CHAPITRE 12

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Cette vue me dégoûte un peu mais je réussis à ne rien laisser paraître. Il a commencé à se décomposer. Il est arrivé au stade de lividité cadavérique. Celui-ci se caractérise par une accumulation de sang dans le corps lui donnant ainsi une teinte rouge, bleue. Sa peau a commencé à pourrir. Une tâche verdâtre apparaît près de son ventre. Ses yeux sont complètement blancs. Cependant son corps n'est pas encore décomposé sinon l'entaille que je lui aie affligée n'aurait pas donné d'hémorragie. Cela prouve que sa mort est récente, moins de quarante-huit heure.

Je me demande comment je n'ai pas pu le sentir, cependant son odeur peu importante fait office d'explication. Mais surtout, il a utilisé un cadavre pour me duper. Quel genre d'Homme est-ce ? L'a t-il tué juste pour ça ? J'avais raison. Il est monstrueux. Voyant que je ne réagis pas, Mark continue sur sa lancée.

- Il était déjà mort, me répond-il de but en blanc.

- Qui c'était ?

-...

-Qui c'était ? répondé-je de façon plus froide.

- Un membre de l'équipage. Il est mort lors d'une charge. Il n'avait plus de famille donc personne ne voulait de son corps.

- Et vous ne l'avez pas enterré ?

- Il a toujours détesté cette idée. Il nous demandait souvent en quoi être enterré était rassurant et que finir bouffer par des asticots ne l'intéressait pas.

À la fin de cette phrase, je crus apercevoir un léger sourire se dessiner sur son visage. Je pense que je n'aie pas assez dormi.

- Et c'est comme ça que tu respectes son corps ?

-Il est déjà mort. Ce qui est mort ne revient pas à la vie. Tu auras beau chérir son corps, cela ne changera rien. Je préfère qu'il soit mort en ayant servi à quelque chose plutôt qu'il meurt en vain à cause d'une putain de charge.

Le froid s'immisce dans son regard. Brutalement, il vient geler le mien. Puis il baisse celui-ci, insérant d'un geste brut sa main dans ses cheveux. Nervosité. Non. Irritation. Peut-être mais surtout regret.

-Bref, on doit parler d'autre chose. Rika.

Des fourmillements longent mon corps. Ça fait bizarre qu'il m'appele par mon vrai prénom. De plus, ce n'est surtout pas bon. Prise de méfiance, je recule pour me retrouver dos au mur. Mark m'observe calmement. Il zieute mes réactions. Il sourit. Oui cet homme me sourit d'un sourire démoniaque.

-Rika vernmers. Vingt ans. Née le vingt mars à Rolt. Actuellement dans une famille adoptive depuis ses douze ans. N'a gardé aucun contact avec sa famille d'origine. Elle est venue à Bernik dans le but de trouver du travail. A donné sa candidature à l' O.M.M il y a quelques mois.

Il sait tout. Vraiment tout. Il faut que je le tue. Vite. L'O.M.M est l'abréviation de organisation meurtrière mondiale. Cette organisation recueille toutes les demandes de la population. Celle-ci est légale mais aussi connu de tous. Néanmoins, il faut payer le prix fort pour que l'on enregistre notre demande donc elle vient , le plus souvent, de politicien ou d'aristocrates. Leur branche principale se situe au continent central. Elle reçoit des milliers de candidatures par jour. C'est un peu logique. Ce métier consiste à tuer les ennemis des plus influents et de plus paie plutôt bien.

Ils ont une puissance économique assez importante. Le plus marrant c'est que les politiciens sont les premiers à critiquer cette établissement mais n'hésitent pas à l'utiliser pour leurs sales affaires. Je me souviens, j'étais à la recherche d'une de leur branche.Certe, ma famille adoptive est assez aisée mais je n'ai aucune envie de compter sur eux. Puis, le noir complet. Je me suis ainsi retrouvée dans un bateau. Je me recentre ensuite dans la situation plus que compliquée. J'arbore une réaction nonchalante.

