Je suis stoppée dans mes réflexions par les appels de ma mère pour descendre diner, je sors de ma chambre et récupère ma sœur au passage puis nous descendons nous mettre à table.
- Oengus : Ca y est tu es installée ? me demande-t-il
- Oui ça y est, j'ai retrouvé mes marques
- Maureen : Je suis contente que tu sois revenue à la maison, je serais moins seule
- Ina : N'embête pas trop ta sœur quand même, elle n'a pas ton âge
- T'inquiète maman elle ne me dérange pas
- Ina : Allez donne-moi ton assiette que je te serve
- Je n'ai pas très faim, dis-je en faisant la grimace
- Ina : Il faut que tu manges, tu as maigri depuis la dernière fois qu'on t'a vu
- Mais non je suis toujours pareil
- Oengus : Ta mère à raison
- Vous n'allez pas commencer tous les deux !
J'arrive tout juste à grignoter un peu mais mes parents ne me disent rien, je débarrasse la table et prépare du café que je sers au salon. Nous parlons de choses et d'autres, mais je ne me languis que d'une chose c'est de m'isoler dans ma chambre. Je n'ai pas le moral, Aldaron me manque toujours autant et la seule chose que j'ai envie de faire c'est pleurer.
Je récupère mon pyjama et file dans la salle de bain prendre une douche, je reste un moment sous l'eau, c'est les coups donnés à la porte par ma sœur voulant la salle de bain qui me fait me dépêcher, je me sèche rapidement et j'enfile mon pyjama puis après un bref : désolée à ma sœur je m'enferme dans ma chambre. Fatiguée de cette longue journée je me glisse dans mes draps et m'endors illico.
Je suis réveillée en pleine nuit avec la sensation qu'on me parle dans l'oreille, l'impression qu'Aldaron est près de moi, je sais pourtant que ce n'est pas le cas, que ce n'est qu'un rêve, un rêve qui fait mal, qui me tord les entrailles, prise d'une grande tristesse j'ai du mal à me rendormir.
Je regarde mon réveil, il affiche trois heures quinze, je ne peux pas me lever si tôt, je change de position, je tourne, je vire mais mon corps appelle toujours les mains et la bouche d'Aldaron inlassablement. Je ferme les yeux mais je ne dors pas, j'essaye de me remémoré les moindres traits de son visage, la douceur de ses baisers, une larme perle au coin de mon œil, je l'essuie du revers de ma main, j'ai besoin de laisser éclater ma peine et ma colère, je serre les dents, me mord la lèvre inferieur au point de la faire saigner, c'est décider demain je retourne dans la forêt. Cette décision suffit à me faire retrouver la paix un temps, juste le temps de reprendre mon sommeil.
Je suis tirée de ma torpeur par ma sœur qui frappe à ma porte et me dit qu'il est l'heure de me lever, je râle et enfouis mon visage dans les coussins, Maureen insiste alors je me lève difficilement, je suis fatiguée comme si je n'avais pas dormi de la nuit. Je descends les escaliers et rejoins tout le monde dans la cuisine pour le petit déjeuner, ma mère a préparé des tartines grillées mais rien qu'à l'odeur mon estomac se soulève, je me contente d'un café malgré les remarques de mes parents.
- Je vais me balader aujourd'hui, ne m'attendais pas je ne sais pas à quelle heure je rentrerai
- Ina : Tu seras là pour le diner quand même ?
- Je ne sais pas mais ne vous inquiétais pas je ne rentrerai pas trop tard
- Ina : Je n'aime pas te savoir seule dehors
- Mais non ça va, au pire j'appellerai Sarah, mentis-je
- Ina : Cela serait plus raisonnable
Je remonte dans ma chambre et m'habille d'un jeans noir et d'une chemise sans manche à carreaux, une paire de baskets, mon éternel sac à dos et me voilà prête à partir. J'embrasse mes parents et ma sœur et prend la direction de la forêt.
Je marche dans la forêt sans rencontrer âme qui vive, tant mieux je n'ai pas envie de parler ou voir qui que ce soit, je sais où je vais, je longe la rivière et continue mon chemin vers les profondeurs, je veux prendre place au pied du grand arbre, celui qui sert de portail avec le pays d'elfe, j'aimerai que quelqu'un passe par là, même si ce n'est pas Aldaron, je pourrais toujours lui faire passer un message. Demain c'est le jour de son mariage, je n'arrive pas à m'y faire, j'aurais dû demander à la reine l'annulation de cette union, je regrette de n'avoir rien fait et de l'avoir perdu à tout jamais.
Me voilà arrivée, je m'assois au pied de l'arbre le dos bien calé contre le tronc et je mets mes écouteurs, ferme les yeux et écoute de la musique. De temps en temps je regarde ma montre, le temps passe lentement mais je ne bouge pas de l'endroit où je suis, parfois je m'allonge pour soulager mes jambes et mon dos mais sinon je reste où je suis.
Est-ce qu'Aldaron va penser à moi à son mariage ? Pense-t-il à moi tout court ? M'aime-t-il vraiment autant qu'il me l'a dit ? Moi oui et oui je pense toujours à lui, je donnerai tout pour le revoir même qu'une fois sauf que je ne sais pas comment faire, à part rester ici à attendre et attendre encore. Puisqu'il existe un portail entre nos mondes c'est pour être utiliser alors pourquoi personne ne passe depuis le nombre d'heure que je suis assise ici ? Ma peine et ma souffrance sont peu à peu remplacer par la colère une colère qui monte et qui gronde de plus en plus et je me dis que puisque ce portail ne sert à rien ni personne il n'a plus aucune raison d'exister, il mérite de brûler. Une flamme apparait au creux de ma main mais elle ne me brûle pas, je la regarde, puis je regarde l'arbre puis à nouveau ma main et dans un cri de rage je jette la flamme en direction du portail sans aucune retenue, ni culpabilité.
- Brûle !! criais-je. Puisque tu ne sers à rien brûle !
Et je tourne les talons alors que la forêt prend feu sur une étendue de plus en plus large, je ne presse même pas mon pas alors que j'entends des gens crier et les sirènes des pompiers hurler. Je prends la direction de chez mes parents le plus naturellement possible.
Je rentre et monte directement dans ma chambre et me jette à plat ventre sur mon lit, ma mère vient frapper à ma porte et rentre sans que je le lui dise, je ne bouge pas.
- Ina : J'ai entendu les pompiers est-ce que tu y es pour quelque chose ?
- Peut-être, peut-être pas
- Ina : Je ne sais pas ce qu'il t'arrive mais je m'inquiète pour toi
- Je vais bien, maintenant je vais bien
- Ina : Si tu le dis, je te crois
Et elle repart comme elle est arrivé, et moi je me mets à pleurer, je ne vais pas bien du tout et d'avoir tout cramé ne m'a soulagé qu'un temps.
Les semaines passent et je suis de moins en moins vivantes, je n'ai goût à rien, je n'ai pas envie de parler, je perds du poids car je ne mange pratiquement plus, mes parents ne savent plus quoi faire pour moi, même ma sœur Maureen est triste de me voir ainsi. Ma mère décide de m'emmener dans la matinée voir un médecin pour une visite de contrôle voire un traitement anti dépresseur. Je la regarde et ne lui répond même pas.
Vers dix heures nous allons au centre médical et passons assez rapidement, ma mère expose mon problème de cœur et mes réactions au médecin qui me demande de me dévêtir, il me pèse, me mesure, écoute mes poumons puis mon cœur, palpe mon abdomen et me demande quand ai-je eu mes dernières règles, je réfléchis et avoue que je ne sais plus, il me dit qu'il va me faire passer dans le cabinet de la gynécologue qui est dans le centre médical par mesure de précaution, je souffle mais accepte quand je vois ma mère me faire les gros yeux.
VOUS LISEZ
L'Eau, L'Air, Le Feu et Moi
FantasyD'où me vient la couleur banche de cheveux ? Je n'en ai strictement aucune idée, je crois que je suis née ainsi sauf que je ne peux pas le demander à mes parents car ils ont perdus la vie dans un incendie de leur domicile alors que j'étais encore je...