Chapitre 9

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Malheureusement, toute bonne chose a une fin et cette après midi ne faisait pas exception.

-Il est bientôt 17h30. On retourne aux vestiaires ?
-Oui.

Je sortais en première et elle me suivit. On reprit nos affaires dans le casier et on se dirigea vers les vestiaires. Elle entra à nouveau rapidement dans une cabine, tandis que je partais à l'opposé.

-Bah tu viens pas?

Je me retournai et vit sa tête dépasser de la cabine avec ses cheveux dégoulinants d'eau sur le côté.

-Je pensais que... Bref. Oui!

Je rentrai à mon tour et verrouillai la porte. Elle avait mis de la musique et gesticulait tout en se changeant. Je finis par l'accompagner et on se retrouva à danser dans une cabine minuscule presque collées l'une à  l'autre. Jusqu'au moment où la musique se coupa. Et qu'on soit à nouveau face à face, beaucoup trop proches. Cette fois ci  (malheureusement), nous étions habillées. Je n'osais pas bouger, je me contentais de plonger mon regard dans le sien. Doucement, comme pour ne pas l'effrayer, je remettais une de ses mèches derrière son oreille puis posai ma main sur sa hanche. Je voyais sa respiration s'emballer mais elle ne bougeait pas. Je ne bougeais plus non plus, ayant peur d'avoir fait quelque chose de mal. Quand elle se glissa dans mes bras, l'inquiétude disparut. Elle avait enfoui sa tête dans mon cou et avait passé ses bras autour de ma taille. Je la serrai un peu plus fort contre moi et lui caressai les cheveux. On resta quelques minutes comme ça l'une contre l'autre. J'osais à peine parler et murmurai:

-On va y aller, princesse ?

Je la sentais hocher la tête dans mon cou. Elle se décolla doucement de moi et embrassa ma joue avec douceur. Elle attrapa ma main et me tira hors de la cabine. Devant le bâtiment, elle se reblottit contre moi. À ce moment là, j'étais bien.

-Bonjour Charlie!

C'est la voix de sa mère qui la fit se décoller de moi. Elle avait viré instantanément au rouge vif. Sa mère me salua avec effusion. Elle semblait contente de me voir et elle se mit à me parler de tout et n'importe quoi. C'est l'arrivée de la mienne qui la stoppa. Ma mère descendit et salua l'autre famille. Les deux mères se mirent à parler entre elles, tandis que je m'éloignais avec Eden.
Je n'osais pas lui prendre la main, j'avais peur qu'elle ait un mouvement de recul. Je tâtai le terrain en laissant ma main frôler la sienne. Je nouais mon petit doigt au sien et elle entrelaca le reste de ses doigts aux miens. Le côté droit de la piscine était bordé d'arbres et on s'assit au pied d'un chêne. Elle s'était couchée et avait posé sa tête sur mes cuisses. J'étais appuyée contre le tronc et je décrivais des cercles du bout des doigts sur sa joue, elle me souriait légèrement.

-Merci.
-Pourquoi ?
-L'après midi...
-De rien. Merci d'avoir proposé de se voir.

Elle s'était redressée et s'était assise à califourchon sur mes jambes. Je continuais mes caresses sur sa joue.

-T'es belle.

Elle se mit à rougir, ce qui me fit sourire. Elle avait à nouveau plongé son regard dans le mien. Alors, je me penchais doucement vers elle. Elle ne m'arrêtait pas, au contraire, elle avait rapproché son corps du mien. Enfin, nos lèvres s'unirent. Le temps s'arrêtait à nouveau pour nous. Son parfum flottait autour de nous et ses lèvres douces épousaient les miennes parfaitement, il n'y avait plus que nous. Sa langue dansait avec la mienne et ma main dessinait ses formes. Doucement, je mis fin au contact et reculai doucement ma tête pour voir son visage. Elle me regardait souriante, une lueur dans les yeux. Elle leva une de ses mains jusqu'à ma joue et la caressa doucement puis elle se repencha vers moi pour me voler un baiser. Je la regardais, souriante et galvanisée de bonheur par ce moment de tendresse. Elle baissa la tête, gênée de son geste, alors, je glissai un doigt sous son menton pour le relever et la réembrasser à mon tour. Je fis durer le baiser et elle se réfugia ensuite dans mes bras.

-Les filles?

C'était la voix de ma mère.

-Oui?
-On y va!
-On arrive.

Eden se leva et attendit que je sois debout pour me prendre la main. Elle me demanda, angoissée:

-On va se revoir hein..?
-Bien sûr que oui, idiote.

Je riais et lui embrassais le front quand nous arrivâmes sur le parking.

-Bon, l'amoureuse, on se bouge? Ta belle sera la bienvenue à la maison!

C'était sa mère qui, visiblement, avait envie de repartir. Eden se retourna, m'embrassa tendrement la joue et partit. De mon côté, je suivais ma mère jusqu'à la voiture.

-Toi, vu ton sourire niais, t'as des choses à raconter !

Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant