quoi!
-C'est juste une amie..!
-Même toi t'as pas l'air convaincue! Allez file!

Il riait. Je lui fit un petit bisous sur la joue et sortis. Juste avant de franchir la porte, il me retint.

-Abuse pas chérie d'accord?
-Ca arrivera plus. J'allais mal, c'est tout. Fais moi confiance.

Il me sourit un peu puis me laissa partir. A peine la porte d'entrée franchie, je voyais Cloé arriver au loin. Elle arriva à ma hauteur et j'entrai dans la voiture

-Prête ma belle?
-Toujours!
-Et raconte moi. Ta copine...

Elle souriait et me regardait comme une gamine devant un cadeau. Je soupirai une bonne fois et lui racontai tout. De notre rencontre à ce que je ressentais par rapport à elle. Elle en déduit donc avec empressement que j'étais amoureuse. Elle avait attendu tellement longtemps une sorte de renaissance amoureuse après Sam. Ça n'avait pas été une relation facile...

-On est arrivées !

En effet, on était devant la boîte de nuit. Les autres nous attendaient. Nous leur avons rapidement dit bonjour avant d'entrer dans la boîte. La soirée battait déjà son plein et nous suivimes le mouvement. A 2h30, mon père était là. Ça avait été une très bonne soirée, pendant laquelle je n'avais presque pas pensé à elle. J'entrai dans la maison, m'effondrai sur mon lit et dormis jusqu'au lendemain comme une masse.