- Et alors ? Tu me fais mes antécédents pour mieux me mettre en prison ?

- Ne t'inquiète j'ai gardé le meilleur pour la fin.

-....

- Lors de sa recherche d'emploi, elle est kidnappée pour être vendue par les mercenaires de Rox. Massacre la moitié d'entre eux. On connote dix morts, vingt blessés.

Massacrer, on utilise tout de suite les grands mots. Je ne pensais pas que j'en avais éliminé autant.

- C'était eux ou moi.

- C'est tout à ton honneur mais la question est où as-tu appris à te battre ?

- Pourquoi tu veux le savoir ? Tu vas me tuer de toute façon, rétorqué-je pour changer de sujet.

- Je suis plutôt du genre curieux, me dit-il avec une pointe de mystère.

- Et moi têtue.

À ses mots, son visage se gèle. Il faut que je le tue mais il n'a aucune ouverture.

-Tu devrais parler.

Il sort de sa poche un petit interrupteur ou orne au milieu un bouton rouge.

-Il n'y a que moi et le capitaine qui avons ça. Lorsque on appuie sur ce bouton, une sonnerie retentit dans l'ensemble du bateau. C'est une nouvelle technologie crée par nos ingénieurs. Il émet des ultrasons que les dispositifs captent immédiatement.

Il faut être réaliste. Ma situation est assez critique. Cependant, je n'ai aucune envie de mettre en danger grand-père. Quoi que il ne sait pas où il habite mais...il pourrait le savoir incessamment sous peu.

-Je ne parlerai pas.

-...

Subitement, un liquide rougeâtre perle sur ma joue. Il suit sa course pour ainsi salir le sol. Je touche ma joue lentement. Qu'est-ce que...? Je me retourne puis constate qu'un couteau décore maintenant le mur.
Mon assaillant, quant à lui, reste neutre.

- Je vais te faire parler.

Des frissons me parcourent. Ma respiration se bagarre avec ma raison.

- Je n'ai rien à te dire.

Soudain, il s'approche près de moi. L'écart entre nos deux visages se réduit. Je sens son souffle chaud sur ma peau. Cette chaleur omniprésente prend vite possession de mon corps. Une chair de poule me prend au vif.

- Rika je vais être clair, je peux te tuer ici et maintenant.

À chacune de ses paroles, mon coeur s'accélère. Ayant conscience de sa présence plus que effrayante, je respire un bon coup puis détourne les yeux. Je ne lâcherai pas. Une douleur me lacère. Mon regard virevolte partout. Il se pose sur ma cuisse. Un couteau décore maintenant ma peau . Mon coeur rate un battement. La douleur s'intensifie. Je respire de plus en plus fort et calme la douleur. Ça fait mal...un mal de chien.

J'enlève le couteau, abaisse ma main comme si j'allais le poser au sol mais en fait le balance dans sa direction. Nos sangs coulent. Ils souillent le sol de plus en plus. Mark s'étant déjà mis à sa place initiale me regarde les yeux légèrement ouvert. Sa main vient effleurer sa joue. Son regard se durcit. Il me tuera. Il n'hésitera pas. Il n'a même pas hésité une seconde à me planter.

D'une lenteur perturbante, il colle son doigt sur sa joue meurtri pour en récolter tout le nectar. Puis, d'un geste machinal, balance son doigt rougeâtre vers moi. Ses si nombreuses billes de sang m'apparaissent tout d'abord lente. Elles finissent par s'accélérer coïncidant avec la vitesse de mes battements cardiaques. Subitement, tout éclate sur mon visage. Un liquide amer vient s'infiltrer sur mon visage. Sur mes joues. Mon nez. Mes yeux. Mon front. Cette paire grise me regarde au loin. Elles sont enténébrés. Elles sont impitoyables. Elles sont monstrueuses.

- Alors ?

Les Méandres De Mon ÂmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant